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Troquer son bâton pour un sifflet

Même si elle a commencé à jouer au hockey tardivement, Ali Beres ne s’est pas empêchée d’atteindre ses buts et de devenir l’une des meilleures jeunes juges de lignes par la suite

Katie Brickman
|
08 March 2024

Quand Ali Beres se fixe un objectif, c’est presque assuré qu’elle va le réaliser.

Passant de la ringuette au hockey, Ali a enfilé l’uniforme zébré après sa carrière de hockeyeuse au sein du réseau U SPORTS et s’est mise aussi à la pratique d’autres disciplines. Peu importe ce qu’elle entreprend, la détermination qu’elle a lui permet de toujours viser de nouveaux buts.

« Je suis chanceuse, car le sport a occupé une grande partie de ma jeunesse », lance la femme de 27 ans. « Je me sens vraiment privilégiée d’œuvrer dans le sport au niveau où je suis rendue et d’avoir eu plein de belles occasions. »

Ali a grandi en Colombie-britannique à environ 30 minutes de Vancouver, dans le village de Lions Bay. Comme aucun programme de hockey féminin n’y était offert, sa sœur Maegan et elle ont dû se rabattre sur la ringuette. C’est à l’âge de 13 ans qu’Ali a commencé à pratiquer le hockey avec l’intention de jouer au niveau universitaire.

La transition de la ringuette vers le hockey a forcé Ali à acquérir de nouvelles aptitudes, notamment dans le maniement du bâton et les tirs.

« Quand on passe de la ringuette au hockey, il y a des aptitudes et des connaissances à ajouter à son bagage », confirme-t-elle.

Elle a appris du personnel entraîneur qu’elle avait un manque à gagner par rapport à ses pairs du même âge et qu’elle perdait son temps. Toutefois, son désir de bien faire l’a poussée à participer à des camps de développement des habiletés et à tirer des centaines de rondelles dans le garage familial pour être en mesure de jouer.

« Je me souviens de cette conversation. J’avais 14 ans. Ce moment a été marquant et m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui. J’ai appris que si je veux réaliser quelque chose absolument et que je multiplie les efforts avec détermination, je peux atteindre mes objectifs. Surtout, il ne faut jamais lâcher quand on aime ce qu’on fait. »

Cet amour et cette passion l’ont aidée à avoir du succès au hockey; elle a joué pour la Colombie-Britannique au Championnat national féminin des moins de 18 ans 2013 et pour l’Université Western de London, en Ontario, où elle a remporté un titre national d’U SPORTS en 2015, une médaille d’argent au championnat national et deux titres du réseau du Sport universitaire de l’Ontario (SUO).

À la fin de son parcours universitaire, elle s’est mise à penser à la suite des choses. Elle savait qu’elle voulait demeurer dans le monde du hockey et elle s’est tournée vers un aspect du jeu qu’elle avait déjà apprivoisé, soit l’arbitrage.

« Je ne me sentais pas prête à accrocher mes patins après mon stage universitaire. L’aréna était ma deuxième maison depuis que j’avais trois ans. Dès la fin de mon dernier match, j’ai été prise par les émotions. Je savais que j’allais devoir trouver un emploi et arrêter de jouer. Je me suis souvenue que j’adorais l’arbitrage quand j’étais jeune. »

Ali a décidé qu’elle voulait enfiler un autre chandail, faire partie d’une nouvelle équipe et voir jusqu’où l’arbitrage allait la mener. Après l’université, elle a obtenu à nouveau une certification d’officielle en Ontario.

« J’ai enfilé les matchs avec différentes personnes et appris le plus possible, raconte-t-elle. J’ai constaté que plusieurs me devançaient dans le programme et été témoin de leurs réalisations. J’ai dit à mes mentors que j’aimerais un jour obtenir les mêmes affectations. »

Depuis sa transition vers l’arbitrage, Ali a eu l’occasion de faire partie du Programme d’excellence des officiels de Hockey Canada (POE), un cheminement qui permet aux arbitres et juges de lignes d’atteindre leurs objectifs de haut niveau.

Depuis, elle a été une juge de lignes à quelques événements importants, dont le Championnat mondial féminin des M18 2014 de l’IIHF (division 1B) et la Bataille de la rue Bay de la Ligue professionnelle de hockey féminin, un match qui a opposé Toronto à Montréal il y a quelques semaines.

« Je suis vraiment reconnaissante de toutes les occasions que j’ai eues grâce à l’arbitrage. J’aime mon rôle, car ça me permet de rester investie dans le hockey. C’est intense… Il y a de la pression et un esprit de compétition. Notre rôle est de veiller au franc-jeu et à la sécurité. »

Sans le soutien de sa famille, et en particulier de Maegan, Ali n’arriverait pas à concilier son métier d’ingénieure de solutions au sein d’une société d’approvisionnement avec son rôle d’officielle et de triathlonienne.

« Nous sommes comme de meilleures amies et notre esprit compétitif a toujours été très fort. Nous avons toujours cherché à nous pousser l’une et l’autre. Nos parents nous ont inculqué de fortes valeurs. Malgré la compétition, nous nous sommes toujours épaulées et savions que le succès de l’une n’empêchait pas le succès de l’autre. »

Comme Ali, Maegan avait des ambitions au hockey qu’elle voulait atteindre. En plus de jouer dans la NCAA au sein du Collège de Boston et dans la Premier Hockey Federation pour le Six de Toronto, elle a remporté une médaille d’argent avec le Canada au Championnat mondial féminin des M18 2017 de l’IIHF.

« Nous avons toujours été proches, et elle est devenue un excellent modèle pour moi, explique Maegan. En tant que petite sœur, j’en suis venue à prendre ma grande sœur comme idole. Quand j’avais beaucoup de succès pendant ma carrière de hockeyeuse, elle était la personne la plus proche de moi et je comptais toujours sur elle pour obtenir des conseils et du soutien. »

Pour jouer à un haut niveau, il est important d’être en bonne forme physique, mais pour Ali, ça lui permet également de rester saine mentalement et de garder un bon équilibre avec sa vie professionnelle. Quand elle n’arbitre pas, Ali participe à des triathlons, un sport dont elle est rapidement tombée amoureuse.

« Les joueuses donnent leur 100 %, donc nous devons faire la même chose pour les suivre, commente Ali. Je trouvais ça un peu ennuyant au gym. Pour sortir de ma zone de confort, je me suis inscrite à une compétition Ironman 70.3 (aussi connue sous le nom de demi-Ironman), et je suis devenue accro.

Tandis qu’Ali continue de se fixer des objectifs, comme participer aux Jeux olympiques à titre d’officielle, sa sœur sait que c’est sa détermination qui la mènera si loin.

« Une fois qu’elle a un objectif en tête, elle fera tout en son pouvoir pour l’atteindre, explique Maegan. Je suis vraiment fière d’elle, de ce qu’elle a accompli et de sa transition de joueuse de hockey à officielle. J’ai hâte de voir jusqu’où elle ira. »

Julie Hamel, entourée d’un joueur et de deux mascottes, tient un trophée.

Un vent de renouveau au Tournoi pee-wee de Québec

Julie Hamel, future DG du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, revient sur sa première année comme gestionnaire du tournoi de hockey mineur le plus prestigieux au monde

Eric Lavoie
|
24 March 2025

La tradition du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec fait la fierté des passionnés de notre sport national depuis plus d’un demi-siècle. La 65e édition, présentée en février dernier, n’a pas fait exception à cette règle.

Et surtout pas pour Julie Hamel.

La future directrice générale du tournoi, âgée de 33 ans, faisait alors ses premiers pas comme directrice générale adjointe. C’était en quelque sorte un avant-goût de ce qui l’attend dans environ trois ans, lorsqu’elle prendra les rênes de l’événement.

« J'aime tout du tournoi! », lance la mère de deux enfants de 5 et 7 ans. « On fait vivre un rêve à des jeunes qui est carrément leur Coupe Stanley. J’aime aussi travailler pour les bénévoles et gérer un événement majeur pour la ville de Québec. On va chercher beaucoup de reconnaissance quand on organise un tournoi d’une aussi grande envergure. »

Encore une fois cette année, le bilan du tournoi de hockey mineur le plus prestigieux au monde est impressionnant : 175 matchs en 12 jours. 120 équipes, dont 12 féminines, provenant de 17 pays. 1 012 bénévoles. 206 698 spectatrices et spectateurs.

Pendant le tournoi, la native de L’Ancienne-Lorette a eu droit à de premiers bains de foule au Centre Vidéotron et au Pavillon Guy-Lafleur de Québec.

