Laisser sa marque dans le Nord
Figure marquante du hockey féminin dans les territoires, Kaylee Grant n’hésite jamais à donner de son temps bénévolement pour offrir plus d’occasions aux femmes et aux filles
Dès son arrivée à Yellowknife, Kaylee Grant s’est empressée de se trouver une équipe de hockey.
L’ingénieure d’exploitation y était pour un mandat d’un an en vue d’acquérir de l’expérience dans son domaine. Douze ans plus tard, elle vit toujours dans les Territoires du Nord-Ouest. Et si elle a choisi d’y élire domicile, le hockey y est certainement pour quelque chose.
« On tend souvent à chercher nos repères, et le sport en était un pour moi, décrit Grant. Se joindre à une équipe sportive, c’est aussi se faire un cercle d’amies. On fait partie d’un groupe où l’on se sent acceptée, où toutes sont unies par un but et un intérêt communs. À mon arrivée dans le Nord, je ne savais pas trop comment m’y prendre pour rencontrer des gens, d’où l’idée de tenter ma chance à l’aréna. »
C’est sur les patinoires que Grant a passé la majeure partie de sa jeunesse à Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Il faut dire que le hockey est roi et maître dans sa ville natale, où l’enthousiasme de la population pour ses équipes junior A, junior B et universitaire est toujours palpable. Cette passion collective pour le sport est ce qui explique l’importance du hockey dans la vie de Grant.
« Le hockey prenait toute la place. On sentait l’appui de la communauté pour nos équipes. Les arénas étaient toujours pleins, l’ambiance était électrisante. »
Grant a fait son hockey mineur en Nouvelle-Écosse avant de s’installer à Terre-Neuve-et-Labrador, où elle a évolué avec l’équipe de l’Université Memorial. Puis, à 23 ans, elle plie bagage et prend la direction de Yellowknife. Elle se doutait bien qu’elle retrouverait le même esprit de communauté dans un aréna.
« Rien ne favorise les nouvelles rencontres autant que le sport. Quand on vient d’ailleurs, il n’y a pas meilleur moyen. En rejoignant une équipe de hockey, je me créais d’emblée un petit réseau de gens aux intérêts similaires, plus ou moins du même âge. Et puis, il y a tant de possibilités dans le Nord pour se développer, que l’on s’intéresse à l’entraînement ou au mentorat ou que l’on souhaite parfaire notre jeu sur la glace. Ça m’a beaucoup aidée. »
La passion de Grant pour le sport ne se limitait pas à sa qualité de joueuse, elle qui a su trouver d’autres voies pour élargir ses connaissances lorsqu’elle était encore en Nouvelle-Écosse. C’est à titre de coordonnatrice hors glace avec l’équipe féminine des moins de 18 ans des Bulldogs d’Antigonish qu’elle a fait ses débuts en entraînement.
Grant a obtenu la certification d’évaluation après avoir suivi les formations Développement 1 et Haute performance 1. D’autres formations et certifications en entraînement ont suivi au fil des ans, toujours dans une optique de perfectionnement et d’implication communautaire.
« De voir l’essor continu du hockey féminin, c’est ce qui me motive. J’adore voir la progression de mes joueuses. Les voir se développer et évoluer comme personnes. Et quand elles décident de s’impliquer comme entraîneuses, je suis comblée. »
La philosophie de Grant derrière le banc? Nourrir la passion des joueuses pour le sport, montrer l’exemple et créer un milieu positif pour les femmes et les filles.
L’entraînement et l’accompagnement des filles sont des aspects que Grant a à cœur. Pour elle, la voie la plus efficace pour faire évoluer les choses était d’agir à un plus haut niveau, notamment en jouant le rôle de personne-ressource pour inciter davantage de joueuses à s’intéresser à l’entraînement. C’est d’ailleurs ce qui l’a menée à travailler avec Hockey Nord et le programme des formatrices de responsables du développement des entraîneuses de Hockey Canada, qui vise à éliminer les obstacles à la formation des entraîneuses.
« Kaylee a connu tout un parcours, elle qui a été bénévole à pratiquement tous les niveaux et qui s’implique de plus en plus dans la formation d’entraîneuses et en tant qu’instructrice », souligne Kyle Kugler, directeur administratif de Hockey Nord et ami proche de Grant. « C’est une excellente ambassadrice de notre sport qui sait comment mettre à profit son propre vécu pour aider d’autres entraîneuses dans leur développement. »
En tant qu’entraîneuse bénévole, Grant a connu des moments forts avec ses équipes, notamment à titre d’entraîneuse-chef lors des Jeux d’hiver de l’Arctique et des Jeux d’hiver du Canada et en tant qu’entraîneuse adjointe d’Équipe Nord au Championnat national autochtone de hockey.
« J’ai eu tellement d’occasions grâce à Hockey Nord, reprend Grant. Cet appui a eu un énorme impact sur mon parcours comme entraîneuse. Que de beaux moments passés avec ces équipes des territoires. J’ai fait le choix de rester ici, et c’est en grande partie en raison de ces expériences et des occasions en entraînement. C’est plaisant de savoir que nous avons toujours la possibilité de progresser, d’aller plus loin. »
Grant était aussi parmi les principales bénévoles lors de la toute première célébration Ensemble pour elles tenue à Yellowknife en février. L’événement de quatre jours destiné aux femmes et aux filles de partout aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut proposait entre autres des stages pour gardiennes de but, des jeux dirigés sur glace et diverses activités hors glace. Née d’un partenariat entre Hockey Canada et Hockey Nord, l’initiative se veut une célébration du sport en soutien au hockey local dans le Nord.
« Kaylee est l’une des coresponsables dans la région, alors quand nous avons décidé de lancer cette initiative à Yellowknife, qu’elle en fasse partie allait de soi », explique Katie Greenway, responsable du hockey féminin à Hockey Canada. « Fidèle à ses habitudes, elle a saisi la balle au bond et s’est investie pleinement. Des gens comme elle, qui s’impliquent autant pour leur communauté et pour leur sport, c’est précieux. »
S’impliquer comme Grant le fait en entraînement, c’est dans sa nature. Elle le fait pour les autres, pour que les femmes prennent encore plus leur place dans le sport. Et jamais dans le but d’en retirer elle-même quelque chose.
« Cela fait quelques années maintenant que je connais Kaylee, et je sais à quel point elle est occupée, poursuit Greenway. Pourtant, elle ne dit jamais non. Et elle aide non pas pour qu’on l’encense, mais bien par bonté de cœur, toujours le sourire aux lèvres. C’est une personne formidable qui a un impact positif sur chaque personne qu’elle croise. »
L’impact de Grant sur le hockey dans le Nord, que ce soit à titre d’entraîneuse, de mentore ou de coéquipière, elles sont nombreuses à l’avoir ressenti au cours des 12 dernières années. Mais la principale intéressée préfère remettre les choses en perspective.
« Je n’irais pas jusqu’à dire que j’ai eu une grande influence sur le hockey féminin dans le Nord. Je ne suis qu’une infime partie de tout ce qui est en train de bouger dans cette partie du pays depuis la dernière décennie. J’aime à penser que j’ai aidé à former d’autres entraîneuses, et que j’ai donné le bon exemple dans mon parcours. S’il s’avère que j’ai eu un impact, ç’aura été en incitant les joueuses à se tourner vers l’entraînement. Mais ça reste un travail collectif – tout le monde qui participe aura laissé sa marque sur le hockey féminin. »
Pour Kyle Kugler, seul administrateur de Hockey Nord, la présence de bénévoles comme Kaylee est essentielle à son travail et au développement des joueuses.
« Les bénévoles jouent un rôle crucial dans toute programmation offerte aux petites communautés dans le Nord, conclut-il. Kaylee en fait encore plus que nous ne le pensons. Les entraîneuses et entraîneurs ont une grande influence sur les équipes et les athlètes. Kaylee est un modèle positif et une fière porte-parole du hockey féminin qui donne de son temps sans compter les heures. Une bénévole qui a le cœur sur la main. »
Vous aimeriez vous impliquer derrière le banc? Rendez-vous au HockeyCanada.ca/Entraineurs ou communiquez avec votre association de hockey locale, ou encore, avec votre membre régional, provincial ou territorial de Hockey Canada.
