Kori Cheverie aurait préféré ne pas jouer ce rôle en 2022, mais quelqu’un
doit le faire, alors pourquoi pas elle?
« Être la première à faire quelque chose, ça vient toujours avec un peu de
pression, explique-t-elle, mais d’autres sont venues avant moi et m’ont
préparé le terrain à leur façon. En quelque sorte, j’apporte ma pierre à
l’édifice pour les entraîneuses qui me suivront. »
La semaine dernière, Hockey Canada a annoncé la nomination de Kori Cheverie
au poste d’entraîneuse adjointe de l’équipe nationale masculine du Canada
qui prend part au Championnat mondial des M18 de l’IIHF, faisant d’elle la
première femme derrière le banc d’une équipe nationale
masculine au pays. Mais ce n’est pas la première fois qu’elle franchit
cette barrière.
En 2016, la native de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, a été engagée comme
entraîneuse adjointe par les Rams de l’Université Ryerson, devenant ainsi
la première femme à travailler à temps plein avec une équipe masculine de
hockey de U SPORTS. Elle a occupé ce rôle pendant cinq ans, jusqu’à ce que
Hockey Canada l’approche au début de la saison 2021-2022 pour aider
l’équipe nationale féminine à se préparer en vue des Jeux olympiques.
« Travailler avec une équipe masculine, c’est toujours un peu intimidant,
mais j’ai de l’expérience et je sais un peu à quoi m’attendre,
explique-t-elle. C’est une corde de plus à mon arc, mais c’est aussi du
nouveau pour les joueurs.
« Je ne pense pas que beaucoup d’entre eux ont déjà eu une entraîneuse. »
En plus du temps passé à U SPORTS et avec l’équipe nationale féminine, Kori
Cheverie a travaillé pendant plusieurs années avec des athlètes de haut
niveau, notamment chez les moins de 18 ans. En 2019, elle a remporté une
médaille d’or comme entraîneuse adjointe au Championnat mondial féminin des
M18 de l’IIHF, et une autre à la barre d’Équipe Ontario Rouge au
Championnat national féminin des M18.
« Dès notre première rencontre en personne, elle m’a épaté par son analyse
des joueurs, indique Nolan Baumgartner, qui fait ses débuts en tant
qu’entraîneur-chef au niveau national. Elle va vraiment aider notre équipe.
»
Du haut de la passerelle, Cheverie est responsable du dépistage des
prochains adversaires d’Équipe Canada et de l’élaboration du plan pour
chaque rencontre. C’est un rôle qu’elle n’a jamais joué auparavant et elle
savoure cette nouvelle façon d’aborder son sport. C’est l’occasion parfaite
d’observer les futurs espoirs à l’œuvre.
« On m’offre beaucoup d’occasions incroyables. Je pense que c’est parce que
j’essaie constamment d’apprendre et de me perfectionner, explique
l’entraîneuse à propos de l’apprentissage de son nouveau rôle. Que ce soit
chez les moins de 13 ans ou dans la LNH, chaque fois que l’on côtoie de
nouveaux athlètes ou de nouveaux entraîneurs, on en retire quelque chose. »
Chez les moins de 18 ans, le championnat mondial se déroule à un rythme
effréné. Cette année, le calendrier adapté de la Ligue canadienne de hockey
rendait impossible la tenue d’un camp de sélection, et Équipe Canada s’est
donc réunie en Allemagne quelques jours seulement avant son premier match.
Heureusement, Kori Cheverie carbure à la pression.
« J’adore les événements de courte durée, car ils nous obligent à prendre
les devants pour nouer des relations très rapidement, explique la jeune
femme de 34 ans. Cette compétition est aussi enivrante pour les jeunes
hockeyeurs, qui voient poindre les ligues professionnelles à l’horizon. »
Mais avant d’y accéder, les joueurs (et le personnel d’entraînement)
doivent rester concentrés s’ils souhaitent remporter l’or pour le Canada.
« J’ai eu la chance de jouer [au Championnat mondial junior de l’IIHF], et
le simple fait de porter l’unifolié... j’étais rempli de fierté, se
souvient Nolan Baumgartner. C’est tout aussi valorisant de prendre place
derrière le banc pour mener les troupes jusqu’à l’or.
« C’est très motivant de savoir que tout un pays vous encourage. »