C’est là qu’elle a pu saisir pleinement la signification de sa nomination, annoncée officiellement en août dernier.

Le Centre Vidéotron de Québec rassemble une grosse foule
pour un match du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec.Encore une fois cette année, le tournoi a attiré plus de 200 000 personnes qui sont venues acclamer des jeunes de 12 et 13 ans de partout dans le monde. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


« C’est vraiment une grande fierté pour moi, je l’avoue. C’est fou, tout le monde venait me voir dans l’aréna pour me féliciter et me dire à quel point ils étaient fiers qu’une femme accède à ce poste. »

Et sa sélection, Julie ne l’a pas volée.

Déjà à l’emploi du tournoi depuis six ans en tant que responsable des communications et du marketing, elle a dû se soumettre à un processus d’embauche extrêmement rigoureux qui a duré trois mois.

« On a reçu 51 candidatures et à la dernière étape, il nous en restait trois », confirme Patrick Dom, directeur général du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec depuis 24 ans. « Ça venait de tous les milieux. J’ai réalisé que c’était vraiment un poste convoité. »

De son propre aveu, Patrick ne s’attendait pas à avoir autant de noms bien connus du public parmi la pile de candidatures qui ont abouti sur son bureau. Et il assure que Julie, déjà bien connue de l’organisation, n’a eu droit à aucun traitement de faveur. À la fin du processus, des tests psychométriques sont venus confirmer son choix.

Patrick Dom, assis à une table, participe à une conférence
de presse.Patrick Dom a un réseau de contacts et une expérience au tournoi qui seront très profitables pour Julie Hamel au fil de sa transition vers la direction générale de cet événement majeur. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


« Elle connaissait bien la culture du tournoi, c’était un avantage pour elle. Mais au niveau de la gestion, elle partait à la même place que les autres. Elle m’avait dit que, si elle n’était pas plus forte que les autres, elle ne voulait pas la job. »

Julie admet elle-même qu’elle a encore des croûtes à manger avant de pleinement maîtriser tous les dossiers inhérents à un poste aussi niché.

« Cela fait six ans que je gère tout le volet communications-marketing de l’événement! Je connais donc tout le tournoi dans son ensemble, mais beaucoup moins le volet hockey en soi. Je n’aurais pas été prête à me lancer seule dans ce volet. Je pense ici à la sélection des équipes ou à l’horaire complet des parties, par exemple. La gestion du budget complet du tournoi et les demandes de subventions sont aussi des aspects que je devrai développer davantage avec Patrick au courant des trois prochaines années. »

Sourire aux lèvres, des joueurs sud-coréens célèbrent leur
conquête du championnat sur la patinoire.Dans la classe AA, le Zenith Hockey Club a été la première équipe sud-coréenne à remporter un titre dans l’histoire du tournoi. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


Mais Patrick n’est aucunement inquiet – sa précieuse collègue saura bien collaborer avec les commanditaires, les ministres ou les anciens de la LNH de passage au tournoi.

« Julie, c’est un diamant à polir. Elle a du chien, et dans ce poste-là, si tu n’as pas de colonne, tu vas te faire manger la laine sur le dos. Ça, je pense que ça ne s’apprend pas. C’était la meilleure candidate. »

Prête pour la prochaine étape

Julie est bien consciente de l’énorme défi de chausser les bottines de celui qui œuvre au sein de l’organisation depuis 34 ans, où il a fait son entrée comme bénévole en 1985.

Mais elle sait aussi qu’elle a une chance en or de faire sa marque à sa façon et de montrer l’exemple aux filles et femmes qui gravitent dans le hockey. Elle dit avoir été elle-même inspirée par la gardienne de but Manon Rhéaume et la communicatrice Chantal Machabée, qui ont pavé la voie à bon nombre de femmes dans ce sport.

« J’avoue qu’au début du processus, je me disais : "Une jeune femme qui va gérer le Tournoi pee-wee, je n’ai pas beaucoup de chances". Et je trouve ça triste que je me sois dit ça. En tant que femme, on devrait se faire confiance autant qu’un homme. »

Et sur le sujet, Patrick tient à ce que les choses soient bien claires.

« On a pris Julie parce qu’elle le mérite et que c’était la meilleure. C'est aussi simple que ça. Je le dis juste parce que j'ai l'impression que ça arrive trop souvent maintenant qu'on va choisir une femme au lieu d’un homme pour bien paraître. C’est le fun d'avoir une femme avec nous, mais ce n’est pas une femme que je recherchais, mais plutôt une personne compétente. »

L’entraîneuse-chef Danielle Ward suit l’action depuis le
banc de son équipe.Seule entraîneuse au banc lors des matchs des Jr. Rangers de Mid Fairfield (Connecticut), Danielle Ward a mené son équipe au titre dans la classe AAA pour couronner une saison sans revers. (Tournoi international de hockey pee-wee de Québec)


Julie a passé le plus clair de son temps durant l’an 1 de cette transition professionnelle à apprendre, à former son remplaçant aux communications et au marketing et à exécuter des mandats spéciaux pour le 65 e anniversaire. Mais à présent, elle compte marquer davantage son empreinte au sein de l’équipe qu’elle dirigera dans quelques années.

Elle aménagera son espace de travail dans le bureau de Patrick dès septembre pour apprendre absolument tous les rudiments du poste. Comment négocier avec un client par rapport à un autre? Comment aborder les différents paliers de gouvernement? Ce sont toutes des questions auxquelles elle aura ses réponses.

Mais si elle compte profiter de l’immense bagage d’expérience et du vaste réseau de contacts que seul Patrick peut lui transmettre, Julie entend exercer un style de gestion qui lui est propre.

« Je suis une personne rassembleuse, confie-t-elle. J'aime ça quand les gens embarquent avec moi et ont envie de me suivre pour les bonnes raisons. Le sentiment d’appartenance au tournoi est vraiment très fort et je veux faire en sorte qu’autant les bénévoles que les partenaires de longue date ont envie de continuer à nous suivre. Je pense que j'ai cette force de réussir à garder ces bons liens. »

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Officielles et officiels choisis pour les championnats de hockey 2025 d’U SPORTS

26 arbitres et juges de lignes affectés aux tournois de hockey masculin et féminin

Dan Hanoomansingh
|
19 March 2025

Vingt-six officielles et officiels, soit 13 arbitres et autant de juges de lignes, ont été sélectionnés par Hockey Canada pour les championnats nationaux de hockey masculin et féminin d’U SPORTS.

Les tournois se dérouleront en parallèle du 20 au 23 mars : la Coupe universitaire en hockey masculin se tiendra à Ottawa, en Ontario, tandis que le Championnat de hockey féminin aura lieu à Elmira, dans cette même province.

« Hockey Canada aimerait féliciter toutes les personnes sélectionnées pour arbitrer aux championnats d’U SPORTS », a affirmé Dan Hanoomansingh, responsable des officiels à Hockey Canada. « Les championnats universitaires sont l’occasion pour les meilleures formations de s’affronter dans le cadre d’un exigeant tournoi à simple élimination. Ces arbitres et juges de lignes œuvrent au plus haut niveau et ont continué à parfaire leur art pendant la saison en vue de cet événement. »

Les officielles et officiels sur glace des deux championnats nationaux d’U SPORTS seront équipés par FORCE Sports.

Coupe universitaire de hockey masculin (Ottawa, ON)

Maxime Bedard (Hockey Québec) – Juge de lignes
Adam Burnett (Fédération de hockey de l’Ontario) – Juge de lignes
Taylor Burzminski (Hockey Alberta) – Arbitre
Dominic Cadieux (Hockey Québec) – Arbitre
Tanner Doiron (Hockey Île-du-Prince-Édouard) – Arbitre
Maxime Ferland (Hockey Québec) – Juge de lignes
Mitchell Gibbs (Hockey C.-B.) – Juge de lignes
Brendan Kane (Fédération de hockey de l’Ontario) – Arbitre
Shawn Oliver (Hockey Est de l’Ontario) – Juge de lignes
Tyson Stewart (Hockey Est de l’Ontario) – Arbitre

Women's Hockey Championship (Elmira, ON)

Grace Barlow (Hockey C.-B.) – Arbitre
Brandy Beecroft (Association de hockey féminin de l’Ontario) – Arbitre
Ali Beres (Association de hockey féminin de l’Ontario) – Juge de lignes
Jessica Chartrand (Hockey Québec) – Juge de lignes
Alexandra Clarke (Hockey Saskatchewan) – Juge de lignes
Marie-Éve Couture (Hockey Québec) – Arbitre
Béatrice Fortin (Hockey Québec) – Arbitre
Laura Gutauskas (Association de hockey féminin de l’Ontario) – Juge de lignes
Amy Laroche (Hockey C.-B.) – Juge de lignes
Elizabeth Mantha (Hockey Québec) – Arbitre
Amy Martin (Hockey Manitoba) – Arbitre
Michelle McKenna (Hockey Saskatchewan) – Arbitre
Shauna Neary (Hockey Manitoba) – Arbitre
Sophie Thomson (Hockey Nouvelle-Écosse) – Juge de lignes
Justine Todd (Association de hockey féminin de l’Ontario) – Juge de lignes
Erin Zach (Association de hockey féminin de l’Ontario) – Juge de lignes

Les entraîneurs en arbitrage pour la Coupe universitaire sont Dan Hanoomansingh (Vancouver, BC) et Kirk Wood (Cambridge, ON). Pour le Championnat de hockey féminin, il s’agit de Gabrielle Ariano-Lortie (Montréal, QC) et de Vanessa Stratton (Windsor, ON).