Sept principes en entraînement : contrôle de la rondelle
Le contrôle de la rondelle, l’un des sept principes en entraînement, aide à maintenir la possession et à se créer des occasions, ce qui améliore de loin votre efficacité
7 PRINCIPES EN ENTRAÎNEMENT : Patinage | Contrôle de la rondelle | Vision et analyse (mercredi) | Créativité et dynamisme (jeudi) | Ruse (vendredi) | Orientation (samedi) | Garder les buts (dimanche)
Le contrôle de la rondelle est une habileté de base qui peut améliorer grandement l’efficacité du jeu sur la glace. À la base, le contrôle de la rondelle, c’est la capacité à maintenir la possession, à créer des occasions et à contribuer au succès de l'équipe. La maîtrise de cette habileté permet de manœuvrer avec confiance sous pression, d’exécuter des jeux précis et, même, d’influencer le résultat d’un match.
Créer du temps et de l’espace
En maniant la rondelle avec habileté, on force la défensive adverse à réagir, ce qui provoque souvent des ouvertures. Ce temps et cet espace créés permettent de prendre de meilleures décisions, que ce soit lorsqu’on fait une passe, prend un tir ou prépare le jeu suivant, ce qui donne un avantage sur les adversaires.
Développer les habiletés de façon progressive
Il vaut mieux commencer à manier la rondelle en position stationnaire avant de le faire en mouvement, puis ajouter des partenaires et le faire en simulation de match. Cette approche structurée permet de gagner en confiance et de manier la rondelle en situation de compétition.
Vision et analyse
Un contrôle de la rondelle efficace, ce n’est pas seulement une question d’habileté technique; il faut également une bonne vision et conscience du jeu. Il est crucial de prendre de bonnes habitudes d’analyse de la situation; il faut lire le jeu en continu, évaluer le positionnement de la défensive adverse et repérer les endroits sur la patinoire où l’espace est moins limité. Combiner un contrôle de la rondelle avec une conscience situationnelle permet de prendre de meilleures décisions, d’échapper à la pression et d’améliorer ses performances globales.
Enseigner le contrôle de la rondelle à tous les groupes d’âge
Le contrôle de la rondelle est une habileté qui doit être enseignée et renforcée à tous les groupes d’âge. Pour les jeunes, apprendre ces habiletés tôt permet de jeter des bases solides pour leur développement, ce qui aide à prendre confiance et à apprécier davantage le jeu. Au fil du temps, peaufiner ses habiletés de contrôle de la rondelle devient encore plus essentiel à mesure que la vitesse et la complexité du jeu augmentent. Peu importe l’âge ou le niveau d’habileté, un bon contrôle de la rondelle est un élément essentiel du hockey qui peut permettre de connaître du succès à long terme tout en s’amusant.
Voici trois exercices axés sur le contrôle de la rondelle dont vous pouvez vous servir à l’entraînement avec n’importe quel groupe d’âge :
Exercice no 1 – Combinaisons de contrôle de la rondelle
- Les joueurs forment deux rangs aux lignes hachurées à une extrémité. Ils exécutent les habiletés en s’avançant dans le corridor central, puis en revenant le long de la bande.
- Maximiser les répétitions et utiliser des progressions que les joueurs utiliseront pour développer leur ruse, des mains rapides et des habiletés de contrôle de la rondelle.
- Les avants et les défenseurs font les mêmes exercices.
- L’entraîneur des gardiens de but travaille avec ceux-ci à l’autre extrémité.
Habiletés de contrôle de la rondelle :
1. Patinage avec talons à plat
2. Combinaison patinage avec talons à plat et foulée
3. Maniement large et étroit du bâton
4. Talon contre talon
5. Combinaison une foulée et un croisement
6. Demi-tour
7. Croisements en continu
8. Manœuvres dans un triangle à 1 c. 1
Exercice no 2 – Triangle de l’évasion en défensive
- Placer trois cônes de façon à former un triangle – de chaque côté de la patinoire.
- Faire une transition au cône dans le haut de la zone (talons d’abord et orteils d’abord) et virer pour vous éloigner de chacun des cônes dans le bas de la zone.
- Enseigner d’abord le patinage avant d’ajouter une rondelle.
Progressions des habiletés au bas du triangle
1. Glisser sur la carre intérieure, les orteils pointés vers l’extrémité éloignée de la patinoire (sans rondelle et avec une rondelle)
2. Virages pour s’évader
3. Demi-virages pour s’évader
4. Évasions aléatoires – ajouter des passes à une touche avec l’entraîneur
Exercice no 3 – Marquer – Attaque d’un D du coin – Délai double
- Les joueurs partent du coin avec une rondelle.
- Les joueurs quittent le coin, patinent à vive allure autour du haut du cercle, effectuent un virage brusque et créent un délai en revenant vers le coin.
- Ils effectuent un autre virage brusque et patinent vers le filet dans la même direction qu’initialement.
- Terminer l’exercice par un tir au but.
- Comme progression, ajouter un joueur à la défensive.
Le Réseau Hockey Canada offre aux entraîneurs et entraîneuses ainsi qu’aux athlètes les outils pour réussir sous forme d’exercices, d’habiletés, de vidéos, de plans d’entraînements et d’articles accessibles au moyen d’une tablette ou d’un téléphone. L’appli compte plus de 1 500 exercices et 100 plans de leçons.
Vous cherchez d’autres habiletés et exercices? Hockey Canada publiera fréquemment dans ses réseaux sociaux des vidéos d’habiletés qui peuvent être intégrées à vos plans d’entraînement. Cherchez #EntraîneursHabiletésHC (ou #HCSkillsCoach) et #EntraîneursGardiensHC (ou #HCGoalieCoach) sur Facebook, Instagram et TikTok pour trouver plus de vidéos d’exercices qui vous seront utiles sur la glace.
Sept principes en entraînement : patinage
Dans ce premier article sur les principes en entraînement, découvrez trois exercices de patinage pour que cette habileté de base soit maîtrisée, peu importe l’âge et la position
7 PRINCIPES EN ENTRAÎNEMENT : Patinage | Contrôle de la rondelle | Vision et analyse (mercredi) | Créativité et dynamisme (jeudi) | Ruse (vendredi) | Orientation (samedi) | Garder les buts (dimanche)
Le patinage est une habileté de base pour n’importe quelle position au hockey. La vitesse, l’accélération, l’agilité et la puissance sont des atouts essentiels en attaque, en défensive et devant le filet. Sans de bonnes habiletés de patinage, il n’est pas possible d’atteindre son plein potentiel sur la glace.
L’importance du patinage au hockey
Le patinage ne consiste pas seulement à parcourir la patinoire d’une extrémité à l’autre; cet aspect joue un rôle crucial pour maximiser le contrôle de la rondelle, la précision des passes et les occasions de tirer au filet. Un bon coup de patin permet de se démarquer de ses adversaires et de suivre le rythme du jeu, ce qui aide à créer de meilleures occasions de marquer et à prendre de meilleures décisions avec la rondelle.
Miser sur le patinage en espace restreint
Le jeu se déroule maintenant plus souvent au-delà de la ligne des buts ou le long des bandes, ce qui rend le patinage en espace restreint essentiel. En travaillant sur son coup de patin, il est important de porter attention à son agilité, à son équilibre, au travail de ses carres et à ses virages dans les endroits où l’espace est limité. Ces habiletés transférables sont essentielles pour rester en contrôle et battre vos adversaires en espace restreint.
Vision et analyse
Tandis que le rythme du jeu au hockey augmente sans cesse, développer sa vision et ses habitudes d’analyse du jeu est essentiel lorsqu’on travaille sur son coup de patin. Il est important de bien lire le jeu de façon instinctive et de s’adapter rapidement. Une bonne vision du jeu, jumelée à de solides habiletés de patinage, aidera à garder une longueur d’avance sur le jeu et à prendre des décisions payantes dans le feu de l’action.
Enseigner le patinage à tous les groupes d’âge
Le patinage est la base sur laquelle toutes les autres habiletés sont construites. L'enseignement de bonnes techniques de patinage aux jeunes les aidera à développer leur équilibre, leur agilité et leur confiance.
Voici trois exercices axés sur le patinage dont vous pouvez vous servir à l’entraînement avec n’importe quel groupe d’âge :
Exercice no1 – Combinaison d’agilité en patinage
- Former deux rangs à partir des lignes hachurées à une extrémité; les joueurs exécutent les habiletés en s’avançant dans le corridor central, puis en revenant le long de la bande.
- Maximiser les répétitions et utiliser des progressions que les joueurs utiliseront pour développer leur ruse, des mains rapides et des habiletés de contrôle de la rondelle.
- Les avants et les défenseurs font les mêmes exercices.
- L’entraîneur des gardiens de but travaille avec ceux-ci à l’autre extrémité.
Habiletés de contrôle de la rondelle pour les avants à exécuter : sans rondelle
- Carre intérieure et sauts sur la carre intérieure
- Carres extérieures
- Talon contre talon – gauche et droite
- Talon contre talon – deux fois de chaque côté
- Poussée par-dessous (jambe gauche/droite)
- Vers l’arrière
- Vers l’arrière sur la carre intérieure
- Patinage arrière avec un croisement
- Patinage arrière avec pas chassés
- Croisements latéraux
Exercice n o 2 – Agilité autour de quatre cônes pour les avants
- Placer quatre cônes autour d’un cercle (travail aux deux extrémités pour avoir un maximum de joueurs en action).
- Les joueurs patinent autour des cônes de façon aléatoire.
- Plusieurs s’exécutent en même temps : un porteur de la rondelle et un pourchasseur qui tente de la lui soutirer.
- Progression : aucun cône / garder la rondelle.
- Organiser l’activité à chaque extrémité pour que les avants fassent plus de répétitions.
- Terminer l’exercice par un tir au but.
Exercice n o 3 – Agilité avec cinq rondelles pour les défenseurs
- Placer cinq rondelles en zone neutre, comme dans l’illustration.
- Le joueur doit patiner autour de chaque rondelle à l’extérieur.
- Il doit revenir chaque fois au centre avant de patiner autour de l’une des rondelles à l’extérieur et garder les orteils pointés vers l’avant pendant les transitions.
- Progression : utiliser des rondelles, ajouter un poursuivant et retirer les obstacles pour que l’exercice soit plus près de la réalité d’un match.
L’appli Réseau Hockey Canada offre aux entraîneurs et entraîneuses ainsi qu’aux athlètes les outils pour réussir sous forme d’exercices, d’habiletés, de vidéos, de plans d’entraînements et d’articles accessibles au moyen d’une tablette ou d’un téléphone. L’appli compte plus de 1 500 exercices et 100 plans de leçons.
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Maman, entraîneuse et leader au hockey
Passionnée et désireuse d’aider les femmes à prendre confiance derrière le banc, Jamie Keeley a ouvert les possibilités au sein de son association, à Calgary et dans toute l’Alberta
Le parcours de Jamie Keeley comme entraîneuse au hockey mineur a commencé comme celui de bien d’autres parents au Canada qui souhaitent accompagner leur enfant dans le monde du hockey.
« C’est en voyant mon fils sur la glace que j’ai eu envie d’être là avec lui pour qu’on vive ça ensemble et de l’aider à apprendre », se souvient la principale intéressée.
C’était il y a presque six ans.
Aujourd’hui, Keeley est la lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet communautaire et la créatrice d’un florissant programme de développement des entraîneuses au sein du Club de hockey des Knights à Calgary.
« Il est important que les femmes réalisent qu’elles ont beaucoup à offrir et que ce qu’elles ont à offrir est reconnu et apprécié », dit Keeley à propos de la reconnaissance de BFL CANADA. « Et c’est la visée de ce prix, il met en lumière le fait que nous en sommes capables. Nous y sommes maintenant. Continuons à ouvrir la voie et à briser des plafonds de verre, c’est merveilleux. »
Petite, Keeley a évolué à la ringuette et a aussi joué au hockey quand le nombre de joueurs dans sa collectivité du nord de la Saskatchewan était insuffisant pour compléter la formation de l’équipe masculine. Elle n’avait jamais vraiment songé à devenir entraîneuse avant que son fils fasse ses débuts au hockey avec les M7 Timbits, à l’automne 2018.
La saison suivante, elle n’a pas été sélectionnée pour entraîner chez les M9. Elle est donc revenue à ses premières amours et a rejoint l’Association de ringuette Bow View à titre d’entraîneuse adjointe et d’entraîneuse-chef chez les M10 et les M12.
« J’ai beaucoup appris et j’ai gagné la confiance dont j’avais besoin pour revenir au hockey et contribuer à changer les choses », dit-elle à propos de ses trois saisons auprès de Bow View.
Keeley évoque souvent ce processus, elle qui a passé ces années à observer d’autres personnes derrière le banc, à veiller à bien s’entourer, à bâtir son réseau et ses appuis, à se doter d’outils et apprendre à entraîner dans le volet compétitif.
Elle en retient surtout qu’on n’y arrive pas en faisant cavalier seul.
« Selon moi, ce qui détermine la réussite d’une personne en entraînement, c’est sa capacité de s’entourer de personnes qui ont des habiletés dont elle-même ne dispose pas encore. Je m’assure donc toujours d’avoir une équipe bien équilibrée formée de personnes desquelles je peux apprendre et qui peuvent compenser mes lacunes. »
À l’amorce de la saison de hockey 2022-2023, Keeley était prête à s’impliquer auprès de l’équipe de son fils chez les M11.
Mais elle n’est pas revenue au hockey les mains vides. En plus des compétences acquises avec Bow View, Keeley est arrivée en proposant un programme de développement en entraînement destiné aux femmes.
« Le programme ne visait pas simplement à donner aux femmes les outils dont elles ont besoin pour diriger une équipe. Il faut d’abord avoir confiance en soi pour lever la main, proposer sa candidature et croire qu’on a quelque chose à offrir. Le programme visait essentiellement à inciter les femmes à se porter volontaires et à les aider à gagner la confiance de sauter sur la glace.
« L’un des objectifs était de veiller à ce qu’il y ait des femmes dans des rôles de premier plan pour garder les filles dans le sport, car c’est important. On se doutait qu’en voyant des personnes du même sexe qu’elles exercer leur leadership sur la glace, les filles voudraient peut-être rester impliquées au hockey. »
L’association a sauté sur la proposition, et Keeley est allée de l’avant.
« J’ai commencé par organiser une première séance sur glace, et 12 femmes se sont inscrites et sont venues. Il s’agissait avant tout de leur présenter le programme.
« J’avais réservé la glace pour une heure et demie, mais je pense que nous y avons été 20 minutes. Nous avons essentiellement discuté afin de savoir si ça leur convenait vraiment et si elles avaient la confiance nécessaire pour se lancer, de leur expliquer à quoi ça ressemblerait si elles étaient sélectionnées pour être sur la glace avec leur enfant. C’était incroyable d’entendre ces femmes parler de défis, d’obstacles et de barrières, et pour moi qui lançais ce programme, d’être en mesure de leur offrir cet espace pour discuter ouvertement et librement, ce qu’elles n’avaient nulle part ailleurs. »
Ce qui devait initialement être une initiative locale s’adressant aux femmes du programme des Knights s’est rapidement transformé en quelque chose de beaucoup plus important, à la grande joie de Keeley.
Une formation a par la suite été créée avec l’aide de Hockey Alberta – le premier stage Entraîneur 2 de la province réservé aux femmes.
« J’ai commencé par ouvrir les inscriptions au stage au groupe local qui avait manifesté de l’intérêt, puis nous avons décidé de les étendre à toute la province. C’est ainsi que, par un jour de novembre bien enneigé, 24 femmes venant de partout en Alberta se sont réunies dans une salle. Nous avons suivi les quatre heures de cours, puis le lendemain, nous nous sommes retrouvées pour sept autres heures.
« C’est là que le réseau s’est formé. Beaucoup d’entre nous avons gardé contact. Nous échangeons des courriels, et lorsqu’un événement s’adresse aux entraîneuses, nous veillons à relayer l’information et à y assister. »
Lors de cette première saison, on comptait neuf femmes derrière le banc des Knights. En 2023-2024, ce nombre est passé à 14, soit 2 entraîneuses-chefs et 12 adjointes.
Keeley a organisé une réunion de début de saison en septembre pour enseigner aux entraîneuses à préparer un plan saisonnier et à élaborer des plans d’entraînement. Par la suite, elle a fait le point régulièrement avec chaque entraîneuse du programme en les aidant à surmonter les difficultés et en veillant à ce que l’expérience leur soit bénéfique.
Elle travaille toujours en étroite collaboration avec Hockey Calgary et participe à des occasions d’apprentissage continu réservées aux entraîneuses, par exemple des séances de développement sur glace et hors glace.
Mais son rôle le plus important demeure celui de mère, et peu de choses lui procurent plus de joie que de participer au hockey avec son fils. Cette saison, Keeley a dirigé l’équipe de niveau 4 des M13.
« Je lui demande toujours s’il veut que j’entraîne », dit-elle à propos de son fils. « Je le faisais même pour mon implication comme entraîneuse sans enfant à la ringuette, car ça me demandait du temps loin de lui. Je m’assurais d’obtenir son accord.
« Quand j’étais avec l’équipe M12 AA, au printemps 2022, je devais souvent m’absenter. Nous étions sur la glace cinq fois par semaine. Pour la première fois, il m’a dit qu’il s’ennuyait de moi et m’a demandé d’être son entraîneuse.