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L’histoire à l’honneur

L’équipe préparatoire féminine des M18 de la Shawnigan Lake School s’est inspirée de l’histoire canadienne du hockey pour célébrer les succès et l’impact des femmes dans le sport

Katie Brickman
|
19 March 2025

La place que les femmes et les filles occupent aujourd’hui au hockey est l’œuvre de nombreuses femmes talentueuses et dévouées.

Sur l’île de Vancouver, à la Shawnigan Lake School, ce volet de l’histoire du hockey ne laisse personne indifférent auprès du personnel entraîneur et des joueuses de l’équipe préparatoire féminine des M18.

C’est aussi cette page d’histoire qui nourrit la culture de mentorat, d’inclusion et de bénévolat communautaire de l’équipe et permettra à la prochaine génération de viser encore plus haut.

« On essaie d’apprendre aux filles que ce ne sont pas les occasions qui manquent et qu’il n’y a pas que le hockey dans la vie », raconte Carly Haggard, entraîneuse-chef de l’équipe. « Le hockey occupe une place centrale dans nos activités, et c’est beaucoup ce qui les attire dans notre programme. Oui, on célèbre ce sport, mais il y a bien plus qu’on essaie d’enseigner aux filles pour les préparer aux prochaines étapes de leur vie – que ce soit à l’université ou dans tout ce qu’elles souhaitent entreprendre.

Haggard a aidé à lancer le programme féminin à Shawnigan il y a près de 10 ans et a supervisé son développement sur la glace et partout ailleurs. Comme enseignante de l’établissement scolaire, elle vit dans l’une des résidences sur le campus.

« Les enfants qui fréquentent notre école sont certainement l’une des raisons pour lesquelles j’aime être une entraîneuse à Shawnigan, dit-elle. Les élèves savent que c’est bien plus qu’une question de hockey. On y crée des liens profonds et on y forme une famille. »

Chaque année, l’équipe organise une soirée thématique où elle dispute un match et recueille des dons pour l’occasion. Précédemment, l’événement a servi entre autres à souligner le Nouvel An lunaire, la Journée mondiale contre le cancer et le Mois de la sensibilisation au cancer du sein.

Cette année, avec le hockey féminin sous les projecteurs en mars, l’équipe a choisi de rendre hommage aux femmes dans le sport, notamment au hockey. Pour la soirée du cycle supérieur où l’équipe était opposée aux Comets de Greater Vancouver, les joueuses ont porté des chandails répliques d’Équipe Canada du Championnat mondial féminin 1990 de l’IIHF. Les dons amassés ont été remis à l’initiative Hockey pour elle de la Fondation Hockey Canada.

« Cette célébration nous semblait tout indiquée pour honorer les femmes dans le sport et les générations précédentes sans lesquelles notre équipe n’aurait pas les occasions qu’elle a aujourd’hui, estime Haggard. On a opté pour les chandails répliques roses d’Équipe Canada, c’était cool et unique, et les filles ont aimé ça. Revêtir ces chandails les remplissaient de fierté, elles en comprenaient l’importance. »

Pour la capitaine adjointe Dawson Benson, une des vétéranes de l’équipe, porter ce chandail a été un honneur qu’elle n’oubliera pas de sitôt.

« Nos soirées thématiques vont bien au-delà du sport. On avait l’impression de prendre part à un moment important, c’était vraiment magique. On était tellement fières de représenter les hockeyeuses et les autres femmes dans le sport. »

Ces fameux chandails roses se voulaient symboliques, car ils ont été portés lors de la première édition officielle du Mondial féminin, un moment déterminant dans l’histoire du hockey, sans compter qu’Équipe Canada a remporté l’or à domicile, à Ottawa. Chaque joueuse a vécu le fait de porter ce chandail à sa façon.

« On voulait qu’elles comprennent le parcours des femmes et des hockeyeuses qui ont pavé la voie – non seulement pour nos joueuses, mais aussi pour la nouvelle génération de jeunes filles qui s’intéressent au hockey », soutient Lexxi Smith, une entraîneuse adjointe de l’équipe. « Chaque joueuse a vécu l’émancipation des femmes à sa manière, mais c’était spécial pour elles de pouvoir célébrer cet événement. La fébrilité était au rendez-vous. »

Haggard et Smith ont été les architectes du développement du hockey dans leur région en tâchant de transmettre leurs connaissances et leur passion aux équipes et aux associations de hockey féminin.

« Ça fait maintenant cinq ans que je suis à Shawnigan, et l’une des premières choses que j’ai remarquées, qui est demeurée une constante pendant mon temps ici, est la qualité de la culture au sein du programme et la reconnaissance que le hockey est plus grand que nous, affirme Smith. Le hockey féminin est en constante croissance sur l’île de Vancouver, mais le soutien obtenu par l’intermédiaire d’un programme comme celui de Shawnigan est essentiel dans une petite communauté. »

Chaque année, le programme offre des occasions de mentorat aux filles de l’association de hockey mineur de Kerry Park, qui sont ainsi invitées à se joindre à l’équipe. Ces invitées viennent sur le campus et peuvent sauter sur la glace avec l’équipe ainsi que participer aux activités avant et après les matchs.

« Nos joueuses cherchent toujours des moyens de s’impliquer dans la communauté et de partager leur passion pour le hockey avec la génération suivante, raconte Smith. Elles adorent ça quand on organise nos matchs de mentorat. Elles aiment beaucoup accueillir les jeunes filles dans leur vestiaire et leur partager ce que signifie de jouer au hockey à Shawnigan. »

Pour Benson, il n’y a rien comme cette chance de communiquer sa passion pendant ces matchs de mentorat.

« C’est tellement spécial de pouvoir inspirer les jeunes filles. J’ai joué avec des garçons pratiquement toute mon enfance, donc je trouve important que la prochaine génération puisse jouer contre d’autres filles et avoir des mentores. Je regarde la passion dont elles font preuve et les rêves auxquelles elles aspirent et je me trouve chanceuse de pouvoir les aider. »

Haggard tient à laisser le legs d’un meilleur avenir aux jeunes hockeyeuses.

« On parle beaucoup de l’impact qu’elles ont sans même le savoir. On parle beaucoup de leur rôle de modèles et de leur impact sur la relève, qui pourra ainsi éviter les mêmes écueils. Nous pouvons ouvrir la voie aux générations futures. »

Cette philosophie fait partie intrinsèque de la culture dans laquelle les joueuses baignent chaque jour à Shawnigan.

« C’est un honneur pour moi d’avoir passé les dernières années à Shawnigan, dit Benson. Je vis quelque chose qui m’est précieux. C’est un grand privilège de jouer ici et de porter cet écusson. Le programme a pour priorité le développement des joueuses sur la glace, mais aussi à l’extérieur de la patinoire. On y prend soin de chaque joueuse. Je suis contente de ce que je laisse derrière moi. C’est merveilleux que d’autres joueuses se joignent à nous et continuent d’écrire l’histoire de Shawnigan. »

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Sept questions à Vanessa Stratton

L’entraîneuse en arbitrage et juge de lignes d’expérience parle de ses moments préférés sur la glace et du bonheur de travailler avec de jeunes officielles

Jason LaRose
|
06 March 2025

L’une des juges de lignes canadiennes les plus décorées, Vanessa Stratton a fait une transition naturelle vers le rôle d’entraîneuse en arbitrage, se joignant à un groupe sélect de 36 personnes de partout dans le monde.

La feuille de route de cette femme de Toronto est bien garnie : dix affectations à des championnats nationaux, sept à des championnats mondiaux, des championnats universitaires d’U SPORTS et plusieurs finales de la Coupe Clarkson dans la défunte Ligue canadienne de hockey féminin. Seule femme à siéger au comité d’arbitrage de l’IIHF, elle occupe un poste de responsable des officielles de la haute performance auprès de Hockey Colombie-Britannique.