« Nous sommes en train de remplir notre dossier d’inscription pour la saison à venir, qui sera sa deuxième année chez les M13. Quand il m’a demandé si j’allais entraîner l’équipe, j’ai voulu savoir si lui avait envie que je m’implique, et il m’a répondu que je pourrais diriger son équipe aussi longtemps que je le voudrai. Donc oui, je vais de nouveau soumettre ma candidature pour être entraîneuse. »
C’est une grande chance pour le fils et l’association que de bénéficier de ce que Keeley a à offrir.
Mais elle-même vous dira bien humblement le contraire – que c’est elle qui a de la chance et qui bénéficie de ce que les jeunes peuvent lui offrir.
« J’ai vécu des expériences extraordinaires sur la glace et ailleurs auprès de ces équipes, et j’ai beaucoup appris. Il y a tant de choses que l’on peut apprendre quand on s’arrête et qu’on tend l’oreille, c’est incroyable. Et les jeunes nous font toujours sourire. »
Redonner comme entraîneuse
Profondément marquée par ses anciennes entraîneuses, Shakita Jensen a toujours su qu’elle voudrait s’impliquer, ce qu’elle fait en œuvrant à son tour derrière le banc dans sa ville natale
Il faut savoir qu’elle avait elle-même été du tournoi en Alaska comme joueuse en 2014. Et voilà qu’une décennie plus tard, à l’âge de 26 ans, elle y était à nouveau. Cette fois comme entraîneuse.
« C’était un moment chargé d’émotions », soutient Jensen, lauréate nationale du Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet compétitif.
Issue de la Première Nation de Tahltan, Jensen a fait ses débuts comme bénévole en 2014, sur la glace, au sein de l’Association de hockey mineur de Yellowknife. Elle poursuit depuis son parcours en entraînement, toujours animée de la même passion, du même désir de s’impliquer.
« La communauté du hockey m’a tant apporté, je me devais de redonner comme je le pouvais. Après mes études, j’ai eu l’idée de m’essayer comme entraîneuse, question de voir si ça pouvait me plaire. Pas besoin de vous le dire, j’ai eu la piqûre dès les premiers instants. »
Comme joueuse, Jensen a pu s’inspirer de ses entraîneuses. Des femmes qui ont eu une grande influence sur elle et qui lui ont en quelque sorte ouvert les yeux sur un monde de possibilités.
« Jouer pour la première fois sous les ordres d’une femme, c’était super. Ça m’a donné envie de me lancer dans l’entraînement. Plus jeune, j’étais parfois la seule fille de mon équipe. On voyait rarement des femmes derrière le banc. Mes premières entraîneuses, je les trouvais tellement inspirantes. J’ai voulu suivre leurs traces. »
Servir de modèle et de leader pour les jeunes de sa communauté a aussi été une grande source de motivation pour Jensen. C’est ce qu’elle cherchait à travers l’entraînement.
« Comme joueuse, j’ai eu tellement d’entraîneuses et d’entraîneurs marquants. C’est un rôle si important, qui permet aux jeunes de tirer des enseignements qui auront un impact durable non seulement sur la glace, mais dans toutes les sphères de leur vie. Un rôle dans lequel je sentais que j’avais beaucoup à offrir. Je voulais être une présence dans la vie des jeunes. »
Pour ses débuts en tant qu’entraîneuse-chef, Jensen était tout simplement au bon endroit au bon moment. Comme il manquait d’entraîneurs et d’entraîneuses dans son association, on lui a demandé si le rôle l’intéressait. Il faut dire que Jensen avait déjà soumis sa candidature, mais seulement pour donner un coup de main sur la glace.
« J’ai dû apprendre sur le tas, mais j’ai toujours gardé confiance en moi. J’ai demandé conseil auprès d’anciens entraîneurs et entraîneuses pour que je puisse aider l’équipe à connaître une bonne saison. Je crois que ça m’a bien servie. »
Jensen avait également soumis sa candidature pour faire partie du personnel entraîneur d’Équipe Territoires du Nord-Ouest aux Jeux d’hiver du Canada 2023, mais n’avait pas été sélectionnée. On lui avait toutefois suggéré de se tourner vers le Programme d’apprentis entraîneurs autochtones offert par le Cercle sportif autochtone.
« Ils choisissaient un homme et une femme pour tout le territoire, tous sports confondus. Je savais que mes chances étaient minces. J’ai sauté de joie en apprenant que j’étais retenue. »
Grâce au programme, Jensen a pu assister aux Jeux d’hiver du Canada de l’année dernière à l’Île-du-Prince-Édouard et travailler avec Équipe Territoires du Nord-Ouest à l’approche du tournoi. Elle est ensuite devenue entraîneuse adjointe de l’équipe pour les Jeux d’hiver de l’Arctique 2023, avant d’être promue entraîneuse-chef pour l’édition 2024.
« Ça m’a ouvert bien des portes. C’était génial de voir la progression de l’équipe. Sans compter que j’ai acquis au passage les outils et les ressources nécessaires pour bien préparer notre groupe. »
Dans ce rôle d’entraîneuse-chef d’Équipe Territoires du Nord-Ouest, il est parfois difficile de gérer les horaires, puisque les joueuses vivent souvent éloignées les unes des autres. Les occasions de tenir des entraînements complets se font parfois rares avant le début des compétitions.
« Avec une équipe aussi dispersée, ce n’était pas évident de bâtir une culture d’équipe et de peaufiner nos stratégies en vue d’un tournoi de la haute performance de courte durée. Certaines membres de l’équipe vivent dans des communautés accessibles par avion seulement, d’autres doivent composer avec des obstacles financiers. Le fait d’avoir gardé contact virtuellement à l’approche des Jeux nous a aidées énormément. »
Cette année, l’équipe de Jensen a eu l’occasion de participer à un autre événement d’envergure, à savoir la célébration Ensemble pour elles tenue en février à Yellowknife. Elles sont plus de 300 à avoir pris part à l’événement d’une durée de quatre jours, qui se voulait une célébration du hockey féminin et qui proposait des activités d’initiation au hockey, des séances de développement des habiletés sur glace, des stages en entraînement, et plus encore.
Pour l’occasion, Équipe Territoires du Nord-Ouest et Équipe Nunavut se sont réunies pour des entraînements et un affrontement hors concours.
« Ce fut un succès sur toute la ligne », relate Jensen, qui était de l’événement à titre de bénévole. « Des jeunes qui enfilaient l’équipement de hockey pour la toute première fois, côtoyant d’autres qui étaient en fin de parcours au hockey mineur. C’était super d’y contribuer. J’espère que ça deviendra un rendez-vous annuel. »
Apprendre qu’elle était la lauréate du Prix des entraîneuses BFL CANADA pour Hockey Nord dans le volet compétitif a eu l’effet d’un choc pour Jensen.
« J’ai vraiment été étonnée. J’ai ressenti tant de fierté, tant de reconnaissance. »
Jensen ne savait trop si elle avait le bagage nécessaire pour rivaliser avec les candidates provinciales et territoriales de choix de partout au pays. Puis, il y a eu cet appel vidéo de Cassie Campbell-Pascall pour féliciter les lauréates nationales. Là encore, elle n’en revenait pas.
« Il n’y a pas de mots pour le décrire », dit-elle sur ce qu’elle a ressenti en apprenant la nouvelle. « Il y a tant d’entraîneuses remarquables qui ne reçoivent pas toujours la reconnaissance qu’elles méritent pour le travail qu’elles accomplissent. Je suis très fière de moi, mais aussi de chacune de ces femmes aux quatre coins du pays qui en font tant pour le hockey féminin. »
L’importance du mentorat
À ses débuts en entraînement, l’ancienne joueuse Kelly Paton a pu compter sur l’aide de ses mentors pour prendre confiance en elle derrière le banc
Les coulisses du hockey ont toujours attiré Kelly Paton. Même quand elle était joueuse, elle tentait à chaque occasion d’approfondir ses connaissances auprès du personnel entraîneur, s’intéressant notamment à l’appui que recevaient les étudiantes-athlètes lorsqu’elle évoluait avec l’équipe de l’Université du New Hampshire.
Cet intérêt n’est pas passé inaperçu, et son sens du hockey non plus. C’est d’ailleurs ce qui a incité son entraîneur-chef Brian McCloskey à l’orienter vers l’entraînement. Pour lui, Paton était une entraîneuse dans l’âme.
« Il me répétait sans cesse que c’était naturel chez moi », se rappelle Paton, lauréate nationale d’un Prix des entraîneuses BFL CANADA dans le volet haute performance. « C’est vrai que l’intérêt était là, mais la suite n’était pas claire dans mon esprit. Je cherchais un moyen de rester impliquée au hockey. Il faut dire que les possibilités comme joueuse étaient limitées au-delà des rangs collégiaux pour moi, alors devenir entraîneuse m’apparaissait comme la meilleure solution. »
Paton a passé les six dernières saisons en tant qu’entraîneuse-chef de l’équipe de hockey féminin à l’Université Wilfrid-Laurier. Originaire de Woodstock, en Ontario, elle est issue d’une famille où le sport occupe une place de choix. Lorsque son grand frère a commencé à jouer au hockey, elle a voulu suivre ses traces.
« On passait beaucoup de temps à jouer dans la rue à la maison. Je finissais toujours devant le filet, à tenter de bloquer les tirs de ses amis. C’est probablement là que mon intérêt est né. »
Paton a commencé à jouer aux côtés des garçons dans sa ville natale avant de passer au hockey féminin avec les Devilettes de London. Après sa dernière année de hockey mineur, elle a passé quatre ans au New Hampshire, où elle a été capitaine et fait partie des trois finalistes pour le prix Patty-Kazmaier à sa dernière saison en 2009-2010.
« Mon passage chez les Wildcats m’a apporté une bonne dose de confiance. Non seulement en mes capacités comme joueuse, mais aussi dans les possibilités devant moi. Je voulais l’occasion de m’impliquer et de contribuer au développement d’autres joueuses. C’est là que j’ai compris que j’avais un bon sens du hockey, et que cela cadrait parfaitement avec l’entraînement. »
Si elle se savait prête pour cette nouvelle discipline au terme de ses études de premier cycle, Paton hésitait entre s’y adonner bénévolement et en faire une carrière proprement dite. Après avoir obtenu un diplôme d’études supérieures de l’Université Mercyhurst et habité quelque temps sur l’île de Vancouver, elle a pris la décision de rentrer chez elle, dans le sud-ouest de l’Ontario, et de s’impliquer dans le sport qu’elle aimait tant.
Elle a alors renoué avec ses racines dans le hockey mineur en acceptant un rôle d’entraîneuse au sein du programme junior des Devilettes. Paton rend crédit à Dwayne Blais, l’un de ses mentors à ses débuts en entraînement.
« J’étais entraîneuse-chef, mais il m’a beaucoup aidée en m’apprenant comment gérer les conflits et les attentes, et surtout, à préparer des plans d’entraînement qui favorisent le développement de l’athlète. »
Après avoir repris contact avec l’un de ses entraîneurs dans le junior, Paton a eu l’occasion de se joindre à l’Université Western à titre d’entraîneuse adjointe.
« J’arrivais dans un contexte où les Mustangs venaient de remporter le titre national. On peut donc dire que les attentes étaient élevées. Heureusement, nous avons continué sur cette lancée, et l’équipe est demeurée parmi les meilleures dans le réseau du SUO. »
Paton a conservé ce poste pendant deux ans avant d’être promue entraîneuse-chef à l’Université Western. Puis, elle a rejoint Wilfrid-Laurier avant le début de la saison 2018-2019.
« Nous venons de conclure une excellente saison. Nos leaders ont été remarquables en me donnant l’espace nécessaire pour que je puisse bien accomplir mon travail. Difficile de demander mieux. Oui, les attentes envers nous sont élevées. Wilfrid-Laurier a une longue tradition d’excellence au hockey, et c’est à nous de perpétuer cette tradition. La progression demeure notre priorité, notre objectif. Et à mon avis, nous sommes sur la bonne voie, en grande partie grâce aux joueuses au sein de notre programme. »
L’une des plus grandes leçons tirées durant son parcours d’entraîneuse au sein du réseau U SPORTS a été l’importance d’adapter sa façon de communiquer à chaque joueuse de l’équipe.
« Dans les rangs universitaires, il peut devenir difficile de changer constamment son style d’enseignement dans l’espoir de rejoindre chacune des 25 joueuses et de repartir avec le sentiment d’avoir fait ce qui était au programme cette journée-là. Mais au fil du temps, j’ai compris que ça faisait partie du processus. Plus jeune, j’ai dû m’habituer à suivre l’évolution de chaque joueuse au quotidien. Et le seul moyen d’y arriver, c’est de poser des questions, d’où l’importance d’une bonne communication. »
Nouer des relations s’est révélé un élément clé dans le parcours de Paton, elle qui poursuit son développement comme entraîneuse et se dit reconnaissante du soutien qu’elle a reçu en cours de route.
« Cet appui a été déterminant, puisque cela m’a permis de prendre confiance en moi. Je pense à certaines personnes plus particulièrement, qui m’ont aidée à définir mon propre style en tant qu’entraîneuse et communicatrice, et à parfaire mes connaissances. Dwayne a eu une grande influence sur moi, tout comme Rachel Flanagan. Sans oublier Brian, mon entraîneur dans les rangs collégiaux. Je lui parle encore aujourd’hui, 14 ans plus tard. »
Pour celles qui songent à se lancer comme elle en entraînement ou qui aspirent à poursuivre leur progression comme entraîneuses jusqu’à la haute performance, deux mots viennent à l’esprit de Paton : honnêteté et imputabilité.
« Quand une erreur survient, c’est important d’en assumer la responsabilité. Si certains éléments nous donnent du fil à retordre ou nécessitent des éclaircissements, c’est là que le mentorat devient utile. Il n’y a rien de mieux que de pouvoir faire appel à quelqu’un de neutre qui nous aide à prendre des décisions sans aucun parti pris.
« Je me sens chanceuse d’avoir été aussi bien entourée. C’est justement ce qui m’a permis de garder confiance en moi malgré les erreurs. Cette confiance, elle finit par se répercuter sur les joueuses. »
Hockey Canada forme un comité directeur sur le hockey féminin
15 parties prenantes dirigeront des travaux de réflexion sur l’état du hockey féminin
WINNIPEG, Manitoba – Hockey Canada a mis sur pied un comité de parties prenantes présidé par Gillian Apps, membre du conseil d’administration de Hockey Canada et ancienne joueuse de l’équipe nationale féminine, afin de superviser l’élaboration d’un document de discussion qui mènera à des recommandations officielles dans le but d’orienter le plan stratégique de l’organisation visant le hockey féminin.
L’annonce officielle du comité a été faite lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui à Winnipeg en marge du congrès printanier de Hockey Canada, qui se déroule en même temps que le symposium sur le hockey féminin. Ce symposium, qui regroupe des responsables des provinces et territoires des 13 membres de Hockey Canada, est animé par l’organisme Femmes et sport au Canada.
« À l’international, le Canada a toujours été une référence en ce qui a trait au hockey féminin, a commenté Mme Apps. Maintenant, nous devons tâcher de donner l’exemple dans la recherche et l’élimination des lacunes du système actuel pour multiplier les occasions offertes aux femmes et aux filles de s’épanouir. Les efforts du comité seront essentiels pour l’amélioration du hockey féminin à tous les niveaux, et nous sommes ravis que ce groupe ait accepté de donner de son temps pour accomplir ce travail important. »
Le comité rassemble 15 parties prenantes, dont six anciennes de l’équipe nationale féminine (ENF):
- Gillian Apps, membre du conseil d’administration de Hockey Canada et ancienne de l’ENF
- Pierre Arsenault, chef de la direction d’U SPORTS
- Thérèse Brisson, présidente-directrice générale de Canada Alpin et ancienne de l’ENF
- Cassie Campbell-Pascall, communicatrice, conseillère spéciale de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) et ancienne de l’ENF
- Debra Gassewitz, présidente et directrice générale du Centre de documentation pour le sport
- Jayna Hefford, première vice-présidente des activités hockey de la LPHF et ancienne de l’ENF
- Katherine Henderson, présidente et chef de la direction à Hockey Canada
- Marian Jacko, membre du conseil d’administration de Hockey Canada
- Angela James, membre du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada et ancienne de l’ENF
- Rob Knesaurek, premier vice-président du développement des jeunes et du fonds de croissance de l’industrie à la Ligue nationale de hockey
- Anne Merklinger, directrice générale d’À nous le podium
- Mary-Kay Messier, vice-présidente du marketing de Bauer Hockey
- Brad Morris, membre du conseil d’administration de la Fondation Hockey Canada
- Allison Sandmeyer-Graves, directrice générale de Femmes et sport au Canada
- Kim St-Pierre, responsable régionale de la Fondation Bon Départ de Canadian Tire et ancienne de l’ENF
« Favoriser l’essor du hockey féminin au Canada est une priorité de notre conseil d’administration, et la formation de ce comité s’avère une étape majeure pour nous aider à mieux comprendre et aborder les défis propres à notre sport », a déclaré Jonathan Goldbloom, président du conseil d’administration de Hockey Canada. « Nous voulons remercier Gillian pour son leadership dans ce projet et nous sommes certains que les efforts du comité seront bénéfiques pour notre organisation, les membres régionaux, provinciaux et territoriaux, les parties prenantes, ainsi que les Canadiens et Canadiennes des prochaines générations. »
Après des consultations auprès des membres de Hockey Canada, le comité prévoit publier son document de discussion sur le hockey féminin au début de l’été 2024. D’autres entrevues auront lieu avec des parties prenantes du hockey féminin et d’autres milieux. Le grand public pourra notamment contribuer à l’étude.