Le HockeyCanada.ca a eu la chance s’entretenir avec Stratton et de lui poser des questions sur son parcours, ses moments préférés et ses conseils aux jeunes qui en sont à leurs premiers coups de patin dans le domaine de l’arbitrage.

HC : Vous êtes passée du patinage artistique compétitif au hockey à l’âge de 13 ans. Qui vous a inspirée à devenir une officielle?

VS : J’ai eu la chance de grandir avec des patins dans les pieds. Dès que nous avons commencé à marcher, ma sœur et moi avons été inscrites au patinage artistique. Nous avons pris goût à ce sport et participé à des compétitions de divers niveaux. Lorsque nous avons déménagé à Windsor, j’ai pris part à un entraînement sur glace et j’ai dit à mes parents que j’étais mûre pour essayer quelque chose de différent, que je voulais jouer au hockey.

Ma transition vers le hockey m’a menée à faire mes débuts en arbitrage. Beaucoup de mes amies et coéquipières se trouvaient différents emplois à temps partiel. Mon père m’a suggéré d’essayer l’arbitrage. C’était un moyen d’amasser des sous, mais aussi de faire mon propre horaire. Je me suis inscrite à un cours de certification et j’ai été mise en contact avec l’association locale et l’arbitre en chef; c’est là que mon aventure a commencé.

Ce qui est cool, c’est que mon père avait un intérêt pour ce domaine. Il a joué dans l’OHL et la NCAA, puis, comme moi, on lui a recommandé d’essayer l’arbitrage. Il a rapidement gravi les échelons pour finir par obtenir des affectations dans l’OHL et l’IHL, et a il a fait un bref passage dans la LNH pour des matchs hors concours. C’est plaisant de constater aujourd’hui que, bien que nos parcours aient été différents, notre cheminement a été similaire. Je lui donne énormément de crédit de m’avoir parlé de l’arbitrage, car ce n’est pas quelque chose que j’aurais considéré à l’époque.

HC : Quel est le match le plus mémorable auquel vous avez été affectée en tant qu’officielle?

VS : C’est toujours un privilège d’arbitrer sur la scène internationale, mais il n’y a rien qui peut battre un duel entre le Canada et les États-Unis. J’ai eu la chance d’en vivre plus d’un. Kamloops a accueilli la Coupe des 4 nations en 2014 et le Mondial féminin en 2016, et j’ai été sélectionnée pour les deux événements. J’étais sur la glace au match pour la médaille d’or de 2014, qui a opposé ces deux puissances. Le match était présenté à guichets fermés. Le hockey féminin commençait à prendre de l’ampleur, et l’ambiance dans l’aréna était tellement électrique.

Cette expérience est d’autant plus mémorable par le fait qu’elle a permis en quelque sorte de boucler la boucle récemment. Avant certains matchs, de jeunes officielles nous accompagnaient sur la glace pour l’entrée sur la patinoire et les hymnes nationaux. Pour cette partie, nous avions quatre jeunes officielles avec nous. Quelques années plus tard, lorsque j’ai accepté mon poste auprès de Hockey Colombie-Britannique, j’ai réalisé que deux des officielles dans le programme étaient sur la patinoire avec moi ce jour-là. Des années plus tard, tout ça a donc rendu ce match encore plus spécial.

HC : Quel est l’aspect préféré de votre rôle à titre d’entraîneuse en arbitrage?

VS : D’abord, il y a une chose qui est unique lorsqu’on porte l’uniforme zébré ou qu’on dirige un groupe d’arbitres et de juges de lignes : l’équipe avec laquelle tu travailles est très rarement la même. Dans les deux cas, il faut s’adapter pour travailler avec les autres, bien interagir avec ses collègues et tirer profit des forces de tout le monde dans le cadre d’une compétition de courte durée. Cet aspect est encore plus vrai dans mon rôle d’entraîneuse en arbitrage, et j’apprécie le défi qui vient avec.

Aussi, voir les officielles avec qui je fais équipe obtenir du succès et réaliser leurs objectifs, c’est tellement spécial. Enfin, ce sont les gens qui forgent l’expérience vécue. J’ai la chance de travailler avec une grande variété de personnes dans ce domaine – que ce soit au niveau provincial, national ou international – et j’ai noué des liens avec plusieurs d’entre elles pour la vie. Gabrielle Ariano-Lortie et moi avons participé à presque tous nos événements internationaux ensemble, nous avons été cochambreuses presque chaque fois et avons arbitré bon nombre de matchs ensemble. Maintenant, nous sommes des entraîneuses en arbitrage, et elle est devenue l’une de mes très bonnes amies.

HC : Quels sont les éléments que vous voulez observer chez une jeune officielle qui l’aideront à atteindre le prochain niveau?

VS : Évidemment, il y a les habiletés techniques, le coup de patin de prime abord. L’agilité et la mobilité, de même que la puissance et la vitesse, font partie de l’arsenal recherché. Ensuite, j’observe comment elles réagissent pendant un match – leur positionnement et leurs déplacements – et comment elles appliquent et gèrent les règles. La communication est également la clé – je veux voir comment une officielle s’adresse au personnel entraîneur, aux athlètes et à ses partenaires de travail. Il s’agit d’un aspect qui prend de plus en plus d’importance pour une officielle qui veut atteindre les plus hauts niveaux du hockey.

Ce sport évolue à tous les égards, et l’un des aspects sur lesquels nos différents groupes de leaders en arbitrage se penchent, c’est l’observation de l’officielle dans son ensemble. Nous voulons les meilleures et celles qui ont le potentiel de gravir les échelons – il faut qu’elles aient des habiletés techniques et un coffre d’outils bien rempli. Elles doivent aussi posséder des aptitudes qui leur permettent d’être à la fois une bonne partenaire de travail à l’aréna et une bonne personne à l’extérieur de la patinoire.

HC : Nous avons pu constater à quel point le hockey féminin a pris de l’ampleur au cours des dernières années; qu’est-ce que ça signifie pour les officielles et en quoi ça leur a donné plus d’occasions de démontrer leurs habiletés?

VS : Le hockey féminin à l’international est en plein essor. Des ligues professionnelles féminines dans des pays comme la Suisse et la Suède continuent de croître et d’offrir des occasions à des officielles de se faire valoir à l’étranger. En Amérique du Nord, la LPHF a insufflé une énergie renouvelée si on la compare aux ligues qui l’ont précédée et a adopté une véritable approche professionnelle à l’égard du hockey féminin dans les deux plus grands marchés au monde.

Cependant, il y a encore un manque à gagner en ce qui a trait à ces occasions, particulièrement pour les officielles. Nous n’avons pas besoin d’offrir l’égalité des chances, mais nous devons être équitables. Et même s’il y a eu un nombre phénoménal d’occasions pour les joueuses, les entraîneuses et les administratrices de la ligue, et une grande attention sur elles, on ose peu parler du fait que l’équité n’a pas encore été au rendez-vous en ce qui a trait au choix des arbitres et juges de lignes. C’est quelque chose que j’aimerais changer en faisant valoir mes points auprès des parties prenantes et des décideurs. Nous devons combler le fossé dans toutes les facettes du hockey et vraiment devenir équitables en offrant des occasions aux femmes dans l’ensemble de ce sport.

HC : En 2023, vous êtes devenue l’une des quatre personnes, la seule femme par surcroît, élues au comité d’arbitrage de l’IIHF. Qu’est-ce que ça signifie pour vous d’avoir un impact sur le développement des arbitres et juges de lignes de partout dans le monde?

VS : C’est sûr que, dit ainsi, on peut deviner que mon rôle me permet d’exercer une certaine influence. La vérité, c’est que je me sentais un peu comme une impostrice lorsque j’ai commencé. Tout d’abord, je suis reconnaissante envers la confiance de l’IIHF et de Hockey Canada, qui, grâce à leur soutien de ma candidature, m’ont permis de profiter de cette occasion. C’est fantastique de contribuer au développement des arbitres et juges de lignes à l’échelle planétaire.

L’IIHF est en train d’opérer un changement – la façon dont nous administrons les certifications et les sélections, le développement et l’augmentation des associations nationales membres (ANM), de même que l’entraînement et l’éducation sont des éléments clés en évolution. Mon rôle dans ce processus et la chance que j’ai d’influencer de tels changements représentent une chance unique. C’est emballant de faire partie d’une telle transformation profonde dont tant de personnes à travers le monde pourront profiter et qui, espérons-le, se fera sentir pendant longtemps.