« Notre service du hockey féminin, mené par Marin Hickox, a fait des avancées importantes au cours des dernières années pour l’essor du hockey féminin à tous les niveaux, entre autres par la mobilisation des responsables de ce sport de chacun de nos membres, a commenté Mme Henderson. Nous sommes fébriles à l’idée que ce comité travaillera conjointement avec Marin et ces responsables pour examiner l’étude et établir une feuille de route qui façonnera l’avenir du hockey féminin, puisqu’il y a encore de nombreuses façons d’éliminer les barrières au hockey féminin. »
Pour de plus amples renseignements sur Hockey Canada, veuillez consulter le HockeyCanada.ca ou suivez-nous sur Facebook, X et Instagram.
Dans mes propres mots : Adam Dixon
Le vétéran d’Équipe Canada parle de ses étés inoubliables au camp Campfire Circle, et des raisons pour lesquelles il continue de s’y impliquer comme bénévole
Ayant grandi à Midland, en Ontario, j’étais « le jeune qui avait le cancer », à l’école comme ailleurs.
C’était logique, quand on y pense. On entendait rarement parler d’enfants atteints de cancer dans cette petite communauté de 17 000 personnes.
J’avais 10 ans quand on m’a diagnostiqué un sarcome d’Ewing, une forme rare de cancer qui s’attaque le plus souvent aux os des jambes et du bassin. Moi, c’était la jambe droite, au tibia. On m’a enlevé l’os au complet pour le remplacer par celui d’une personne donneuse, en insérant une plaque métallique et plusieurs vis.
Alors voilà, j’étais un jeune qui avait le cancer.
Mais au Campfire Circle, je devenais bien plus que ça.
Le Campfire Circle, c’est un camp d’été destiné aux enfants atteints de cancer, ou qui ont été touchés d’une façon ou d’une autre par le cancer, comme les enfants qui ont perdu un frère ou une sœur. Là-bas, on avait tous ce trait en commun. Chacun et chacune pouvait enfin dévoiler sa vraie personnalité. Je devenais « le jeune qui fait du sport », « le jeune qui aime s’amuser ». Ça me permettait de m’évader, deux semaines chaque été.
J’ignore comment mes parents ont appris l’existence de ce camp. Mais je me revois assis dans l’autobus pour la première fois, prêt à y aller. Les six étés que j’y ai passés ont complètement changé ma vie.
Au camp, je pouvais être moi-même, tout simplement. Pas question pour moi d’être chronométreur au hockey. Même si je ne pouvais plus jouer, je tenais à faire partie de l’action. Je courais partout, je m’amusais en faisant un tas de choses que ma mère ne m’aurait jamais permis de faire à la maison. Il faut dire qu’il y avait des médecins sur place, c’est pourquoi on nous laissait un peu plus de liberté. Si je me cassais la jambe, des gens étaient là pour s’occuper de moi.
Tout est si bien organisé pour ceux qui vivent ce genre de situation. Les traitements de chimiothérapie peuvent être offerts sur place. Les lieux sont accessibles, ce qui permet de faire des choses qui sont souvent impossibles à la maison.
C’est une bouffée d’air frais, et à bien des égards. Le camp étant situé dans la région de Muskoka, on ne pourrait rêver d’un plus bel endroit. Et le simple fait d’être dehors toute la journée, ça fait un bien énorme. On jouait au hockey-balle. Il y avait un toboggan aquatique géant. Mais je me rappelle surtout le temps passé avec mes amis à jouer des tours.
Je me répète, mais ce camp a changé ma vie.
Le parahockey a été tout ce qu’il y avait de plus important pendant longtemps. Toutes mes vacances y étaient consacrées, et je n’échangerais ça contre rien au monde. J’ai eu la chance de voyager, de remporter des championnats mondiaux, de participer aux Jeux paralympiques. J’ai passé la majeure partie des deux dernières décennies à porter le logo de Hockey Canada, à représenter mon pays. Quelle chance!
Mais après les Jeux paralympiques de 2018, d’autres aspects de ma vie ont pris de l’importance, dont le camp Campfire Circle. Je m’étais inscrit comme bénévole avant la pandémie de COVID-19, mais le camp avait été forcé d’interrompre ses activités quelques étés, étant donné la clientèle vulnérable.
Dès la réouverture, je me suis lancé. J’y suis depuis maintenant deux étés en tant que bénévole à temps plein. Ma copine et moi sommes tous deux bénévoles. On a passé quelques fins de semaine là-bas aussi, ce qui est bien pour s’évader un peu du quotidien.
La première année, j’étais moniteur et je m’occupais de l’atelier de menuiserie. Je veillais à la sécurité des enfants. Ceux qui me connaissent sont peut-être surpris en lisant ces lignes. Peut-être même qu’ils la trouvent bien drôle. On me fait confiance avec des outils tranchants? À moi, un enfant dans un corps d’adulte?
C’était un peu intimidant au début, mais les choses ont fini par se placer. L’été dernier, il fallait quelqu’un pour une excursion de canot en eaux vives. Je n’avais rien fait de tel auparavant, mais on cherchait de l’aide, alors j’ai levé la main. Il suffisait qu’on me dise quoi faire. Au bout du compte, j’ai passé deux semaines sur la rivière des Français. Pas exactement dans ma zone de confort, mais je me suis sorti d’affaires. Et me voilà de retour comme moniteur cet été. C’est un peu comme être parent à la maison. Je cours toute la journée avec les jeunes, c’est plaisant.
J’ai toutefois un objectif précis cette année. Je suis né un 13 août. Quand j’étais enfant, je fêtais toujours mon anniversaire au camp. Et le jour de leur anniversaire, les jeunes choisissent trois moniteurs qu’ils jettent dans le lac. Je n’ai pas encore été assez cool pour qu’on me choisisse, alors je dois essayer de trouver qui seront les fêtés cet été. Je vais m’assurer de les énerver jusqu’au point où ils voudront me faire boire la tasse.
J’ai vraiment envie de me faire lancer dans le lac.
On me demande souvent si, en tant que l’un des « responsables », je sentais que les moniteurs et monitrices avaient de la pression. On tend à croire qu’il faut toujours prévoir quelque chose de grandiose en raison de ce que ces jeunes ont vécu, mais tout se fait naturellement. Ces enfants ont lutté contre le cancer. C’est sans doute la pire chose qui leur sera arrivée au cours de leur vie. Partir en camp de vacances, c’est facile. Ce sont eux qui créent leur propre expérience. Oui, l’ambiance du camp y est pour quelque chose, mais quand ce qui nous rend « différent » à la maison perd son importance, on peut enfin baisser sa garde, et ça fait du bien.
Je l’avoue, être bénévole, je le fais un peu par égoïsme. Prendre le large et y rester pendant deux semaines, ça donne une bonne pause. Et c’est une occasion de lâcher mon fou, de retomber en enfance pendant 14 jours. Mais une fois sur place, ma priorité, c’est les jeunes.
Je me rappelle à quel point je me suis amusé quand j’avais leur âge. Je veux leur faire vivre la même expérience. Il suffit de repenser à ces moments de ma jeunesse, aux moniteurs et monitrices que j’admirais tant, et d’essayer d’apporter cette énergie à mon tour. Est-ce que j’y parviens? Allez savoir. Disons que la rétroaction, ce n’est pas toujours une force chez les jeunes. Trop occupés à se moquer de nous. Mais oui, je pense que je fais du bon travail.
J’aimerais conclure par une sorte de plaidoyer. Impliquez-vous comme bénévoles. Donnez de votre temps à la communauté. Ça peut être un camp d’été. Ou un tournoi de hockey (j’ai entendu dire entre les branches que le Mondial junior revenait en sol canadien l’hiver prochain). Ça peut être n’importe quoi. Il s’agit simplement d’apporter sa contribution.
Il y a tant d’événements dans le monde qui reposent entièrement sur les bénévoles. C’est une excellente manière de socialiser, d’aller à la rencontre de gens aux intérêts similaires qui veulent eux aussi redonner à la communauté.
Alors, qu’est-ce qui vous retient? Fiez-vous à moi, vous allez adorer. Il se suffit de se lancer!
Bénévole et reconnaissante
D’abord un moyen pour nouer des amitiés dans un nouveau milieu, le bénévolat est devenu un élément essentiel dans la vie de Susan Sloan
Susan Sloan ne saurait imaginer sa vie sans le bénévolat. En fait, elle mènerait sans doute une tout autre vie si elle n’avait pas fait ce choix de donner de son temps bénévolement.
M me Sloan a occupé toutes sortes d’emplois au fil du temps, que ce soit dans une boulangerie ou comme spécialiste des TI, ou même comme instructrice de conditionnement physique dans un YMCA. Après s’être installée à Orléans – communauté dans l’est d’Ottawa, en Ontario – au début des années 2000, elle accepte un contrat d’un an avec Bénévoles Canada qui changera le cours de sa vie.
« J’ai cru bon, en tant que responsable des adhésions, d’en apprendre un peu plus sur ce que représentait le bénévolat, même si j’avais déjà pris la décision de m’impliquer bénévolement pour rencontrer des gens. Je n’avais pas encore d’amis à ce moment-là. »
Susan Sloan vit sa première expérience en tant que bénévole avec Patrimoine canadien, à qui elle offre son aide pour la tenue de l’événement Les lumières d’hiver au Canada. Elle poursuit ensuite avec le Bal de Neige à Ottawa, événement dont elle ne connaissait rien auparavant. Puis avec les célébrations de la fête du Canada.
« Mes trois événements chouchous – chaque année (si on exclut la pandémie), j’y étais, beau temps, mauvais temps. Encore aujourd’hui, ce sont mes événements favoris. Vingt-deux ans plus tard, je suis encore bénévole pour Patrimoine canadien. »
Entre ces trois activités principales, M me Sloan explore tout de même d’autres possibilités de bénévolat dans des milieux qui l’intéressent.
« J’adore le sport, alors je donnais mon nom pour n’importe quel événement sportif pour lequel on cherchait des bénévoles. Il y a l’embarras du choix à Ottawa; je pourrais me tenir occupée toutes les fins de semaine à compter du jeudi. »
Elle commence par un tournoi de volleyball, puis se met à donner des cours de Zumba dans le cadre du Relais pour la vie. Les expériences se succèdent rapidement et mènent à de nouvelles occasions dans le sport.
« Le sport a toujours été un refuge pour moi. Dans une petite communauté comme celle-ci, et surtout à Ottawa, il suffit que les gens vous connaissent un peu, que votre nom soit associé à certains événements pour que l’on vous demande de donner un coup de main ailleurs.
« J’ai profité d’occasions extraordinaires auxquelles je n’aurais pas eu accès, n’eût été mon implication dans le passé. »
Lors de la venue de l’équipe nationale féminine du Canada à Ottawa en 2021 pour la Série de la rivalité, Susan Sloan s’est portée volontaire pour le dévoilement du chandail des Jeux olympiques, en plus d’aider à l’accueil des personnes invitées au match.
« Ce fut vraiment un bonheur de travailler avec Hockey Canada. Les gens de l’organisation nous traitaient avec beaucoup de respect, c’était très apprécié. Ils sont reconnaissants pour chacune de nos actions, aussi petites puissent-elles sembler. »
Le Championnat mondial junior 2025 de l’IIHF aura lieu plus tard cette année à Ottawa. Grâce aux relations nouées au fil du temps et à sa réputation au sein de la communauté, M me Sloan s’est vu offrir une nouvelle occasion : devenir la coprésidente responsable des bénévoles pour le Mondial junior. Une offre dure à refuser, surtout pour quelqu’un qui vient d’une famille aussi passionnée de hockey que la sienne, qui s’assure de ne rien rater du tournoi chaque année.
« On m’a choisie pour le Mondial junior. C’était un choix, et c’est ce qui fait le plus chaud au cœur. Et rien de tout cela ne serait arrivé sans le bénévolat. »
M me Sloan a hâte que les touristes et invités découvrent tout ce qu’Ottawa a à offrir lorsque le tournoi prendra son envol en décembre prochain.
« Pour les bénévoles, c’est un peu le branle-bas. J’aime la diversité que ça apporte à la ville. L’énergie que ça crée. Il faut être sur place pour la sentir. Vraiment, c’est extraordinaire d’en faire partie.
« Les gens viennent de partout dans le monde, et on a l’occasion d’aller à leur rencontre. De s’impliquer pour sa ville. »
Avec une telle expérience dans autant de rôles différents, M me Sloan sait très bien ce que peut apporter chaque bénévole.
« La synergie qui se crée lorsque l’on côtoie des gens aux intérêts similaires, c’est magique. Certains événements reposent sur la contribution des bénévoles. Les tournois de l’IIHF n’auraient pas lieu sans bénévoles. Même chose pour les célébrations de la fête du Canada. »
Ayant accompagné d’autres bénévoles à leurs premiers pas dans ce rôle, M me Sloan en a vu plusieurs s’épanouir d’une manière que ces personnes n’auraient jamais cru possible. Les mots lui manquent pour décrire à quel point elle se sent chanceuse d’avoir emprunté la voie du bénévolat il y a 22 ans.
« Tout ce que je suis, tout ce que je deviendrai, je le dois au bénévolat. Rares sont les choses dans la vie auxquelles on consacre autant d’efforts et qui nous apportent autant en retour. Vraiment, je ne saurais imaginer mon existence sans le bénévolat. »
Entretien avec Martin Paquette
Marqueur en chef provincial auprès de Hockey Québec depuis 2017, l’homme natif de Montréal donne de son temps pour structurer l’ensemble des officiels et officielles hors glace
« Elle tire, et c’est le but! »
« Une passe parfaite dans l’enclave… »
« Le numéro 10 des Bleus… 2 minutes pour rudesse! »
Les événements s’enchaînent à un rythme effréné pendant un match de hockey sur glace. Les buts, les mentions d’aide, les punitions… tout est comptabilisé par une personne qui doit suivre l’action en temps réel pour ne rien manquer : un marqueur ou une marqueuse.
Ce rôle fait partie de la famille des officiels et officielles hors glace.
Grâce à ce travail accompli dans l’ombre, les férus de chiffres peuvent consulter les statistiques d’un match. Et plus le niveau de hockey est élevé, plus ces statistiques sont élaborées.
Au Québec, afin de veiller à ce que le personnel hors glace ait tous les outils pour contribuer au bon déroulement du jeu dans les arénas, une équipe dévouée de marqueurs et marqueuses en chef bénévoles l’encadre.
Cette équipe dévouée est supervisée par Martin Paquette, qui occupe le poste bénévole de marqueur en chef provincial auprès de Hockey Québec. Dans le cadre de la Semaine de l’action bénévole, Hockey Canada s’est entretenue avec lui pour faire connaître l’importance de l’équipe qu’il dirige avec toute sa passion.
HC : Martin, peux-tu expliquer brièvement ton rôle de marqueur en chef provincial auprès de Hockey Québec?
MP : Je fournis un encadrement pour la structure des officiels hors glace dans l’ensemble du Québec. Nous sommes des pionniers dans ce domaine au sein de Hockey Canada. Une telle structure n’existe pas à l’échelle nationale, comme c’est le cas pour les officiels sur glace par exemple. Nous avons des marqueurs en chef dans toutes les régions et chacune des associations locales. Je chapeaute la structure et collabore avec une équipe dynamique d’officiels hors glace à mettre en place différentes initiatives qui aident au recrutement, à la formation et à la rétention.
HC : Comment as-tu réussi à parvenir à ce poste bénévole de haut rang avec Hockey Québec?
MP : Pendant 29 ans, j’ai œuvré à Hockey Montréal, où j’ai entre autres occupé le poste de marqueur en chef régional. Plus tard, Hockey Québec a créé le poste de marqueur en chef provincial. Même si c’est un rôle bénévole, j’ai dû suivre un processus d’entrevue. J’occupe ce poste depuis maintenant presque 10 ans et je vis une expérience fantastique.
HC : Quels outils utilisez-vous au sein de la structure pour offrir une formation adéquate?
MP : Un officiel hors glace se doit de connaître les règles de jeu de base, donc nous avons monté des stages de formation en ligne et en présentiel. Nous avons conçu aussi il y a quelques années le Manuel des officiels hors glace, qui explique bien le fonctionnement de chacune des tâches. Notre objectif est de donner toutes les munitions que nous pouvons aux officiels hors glace pour qu’ils n’aient pas d’impact sur le déroulement d’un match et que tout se passe comme il se doit. Par exemple, si un marqueur doit se faire expliquer une règle de jeu par un arbitre pendant un match, cela peut donner un avantage à une équipe qui peut en profiter pour reposer ses meilleurs éléments avant un avantage numérique. C’est ce qu’on essaie d’éviter avec la formation.