HC : Quel conseils avez-vous pour les jeunes femmes qui en sont à leurs débuts dans le domaine de l’arbitrage?

VS : J’en ai quelques-uns :

- Avoir une forte connaissance du hockey – Ne cessez jamais d’apprendre.

- Une bonne forme physique est importante – Elle vous permettra d’être plus performante et d’augmenter votre confiance en vous.

- Faire appel à du mentorat – Trouvez des arbitres ou juges de lignes d’expérience pour vous guider dans votre parcours.

- Apprendre de ses erreurs – Tout le monde en commet; ça fait partie de l’apprentissage et du développement.

- Croire en soi– La confiance, c’est la clé.

- Défendre ses intérêts – Exprimez-vous lorsqu’il le faut; il est important de communiquer vos préoccupations et de rechercher activement des occasions qui vous seront bénéfiques.

- Faire preuve de résilience – C’est particulièrement important pour les jeunes officielles; vous ferez face à des problèmes et serez confrontées à des préjugés. Il vous faut donc rester résilientes et concentrées sur vos buts.

- Savourer l’expérience – Prenez le temps de vous amuser, car c’est vraiment une aventure peu commune!

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Anthony Lapointe

Dans mes propres mots : Anthony Lapointe

L’un des meilleurs juges de lignes de la relève au pays parle de son parcours unique en tant que joueur et officiel, de la conciliation hockey-études, et de son travail avec les jeunes officiels

Anthony Lapointe
|
23 February 2025

Je n’ai pas eu ce que l’on appellerait un parcours « traditionnel » au hockey, ni comme joueur ni comme officiel.

J’étais presque adolescent déjà quand j’ai commencé à jouer, et pour ce qui est de l’arbitrage, disons que j’ai fait quelques détours avant de me rendre jusqu’ici.

Parlons-en, justement, d’où j’en suis rendu. Je travaille actuellement comme juge de lignes dans plusieurs ligues au Québec et ailleurs. Cette saison, j’ai eu des affectations dans la Ligue américaine de hockey (AHL), l’ECHL, la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) et la Ligue de hockey junior AAA du Québec (LHJAAAQ), ainsi que dans le réseau U SPORTS et avec Hockey Lac St-Louis, près de chez moi.

Ah oui, j’agis aussi en tant qu’arbitre en chef de l’AHM de Mont-Royal/Outremont, où j’accompagne la relève en arbitrage.

Et ai-je mentionné que je suis aux études à temps plein, sur le point de terminer mes études en éducation physique à l’Université McGill?

Ça fait beaucoup, c’est certain. Heureusement, le hockey, c’est ma passion.

Comme je le disais, j’ai commencé à jouer au hockey un peu sur le tard. En tant que Montréalais, j’adorais voir jouer PK Subban. Je voulais devenir comme lui, même si je me doutais bien que je n’atteindrais jamais la LNH. Tout ce que je voulais, c’était voir jusqu’où le sport allait m’amener. Et avant tout, je voulais m’amuser.

Plus jeune, j’étais déjà très actif. Toujours dehors en train de jouer. Rien de bien structuré, si ce n’est quelques saisons de soccer. À l’école, je vivais pour le sport. Je m’assurais de m’inscrire à chaque activité parascolaire, tenant à faire partie de toutes les équipes. Mes journées entières se passaient à l’école; de 8 h à 15 h en classe, puis de 15 h 30 à 20 h à faire du sport.

Enfin, quand j’avais 12 ans, ma mère a accepté de m’inscrire au hockey mineur.

Si ma mémoire est bonne, j’étais en retard pour mes premiers essais, et j’ai abouti au sein d’une équipe un peu par hasard. Mais j’ai adoré ça. Je n’ai jamais joué à un niveau bien compétitif, comme le AAA, mais j’étais heureux d’être sur la glace.

Peu de temps après mes débuts, mon père a quitté la maison. On s’est donc retrouvés cinq, ma mère seule avec quatre enfants. C’était une période difficile financièrement, mais ma mère tenait à ce que je continue de jouer. Elle nous a permis à chacun de nous de continuer à faire ce que nous aimions. Ma mère a toujours fait passer ses enfants en premier, sans jamais nous priver de quoi que ce soit.

Sans elle, je n’aurais pas fait tout ce chemin. En fait, je ne saurais probablement même pas patiner!

Alors… Maman, si tu lis ces mots, merci. C’est grâce à toi si je suis rendu ici aujourd’hui. Je t’aime.

J’ai été dans le hockey mineur jusque chez les M18, et je pensais bien que mon parcours de hockeyeur allait s’arrêter là. Jusqu’à ce que l’entraîneur au Cégep André-Laurendeau m’appelle pour me proposer de me joindre à son équipe. Ça m’a pris de court, car je n’avais jamais songé à jouer au niveau collégial. C’était un ami qui faisait partie de l’équipe qui avait glissé un mot en ma faveur.

Il faut dire que c’était en décembre et que la saison était déjà bien entamée, depuis deux mois en fait. Qu’importe, j’étais sur la glace le lendemain et je suis vite devenu un membre du Boomerang. Et je le suis resté pendant deux ans.

Quand ce chapitre a pris fin, j’ai su que je voulais continuer à m’impliquer dans le sport. Mais je voulais le faire sur la glace, dans l’action.

Mon entraîneur m’a dit qu’il connaissait quelqu’un dans le domaine de l’arbitrage, qu’il pourrait sans doute m’aider si jamais ça m’intéressait. Je me suis dit… pourquoi pas?

J’ai parlé précédemment des détours que j’ai empruntés dans mon parcours en arbitrage. C’est que, dans les faits, j’ai arbitré pour la première fois à l’âge de 16 ans. Mais à ce moment-là, le système à deux arbitres ne m’intéressait pas vraiment. Je n’avais pas envie d’arbitrer des matchs chez les M11 et les M13. Ce n’était pas pour moi, tout simplement.

Mais là, quatre ou cinq ans plus tard, c’était bien différent. La personne à qui mon entraîneur avait fait allusion, c’était Doug Hayward, une sommité de l’arbitrage au Québec qui s’implique depuis des décennies. Doug est reconnu à l’échelle provinciale et nationale pour son travail auprès des jeunes. Quand il parle, on l’écoute.

Cette fois, j’ai décidé de me lancer à fond.

Jusque-là, je percevais l’arbitrage comme un excellent moyen de m’impliquer dans le sport tout en gardant la forme. Mais je me suis vite rendu compte qu’il s’agissait d’une discipline sérieuse. Et pour laquelle j’étais plutôt doué. Ma première année, j’étais affecté à des matchs chez les AAA. Ça m’avait valu une invitation à la Séance d’exposition à l’arbitrage de la LNH. Ensuite, j’ai été embauché dans la LHJMQ. Puis dans l’AHL. Puis dans l’ECHL. Je me suis mis tranquillement à y croire.

La saison dernière, j’ai commencé à attirer l’attention sur la scène nationale et à l’international. J’ai pris part au camp provincial au Québec, en plus d’avoir été invité au camp du groupe de la haute performance nationale du Programme des officiels, tenu à Calgary il y a un an environ.

J’ai été à la Coupe TELUS, au Défi mondial junior A, à la Coupe du centenaire et à la Coupe Hlinka-Gretzky, aux côtés d’officiels parmi les meilleurs au pays. Le genre d’expérience qui ne fait que nous rendre meilleurs, sur la glace comme ailleurs.

Hockey Canada m’a aidé à obtenir ma certification « B » auprès de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), ce qui a mené à ma toute première affectation à l’international – le Championnat mondial junior 2024 de l’IIHF, division 2A, à Dumfries, en Écosse.

Quelle expérience formidable! Bon, mis à part le fait que j’ai passé les trois premiers jours à jouer les spectateurs parce que mes bagages ne m’avaient pas suivi jusqu’à destination. J’avais fait Montréal-Paris-Amsterdam-Édimbourg, et je n’avais que 45 minutes pour ma correspondance à Paris. L’aéroport est immense là-bas, j’avais un pressentiment que c’était cuit pour mes bagages.

Mais c’était vraiment un bel événement. Lors des tournois de l’IIHF, on fait de nouvelles rencontres, on noue des amitiés. Nous étions onze officiels là-bas, et il y en a trois ou quatre avec qui je parle encore régulièrement. J’ai hâte aux prochaines occasions.

On me demande souvent comment je fais pour jongler arbitrage et études, sans compter la vie de tous les jours.