HC : D’où vient ta passion pour ce domaine?
MP : J’ai joué au hockey quand j’étais jeune, mais je n’étais pas un bon patineur! J’ai toujours été passionné par les statistiques et, à 14 ans, j’ai commencé à être marqueur après avoir vu une publicité dans un journal local de Montréal. J’ai grimpé les échelons au sein du monde des officiels hors glace au fil des ans. Ce qui est fascinant au hockey, c’est que tout le monde peut regarder un même jeu sur la glace, mais personne n’aura la même vision de ce qui vient de se produire. Personnellement, j’aime porter attention à la portion statistique d’un match.
HC : Quelles sont les aptitudes qu’un marqueur ou une marqueuse doit posséder?
MP : Ça prend de la concentration, un désir d’apprendre (j’apprends encore tous les jours après toutes ces années!), le souci du détail, de la passion et un esprit d’entraide avec les officiels sur glace. Ensemble, les officiels sur glace et hors glace forment une équipe et doivent bien collaborer.
HC : En quoi le rôle de marqueur et marqueuse a-t-il évolué au fil des ans dans le système de hockey mineur?
MP : L’avènement du système informatique avec les feuilles de match en ligne que les marqueurs utilisent pendant les matchs a changé la dimension de ce rôle. L’utilisation de la technologie peut quand même représenter un élément de distraction, donc on doit rappeler à nos marqueurs de garder une bonne concentration sur le match en cours. La relation et le travail d’équipe avec les arbitres sur glace tendent à beaucoup s’améliorer aussi. Notre travail accompli ensemble est directement lié au déroulement du match.
HC : Tu as grimpé les échelons jusqu’à des mandats rémunérés avec la LHJMQ, la LPHF, la LNH et l’AHL dans la région de Montréal. Tu as un emploi à temps plein et deux jeunes filles. Pourquoi t’impliques-tu bénévolement auprès de Hockey Québec depuis toutes ces années?
MP : Je le fais tout simplement pour redonner aux autres. J’ai profité du programme pour me rendre là où je suis aujourd’hui, et mon devoir est de faire profiter les autres de mes connaissances. Si personne ne redonne au suivant quand on grimpe les échelons, les autres ne pourront pas s’améliorer. Je tiens aussi à forger un sentiment d’appartenance au sein du programme.
« On se bat toujours pour elles. »
Depuis plus de 20 ans, Braden Robertson donne de son temps et offre un appui financier pour favoriser la croissance du hockey féminin à Vernon
Depuis plus de 20 ans, Braden Robertson est une figure emblématique de dévouement dans la communauté du hockey de Vernon, en Colombie-Britannique.
Que ce soit en tant qu’entraîneur au hockey mineur, auprès de l’équipe de hockey de sa fille ou dans son rôle actuel de coprésident du comité hôte de la Coupe Esso, Braden a consacré d’innombrables heures à s’investir dans le sport qu’il aime.
« J’ai commencé par jouer au hockey mineur, un classique d’une enfance au Canada, et tout s’est enchaîné ensuite », explique le principal intéressé à propos de sa passion pour le bénévolat.
En 2001, son parcours de joueur derrière lui, Braden a commencé à entraîner des équipes dans la région de Vernon. Il a fait une pause de quelques années après la naissance de ses filles, Myah et Hannah, mais il est revenu derrière le banc lorsque Hannah a commencé à jouer.
« Quand ma fille a commencé à jouer au hockey, j’ai recommencé à m’impliquer pendant un bon moment comme entraîneur-chef, entraîneur adjoint. »
Cependant, lorsque Hannah, qui participera à la Coupe Esso 2024 avec les Lakers de Thompson-Okanagan, a atteint les niveaux de jeu plus élevés, M. Robertson a délaissé son rôle d’entraîneur. Il a trouvé d’autres façons de s’impliquer, notamment en aidant les Lakers à obtenir des commandites au cours des dernières saisons.
« Quand les enfants vieillissent et jouent à un niveau supérieur, l’encadrement aussi s’élève d’un cran, et mon expérience ne suffisait plus. Le hockey avait toujours fait partie de ma vie, et je me suis demandé de quelle façon j’allais pouvoir continuer à aider. C’est comme ça que je vois mon rôle, aider là où c’est nécessaire. »
Et c’est exactement ce que Braden a fait. L’été dernier, il a construit un vestiaire pour les Lakers à l’intérieur de la Kal Tire Place. Propriétaire d’entreprise et entrepreneur de métier, il a pris en charge la majeure partie des coûts de construction, soit près de 7 000 $, et a obtenu du financement de commanditaires pour couvrir le reste des dépenses.
« J’aurais aimé que nous le fassions plus tôt. C’est, en quelque sorte, un legs au sport que j’aime pratiquer et regarder, et c’était agréable de redonner. C’est bien qu’elles aient un endroit à elles, plutôt que d’avoir à utiliser le rangement à balais ou un autre local du genre. Elles disposent maintenant de quelque chose dont elles sont fières, et c’est génial. On se bat toujours pour elles. »
Braden a également dirigé de nombreuses initiatives de commandite au fil des ans, recueillant des milliers de dollars pour les Lakers. Il se dit fier de la façon dont les gens de Vernon se sont unis année après année afin d’ouvrir les possibilités pour les filles.
« Il est évident que cela permet de payer une partie des factures, d’aider les familles et les parents, de réduire les coûts et de mobiliser la communauté auprès de l’équipe. Je n’ai que des bons mots pour la communauté dans laquelle j’habite. Les gens sont très généreux, et leur rapport aux enfants et au sport est très fort. Nous nous sommes entourés de bonnes personnes, qui aiment donner au suivant, comme moi. »
Kevin Bathurst, qui partage avec Braden la présidence de la Coupe Esso, affirme que sans son coprésident, le vestiaire des Lakers n’aurait jamais été construit.
« L’équipe a enfin un domicile, et il était attendu depuis longtemps », applaudit Kevin, qui est directeur administratif des activités hockey de l’Association de hockey mineur Greater Vernon. « Je pense que Braden peut être fier de cette réalisation. Ce vestiaire sera un pilier de la communauté pendant très longtemps. En marchant dans le couloir des vestiaires à la Kal Tire Place, les filles peuvent voir le logo des Lakers, pas seulement celui des Vipers de Vernon. C’est grâce au travail acharné de Braden que ces filles ont obtenu la reconnaissance et les installations qu’elles méritent. »
Aujourd’hui, Braden travaille aux côtés de Kevin pour veiller à ce que Vernon et la Kal Tire Place soient prêtes à accueillir le Championnat national féminin des clubs de M18 du Canada. Il se réjouit pour les filles qui participeront au tournoi et pour l’impact que le tournoi aura sur l’ensemble de la communauté – les profits iront à la création d’un fonds de bourses d’études postsecondaires et d’un fonds de développement local qui soutiendra le hockey féminin dans la région.
« J’ai hâte d’accueillir toutes les jeunes joueuses, exprime Robertson. Espérons que nous offrirons un bon produit et que les filles apprécieront leur expérience, car c’est probablement l’un des plus grands tournois auxquels elles participeront dans leur vie. Nous redonnons à la communauté grâce à des bourses d’études, et nous avons un programme local qui aide les jeunes filles à jouer au hockey en levant les obstacles financiers. La subvention aidera ces familles à assumer les coûts, que ce soit pour de l’équipement de hockey, les droits d’équipe, les frais de ligue ou autre chose. »
Kevin soutient que Robertson est un « bénévole phare » pour le hockey féminin dans la région de Vernon, et que son dévouement et son engagement envers le sport sont inégalés.
« On ne pourrait pas trouver un meilleur bénévole et champion du hockey féminin que Braden. C’est un exemple à suivre pour beaucoup d’entre nous en ce qui concerne l’essor du hockey féminin. »
Braden affirme que, s’il redonne au sport qu’il aime tant, ce n’est pas seulement pour le volet hockey, mais aussi pour former la prochaine génération d’adultes et avoir un impact positif dès le plus jeune âge.
« Au bout du compte, on veut former de bonnes personnes, des citoyens et citoyennes qui peuvent aller de l’avant et bien travailler, qui connaissent leurs points forts. Je pense que le hockey et tous les autres sports y contribuent. Parfois, on se soucie beaucoup du sport lui-même, mais n’oublions pas que nous élevons de jeunes adultes qui devront contribuer à la société un jour. »
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Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada
(647) 251-9738
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