Je dirais que j’ai fini par m’habituer au fil des années. À mes débuts comme arbitre, je faisais simplement garder la tête hors de l’eau. J’apportais mon ordinateur portable à l’aréna et je m’y rendais une demi-heure à l’avance pour poursuivre mes travaux. Puis, à mon retour à la maison, je me remettais à l’ordinateur pour boucler le tout.

J’ai toujours mon ordinateur avec moi en voyage. Si je prends l’avion – ce que je fais en général une fois par mois –, je me présente une heure plus tôt que prévu et j’avance un peu dans mes travaux pour m’assurer d’y arriver.

La plupart de mes enseignants sont conciliants. J’ai dû rater quelques matchs pour assister à mes cours, c’est certain, mais de manière générale, il y a un bon équilibre.

Mon sommeil en a quelque peu souffert, cela dit. Je me couche très tard ou je me lève très tôt pour terminer ce que j’ai à faire, car je sais que j’aurai quatre ou cinq heures de déplacement pour un match. La dernière chose dont j’ai envie quand je rentre à la maison à deux heures du matin, c’est de faire mes devoirs. Alors, je dors quatre ou cinq heures, je me lève tôt, je termine mes travaux et je les remets. Ça a fonctionné jusqu’ici, et la fin approche!

Autant je vis de grands moments en arbitrant dans des ligues parmi les meilleures au monde, autant j’adore travailler avec les jeunes au sein de l’AHM de Mont-Royal/Outremont.

Deux points sur lesquels j’insiste avec eux :

D’abord, amuse-toi. Si l’arbitrage ne t’apporte aucun plaisir, c’est que ce n’est pas fait pour toi, et il vaut mieux faire autre chose. Et c’est tout à fait compréhensible.

Ensuite, on n’est pas des machines. L’erreur est humaine, il ne faut pas s’en faire avec ça. Même au niveau professionnel, il m’arrive de me tromper moi aussi. La clé, c’est de reconnaître ses torts et d’apprendre de ses erreurs. C’est comme ça qu’on s’améliore.

Quand j’arrive dans un aréna dans mon rôle de superviseur, je vois à quel point les jeunes sont stressés. Je leur dis tout de suite de se détendre. Que je ne suis pas là pour les juger, mais bien pour les aider.

Avant de conclure, je tiens à souligner que je me sens extrêmement chanceux d’être dans cette position aujourd’hui, et que je ne tiens rien pour acquis. Dur à croire que j’arbitre depuis quatre ans seulement.

Mais, comme je l’ai déjà mentionné, tout est une question de passion.

Même si on représente en quelque sorte « l’autorité » sur la glace, dans mon cas, je souhaite faire mon travail avec le sourire et dans la bonne entente avec tous et toutes. Je ne suis pas là pour me disputer. J’aime bien plaisanter et je n’hésite pas à le faire quand l’occasion se présente. Une petite blague lancée à un joueur, ça aide à briser la glace. La fois suivante, je suis content de retrouver ce joueur avec qui j’ai ri, et c’est réciproque. Du moins je l’espère.

Comme je le dis aux jeunes, l’arbitrage, c’est censé être amusant. Et si la passion est là, ce le sera!

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Hockey Canada et Force Sports lancent le programme Premier sifflet

Offerte en partenariat avec Force Sports, la nouvelle initiative vise à faciliter l’accès à l’arbitrage pour devenir un officiel ou une officielle

NR.085.24
|
29 November 2024

CALGARY, Alberta – Hockey Canada et Force Sports ont annoncé la création du programme Premier sifflet, qui vise à réduire les obstacles pour ceux et celles qui désirent jouer un rôle en arbitrage, notamment les femmes et les personnes des communautés sous-représentées.

S’adressant principalement aux personnes qui viennent d’obtenir leur certification pour arbitrer, le programme vise à augmenter le nombre d’inscriptions, notamment par le prêt de chandails à des associations de hockey locales approuvées et la réduction des coûts pour les personnes qui aspirent à un rôle en arbitrage.

 « L’arbitrage représente une façon extraordinaire de participer au hockey, peu importe l’âge, mais nous sommes conscients des obstacles limitant l’accès pour ceux et celles qui souhaitent s’initier à ce domaine dans l’ensemble du pays », a déclaré Dan Hanoomansingh, responsable des officiels à Hockey Canada. « Nous espérons que le programme Premier sifflet, offert en partenariat avec Force Sports, pourra aider des associations de hockey mineur à recruter davantage d’officiels et d’officielles qui pourront contribuer à ce sport pendant longtemps, ce qui sera bénéfique pour Hockey Canada, pour ses membres régionaux, provinciaux et territoriaux, de même que pour toutes les autres parties prenantes. »

« Grâce à ce programme et à notre partenariat avec Hockey Canada, Force Sports espère réduire les obstacles pour ceux et celles qui veulent essayer l’arbitrage », a exprimé Dave Martin, président de Force Sports.

De plus amples renseignements sur le Programme des officiels de Hockey Canada se trouvent ici.

Pour en apprendre davantage sur Hockey Canada, veuillez consulter le HockeyCanada.ca, ou suivre les médias sociaux FacebookX, Instagram et TikTok.

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Certifications de l’IIHF pour arbitres et juges de lignes en 2024-2025

Quarante-sept personnes du pays porteront l’uniforme zébré à des compétitions internationales cette saison

Dan Hanoomansingh
|
03 September 2024

Des officielles et officiels canadiens seront en action sur la scène mondiale en 2024-2025.

Un total de 24 arbitres et 23 juges de lignes ont obtenu leur certification de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) pour des compétitions qui auront lieu cette saison. Les affectations exactes seront annoncées par l’IIHF au fil des prochains mois.

« Nous sommes toujours fiers de nos arbitres et juges de lignes qui représentent le pays à l’international », a exprimé Dan Hanoomansingh, responsable des officiels à Hockey Canada. « Ceux et celles qui ont une telle occasion y vivent un moment phare de leur carrière. Les arbitres et juges de lignes qui obtiennent une certification de l’IIHF travaillent fort pendant des années pour obtenir cette chance, et leur poste est toujours convoité par d’autres. Tout le crédit leur revient, à eux ainsi qu’aux membres, dont les programmes contribuent au développement des officiels et officielles. »

La liste compte notamment les officiels et officielles du programme Road to Milano (Parcours vers Milan) de l’IIHF. Ces personnes tenteront d’être choisies en vue des Jeux olympiques d’hiver de 2026. Le Canada est représenté par les arbitres Jenn Berezowski, Michael Campbell, Brandy Dewar, Mike Langin, Élizabeth Mantha, Amy Martin, Michelle McKenna et Shauna Neary, de même que par les juges de lignes Jessica Chartrand, Alexandra Clarke, Laura Gutauskas, Justine Todd, Tarrington Wyonzek et Erin Zach.

De plus, huit ont reçu leur première certification et feront leurs débuts à l’international cette saison, soit les arbitres Danny Emerson, Adam Forbes, Audrey-Anne Girard et Ty Skene, ainsi que les juges de lignes Pierre-Olivier Couture, Nathan Howes, Amy Laroche et Brennan Walker.

Les noms de Brayden Arcand (Hockey Alberta), Chad Huseby (Hockey Alberta), Danika Kroeker (Hockey C.-B.) et Brett Mackey (Hockey C.-B.) ne figurent maintenant plus sur la liste.

« Nous félicitons ces personnes pour leurs succès sur les patinoires partout dans le monde, a ajouté Hanoomansingh. Pendant des années, elles ont montré l’exemple au sein du Programme des officiels de Hockey Canada et inspiré nos plus jeunes. Nous remercions les arbitres et juges de lignes qui poursuivront leur travail dans nos diverses ligues de leur apport continu envers l’arbitrage ici au pays. À ceux et celles qui accrochent leur sifflet pour entamer un nouveau chapitre de leur vie, nous leur souhaitons la meilleure des chances. »

OFFICIELS ET OFFICIELLES DU CANADA QUI ONT OBTENU UNE CERTIFICATION POUR DES ÉVÉNEMENTS INTERNATIONAUX DE LA SAISON 2024-2025

Arbitres
Nom (membre) Événement (lieu)
Grace Barlow (Hockey C.-B.) --
Jennifer Berezowski (Association de hockey féminin de l’Ontario) --
Adam Bloski (Hockey Saskatchewan) --
Taylor Burzminski (Hockey Alberta) --
Dominic Cadieux (Hockey Québec) --
Michael Campbell (Hockey C.-B.) Qualification olympique, groupe D (Bratislava, SVK)
Marie-Ève Couture (Hockey Québec) --
Brandy Dewar (Association de hockey féminin de l’Ontario) --
Tanner Doiron (Hockey Î.-P.-É.) --
Danny Emerson (Fédération de hockey de l’Ontario) --
Adam Forbes (Hockey Saskatchewan) --
Béatrice Fortin (Hockey Québec) --
Audrey-Anne Girard (Hockey Québec) --
Jesse Gour (Hockey Québec) --
Mike Langin (Hockey C.-B.) Qualification olympique, groupe E (Riga, LAT)
Cianna Lieffers (Hockey Saskatchewan) --
Élizabeth Mantha (Hockey Québec) --
Amy Martin (Hockey Manitoba) --
Michelle McKenna (Hockey Saskatchewan) --
Troy Murray (Hockey Saskatchewan) --
Shauna Neary (Hockey Nouvelle-Écosse) --
Mark Pearce (Hockey C.-B.) --
Ty Skene (Hockey Saskatchewan) --
Tyson Stewart (Hockey Est de l’Ontario) --


Juges de lignes
Nom (membre)
Événement (lieu)
Nick Albinati (Hockey C.-B.)  -- 
Maxime Bédard (Hockey Québec) --
Ali Beres (Association de hockey féminin de l’Ontario)  --
Brian Birkhoff (Fédération de hockey de l’Ontario) --
Jessica Chartrand (Hockey Québec) --
Alexandra Clarke (Hockey Saskatchewan) --
Pierre-Olivier Couture (Hockey Québec) --
Joanie Duchesneau (Hockey Québec) --
Jérémy Faucher (Hockey Québec) --
Maxime Ferland (Hockey Québec)  -- 
Stéphanie Gagnon (Hockey Québec) --
Mitchell Gibbs (Hockey C.-B.)  -- 
Laura Gutauskas (Association de hockey féminin de l’Ontario) --
Nathan Howes (Hockey C.-B.) --
Anthony Lapointe (Hockey Québec) --
Shawn Oliver (Hockey Est de l’Ontario) --
Melissa Pateman (Hockey C.-B.) --
Sophie Thomson (Hockey Nouvelle-Écosse) --
Justine Todd (Association de hockey féminin de l’Ontario) --
Brennan Walker (Hockey C.-B.) --
Tarrington Wyonzek (Hockey Saskatchewan) --
Erin Zach (Association de hockey féminin de l’Ontario) --

Un total de 12 officiels et officielles — 6 arbitres et 6 juges de lignes — participeront au programme « From Good to Great » de l’IIHF au cours de la saison 2024-2025. Cette initiative lancée cette année est conçue pour les arbitres et juges de lignes qui, aux yeux des fédérations nationales, ont le potentiel pour un jour atteindre des compétitions internationales.

« C’est une initiative fantastique de l’IIHF, et nous sommes très contents pour nos officiels et officielles qui en feront partie, a commenté Hanoomansingh. C’est toujours un ajustement de passer du niveau national à l’international. Ce programme leur permettra de connaître les attentes sur la scène internationale, ce qui les aidera certainement dès leur première affectation. »

Nom (membre) Rôle
Gillian Allan (Association de hockey féminin de l’Ontario) Juge de lignes
Jodi Anderson (Hockey Manitoba) Juge de lignes
Tara Benard-Rae (Association de hockey féminin de l’Ontario) Arbitre
Mathieu Boudreau (Hockey Québec) Arbitre
Adam Burnett (Fédération de hockey de l’Ontario) Juge de lignes
Cynthia Côté (Hockey Manitoba) Arbitre
Elizabeth Dornstauder (Hockey Saskatchewan) Arbitre
Nick Grenier (Hockey Manitoba) Juge de lignes
Chad Ingalls (Fédération de hockey de l’Ontario) Arbitre
William Kelly (Hockey Québec) Arbitre
Josh Miko (Hockey Manitoba) Juge de lignes
Luke Pye (Hockey Saskatchewan) Juge de lignes

Quatre personnes du pays feront partie du personnel entraîneur des officiels de l’IIHF cette saison : Todd Anderson, Greg Kimmerly, Kevin Muench et Vanessa Stratton.

Le Programme des officiels de Hockey Canada s’adresse à toute personne qui s’intéresse à l’arbitrage, des programmes locaux à la compétition internationale. Les 13 membres de Hockey Canada proposent un cheminement qui permet à quiconque de s’investir dans ce domaine, de nourrir sa passion pour le hockey et d’atteindre ses objectifs. Pour de plus amples renseignements sur le Programme des officiels de Hockey Canada, visitez le hockeycanada.ca/officiels.

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Clarke poursuit son ascension

Du petit village de Drake jusqu’aux Jeux olympiques d’hiver, Alex Clarke ne cesse d’abaisser les barrières et d’inspirer la relève en arbitrage par son parcours unique au hockey

Jonathan Yue
|
08 April 2024

Alex Clarke fait partie de l’élite de l’arbitrage et est parmi les officielles les plus respectées au monde. Mais n’eût été une vache un peu de mauvais poil, l’histoire aurait pu être bien différente.

Printemps 2015. Clarke, qui porte alors son nom de jeune fille, Alex Blair, vient d’être repêchée au 53e rang par l’Inferno de Calgary dans la défunte Ligue canadienne de hockey féminin. Puis survient une vilaine blessure au genou, subie sur la ferme familiale par un coup de patte d’une vache, qui vient changer tous ses plans.

« Je n’ai pas pu m’entraîner de l’été – en tout cas, pas comme j’aurais dû », se rappelle Clarke, qui a joué trois saisons avec les Gold Wings de Weyburn dans la Ligue de hockey féminin M18 AAA de la Saskatchewan (SFU18AAAHL) avant d’évoluer en division III de la NCAA au Collège de St. Scholastica, au Minnesota. « On a dû faire une croix sur le camp d’entraînement de l’Inferno et les essais à l’automne. »

Si la porte se fermait sur sa carrière de hockeyeuse, une autre n’allait pas tarder à s’ouvrir.

« Je savais que je voulais rester dans le domaine du hockey. J’avais déjà songé au métier d’entraîneuse, mais à 22 ans, je me voyais mal derrière le banc d’une équipe, à devoir organiser ma vie autour d’un calendrier précis. Je me suis donc tournée vers l’arbitrage. »

Depuis, Clarke gravit les échelons à une vitesse folle. Originaire de la Saskatchewan, ou plus précisément du petit village de Drake (population : 197), elle a arbitré dans la SFU18AAAHL et la Ligue de hockey junior de la Saskatchewan (SJHL), mais aussi à l’échelle nationale lors de la Coupe Esso et à l’international au Championnat mondial féminin de l’IIHF.

Elle est devenue en 2021 la première femme juge de lignes dans la Ligue de hockey de l’Ouest, en plus d’avoir été la première femme arbitre plus tôt cette saison-ci. Le 5 décembre 2021, elle faisait partie du groupe d’officiels lors d’un match de la Ligue américaine de hockey (AHL), une première pour une femme dans le circuit.

« Ma passion pour le hockey, c’est ce qui me pousse à faire ce que je fais. Quand je suis sur la glace, je ne pense à rien d’autre. Je m’amuse. Et je le fais en bonne compagnie.

« Le succès amène un peu plus de reconnaissance, et ça me convient très bien. En tant que seule femme à arbitrer dans certaines ligues, je suis peut-être perçue comme une pionnière par certaines personnes. J’en suis consciente et je prends ce rôle très au sérieux. »

L’AHL souhaitait la bienvenue à Alex Clarke le 5 décembre 2021.

Ces dernières années ont été particulièrement mouvementées pour Clarke, qui a atteint le sommet du hockey international en 2022 en agissant comme juge de lignes lors des Jeux olympiques d’hiver à Beijing. Il y a quelques mois, elle a fait ses débuts dans la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), le nouveau circuit professionnel chez les femmes. Et plus récemment, elle a arbitré durant le Défi 3-contre-3 de la LPHF pendant la fin de semaine du Match des étoiles de la LNH à Toronto.

« Ça s’est fait naturellement, du moins de mon point de vue », décrit Clarke à propos de sa progression en tant qu’officielle. « Mis à part la saison 2021-2022, où je me promenais beaucoup d’une ligue à une autre, j’ai suivi un cheminement assez semblable à celui des joueuses. On m’observe, on m’évalue. Et quand on me juge prête à passer au prochain niveau, je fais le saut. J’ai vécu plein d’expériences positives, sans jamais me sentir dépassée par les événements. »

Inspirer la relève

Malgré un parcours pour le moins atypique jusqu’à l’arbitrage, Clarke n’y changerait absolument rien.

« Quand j’ai commencé à envisager la chose, j’ai été accueillie à bras ouverts par les gens à Hockey Saskatchewan. Ils ont pris connaissance de mon historique comme joueuse, puis m’ont invitée à un camp en arbitrage. Un accueil tellement chaleureux, dès mon arrivée. Je me suis toute de suite sentie à ma place. »

Comme officielle, Clarke veut montrer qu’il existe plus d’une voie pour s’impliquer au hockey et espère avoir plus d’occasions d’accompagner les jeunes qui s’intéressent à l’arbitrage.

« Mon conseil à quiconque s’intéresse au métier serait de garder une bonne ouverture d’esprit. Dans mon cas, c’est l’amour du sport et la volonté de m’améliorer qui m’ont poussée à me lancer. Mais c’est un processus qui prend souvent des tournures inattendues. »

Avec l’essor du hockey féminin au cours des dernières années, Clarke comprend l’importance de donner le bon exemple sur la glace, même à titre d’officielle. À son avis, l’engouement créé par la LPHF a déjà un énorme impact.

« Ma fille de quatre ans et demi commence déjà à être influençable », explique Clark, qui est aussi mère d’un garçon. « Cette saison, j’ai amené la famille au Match des étoiles de la LNH. De voir la réaction de ma fille, de l’entendre parler de Natalie Spooner et de Sarah Nurse, c’est formidable. Son intérêt pour le hockey s’est décuplé, et c’est parce qu’elle voit plus de femmes comme des exemples à suivre.

« Je pense que ça rejoint bien des gens. Les jeunes peuvent désormais voir des femmes, des mamans sur la glace et dans les arénas. Il y a plus d’égalité, on voit que c’est possible pour n’importe qui de réaliser ses objectifs. »

De plus en plus de ligues incluent les femmes en arbitrage, comme ce fut le cas de l’AHL. Clarke espère continuer de contribuer à cet élan pour que les femmes soient encore plus nombreuses à passer au stade suivant. Sa participation à la fin de semaine du Match des étoiles de la LNH l’amène à penser qu’on n’est peut-être pas si loin du jour où des femmes arbitreront dans la grande ligue chez les hommes.

« Ça peut être dans deux ans ou dans dix ans, qu’importe. Si je peux apporter ma contribution pour qu’une officielle y accède, je le ferai avec grand plaisir. Que ce soit moi ou quelqu’un que je pourrai accompagner et inciter à repousser les limites, je serai heureuse. Ce que je souhaite au bout du compte, c’est aider à faire avancer notre profession et inspirer la prochaine génération. »

Sur le plan individuel, ce que vise Clarke à long terme, c’est une affectation aux Jeux olympiques de 2026 à Milan, en Italie. Mais en attendant, toute son attention est tournée vers le Championnat mondial féminin 2024 de l’IIHF à Utica, dans l’État de New York.

« Je veux être du match pour la médaille d’or. Il y a de la compétition parmi les officielles aussi. Comme les joueuses, on vise toutes une place en finale. Mais l’important, c’est de m’amuser et de m’améliorer tout en rendant mes consœurs meilleures aussi. »

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Personnel d’arbitrage choisi pour les championnats de hockey d’U SPORTS

Hockey Canada nomme 26 officielles et officiels pour les championnats de hockey masculin et féminin d’U SPORTS

Dan Hanoomansingh
|
12 March 2024

Vingt-six officielles et officiels – 13 arbitres et 13 juges de lignes – ont été sélectionnés par Hockey Canada pour les championnats de hockey d’U SPORTS.

Les tournois se dérouleront en parallèle du 14 au 17 mars : la Coupe U en hockey masculin se tiendra à Toronto, tandis que le Championnat de hockey féminin aura lieu à Saskatoon.

Les championnats de 2024 seront arbitrés par une équipe chevronnée forte d’une grande expérience au niveau national et international. Pour la Coupe U en hockey masculin, on compte notamment Mark Pearce (North Vancouver, BC), qui a arbitré les matchs pour la médaille d’or lors de l’édition 2022 de la Coupe U et du Championnat mondial junior 2024 de l’IIHF. Du côté du championnat féminin, on trouve Alexandra Clarke (Drake, SK), Stéphanie Gagnon (Princeville, QC) et Cianna Lieffers (Cudworth, SK), qui ont porté l’uniforme zébré aux Jeux olympiques.

« Hockey Canada aimerait féliciter toutes les personnes sélectionnées pour arbitrer aux championnats d’U SPORTS », a affirmé Dan Hanoomansingh, responsable des officiels à Hockey Canada. « Les championnats universitaires sont l’occasion pour les meilleures formations amateurs de s’affronter dans le cadre d’un tournoi exigeant à simple élimination. Ces arbitres et juges de ligne œuvrent au plus haut niveau amateur et ont continué à parfaire leur art pendant la saison en vue de cet événement. »

Nom Membre régional, provincial ou territorial Rôle
Coupe U – hockey masculin (Toronto, ON)
Nick Albinati Hockey Colombie-Britannique Juge de lignes
Nick Arcan Fédération de hockey de l’Ontario Juge de lignes
Birkhoff Birkhoff Fédération de hockey de l’Ontario Juge de lignes
Josh DeYoung Hockey Nouvelle-Écosse Arbitre
Danny Emerson Fédération de hockey de l’Ontario Arbitre
Maxime Ferland Hockey Québec Juge de lignes
Jesse Gour Hockey Québec Arbitre
Troy Murray Hockey Saskatchewan Arbitre
Mark Pearce Hockey Colombie-Britannique Arbitre
Luke Pye Fédération de hockey de l’Ontario Juge de lignes
Championnat de hockey féminin d’U SPORTS (Saskatoon, SK)
Ali Beres Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA) Juge de lignes
Jennifer Berezowski Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA) Arbitre
Melissa Brunn Hockey Colombie-Britannique Juge de lignes
Hayley Butz Hockey Alberta Arbitre
Alexandra Clarke Hockey Saskatchewan Juge de lignes
Marie-Éve Couture Hockey Québec Arbitre
Brandy Dewar Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA) Arbitre
Stéphanie Gagnon Hockey Québec Juge de lignes
Audrey-Anne Girard Hockey Québec Arbitre
Laura Gutauskas Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA) Juge de lignes
Amy Laroche Hockey Colombie-Britannique Juge de lignes
Cianna Lieffers Hockey Saskatchewan Arbitre
Amy Martin Hockey Manitoba Arbitre
Shauna Neary Hockey Nouvelle-Écosse Arbitre
Sophie Thomson Hockey Nouvelle-Écosse Juge de lignes
Erin Zach Association de hockey féminin de l’Ontario (OWHA) Juge de lignes

Marc Maisonneuve (Gatineau, QC) sera l’entraîneur en arbitrage pour la Coupe U en hockey masculin. Pour le Championnat de hockey féminin d’U SPORTS, l’entraîneuse en arbitrage sera Vanessa Stratton (Windsor, ON).

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Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

[email protected]

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

[email protected]

 

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CMF 2025 : CAN 7 – CZE 1 (ronde préliminaire)
Poulin et O’Neill ont deux buts dans un gain du Canada face aux hôtes.
CMF 2025 : USA 2 – CAN 1 (ronde préliminaire)
Stacey marque, mais le Canada perd un premier duel au Mondial féminin.
2025 WWC: CAN 4 – SUI 0 (Preliminary)
Poulin obtient trois aides dans un gain du Canada sur la Suisse.
CMF 2025 : CAN 5 – FIN 0 (ronde préliminaire)
Gardiner inscrit deux buts, et le Canada blanchit la Finlande en lever de rideau.
ENP 2025 : CAN 2 – USA 1 (Match no 3)
Lelièvre et Boily marquent, et le Canada conclut la série sur un gain.
ENP 2025 : USA 5 – CAN 1 (match 2)
Lelièvre ouvre la marque, mais le Canada perd le deuxième match de la série.
2025 NPT: USA 2 – CAN 1 (Game 1)
Watson bloque 20 tirs dans un revers du Canada au premier match de la série à Thorold.
2025 4NF: CAN 3 – USA 2 OT (Championship)
4 nations : un but de McDavid en PROL. donne le titre au Canada.
C4N 2025 : CAN 5 – FIN 3 (ronde préliminaire)
Deux buts pour MacKinnon; le Canada bat la Finlande et passe en finale.
C4N 2025 : USA 3 – CAN 1 (ronde préliminaire)
McDavid a marqué, mais le Canada s’est incliné devant les États-Unis à Montréal.
C4N 2025 : CAN 4 – SWE 3 PROL. (ronde préliminaire)
Marner a marqué en prolongation, et le Canada a gagné son premier duel.
ENF 2024-2025 : CAN 3 – USA 1 (match 5)
Gardiner marque avec 6 min 44 s à jouer, et le Canada gagne la série.
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