Comme beaucoup d’autres bonnes idées en 2020, la série de conférences
intitulée Women in Sport Speaker Series est née de la recherche de
moyens de passer le temps à la maison pendant les premières semaines de la
pandémie de COVID-19.
Tandis que certains Canadiens regardaient leurs émissions préférées en
rafales ou lisaient un bon livre, Amy de Bree a choisi de mettre à profit
son temps libre inattendu pour se développer.
« J’ai passé beaucoup de temps à regarder des séries de webinaires et à
chercher un moyen d’utiliser ce temps pour m’améliorer, à la fois sur le
plan personnel et comme meneuse et entraîneuse », dit-elle. « En regardant
tous ces webinaires, j’ai remarqué qu’il manquait cruellement de voix
féminines. »
« Je savais qu’il y avait des femmes extraordinaires qui faisaient de
grandes choses dans le domaine de l’entraînement et même dans tous les
aspects du sport, du côté de la recherche à celui des affaires. Je voulais
donc donner à ces femmes la possibilité de s’exprimer. »
De Bree est elle-même l’une de ces femmes extraordinaires qui font de
grandes choses dans le domaine de l’entraînement. En plus de son poste
d’enseignante à l’école secondaire Sir Winston Churchill de Vancouver, elle
est coordinatrice vidéo pour l’équipe de hockey féminin de l’Université de
Colombie-Britannique et entraîneuse pour l’Association de hockey mineur des
Thunderbirds de Vancouver et l’Association de hockey sur glace féminin de
Vancouver.
Si l’on ajoute à cette liste son travail au sein du programme provincial de
hockey de Hockey C.-B., qui comprend notamment des rôles d’entraîneuse
adjointe au Championnat national féminin des moins de 18 ans 2019 et
d’entraîneuse-chef au Championnat national autochtone de hockey 2017, ainsi
que plusieurs camps provinciaux, on constate que de Bree passe énormément
de temps derrière le banc.
« J’aime vraiment le hockey », dit-elle au sujet de ses motivations à titre
d’entraîneuse. « J’aime aborder le hockey de différentes manières.
Par-dessus tout, j’aime vraiment travailler avec les enfants. J’aime les
aider à atteindre leur potentiel, peu importe dans quel domaine. En tant
qu’enseignante, j’ai l’occasion de le faire tous les jours. Et comme
entraîneuse, je peux en faire autant, mais avec une autre approche. »
Compte tenu de sa passion et de son expérience, ce n’est guère surprenant –
sauf pour de Bree elle-même, qui s’est dite étonnée de recevoir un appel de
la légende d’Équipe Canada, Cassie Campbell-Pascall – qu’elle ait été
choisie comme lauréate du prix de l’Entraîneuse de l’année BFL de la
Colombie-Britannique dans le volet haute performance.
Elle a apprécié cette reconnaissance à l’échelle nationale, mais c’est le
prix de 1 000 $ qui a poussé de Bree à concrétiser son projet de webinaires
et à passer à l’étape suivante, soit de dresser une liste de
conférencières.
Elle a fait appel à ses contacts dans le monde du sport, misant sur des
relations établies dans certains cas et s’appuyant simplement sur une
ambition aveugle dans d’autres.
« C’était un message à cœur ouvert, des courriels envoyés à des femmes pour
expliquer notre démarche et nos motivations et les inciter à participer.
C’est devenu simplement une belle situation où des femmes apportent leur
soutien à d’autres femmes pour réunir des personnes ayant un parcours riche
à raconter. »
Au total, de Bree a réuni 18 femmes dans le cadre de 10 présentations
différentes pour la série de conférences Women in Sport Speaker Series, qui s’est déroulée virtuellement du
20 au 24 juillet. Parmi les présentations, il y a eu entre autres une
séance de questions et réponses avec Vicky Sunohara, une ancienne de
l’équipe nationale féminine, ainsi que des séances sur les réalités d’une
entraîneuse noire, la culture du consentement, les avancées des femmes dans
le domaine de l’entraînement et l’acceptation de son corps en tant
qu’athlète féminine.
Toutes les conférences de la série Women in Sport Speaker Series sont
disponibles sur le site officiel
(en anglais seulement).
Les réactions ont été extrêmement positives, et le travail en vue d’une
série pour 2021 est déjà entamé.
« C’était fantastique d’entendre les autres femmes, et même des hommes, qui
ont écouté et regardé », raconte de Bree. « L’un de nos meilleurs arbitres
dans la région a regardé toutes les conférences, et c’était merveilleux de
voir les différentes personnes participer, partager leurs réflexions sur
ces sujets et élargir leurs horizons. »
De Bree travaille en étroite collaboration avec Shiayli Toni, une avant qui
en est à sa cinquième année avec l’équipe féminine de l’Université de la
Colombie-Britannique et qui a animé le webinaire Championing Consent Culture (promouvoir la culture du
consentement), afin de faire avancer les choses et de poursuivre la
conversation.
Un appel a été lancé à la fin d’août par l’intermédiaire des médias
sociaux, et il est actuellement possible pour les femmes qui font une
différence dans le sport de
poser leur candidature. Chaque mois, une femme méritante sera célébrée sur Twitter et Instagram.
Pour de Bree, le retour de l’automne annonce le retour à l’aréna, même si,
en raison de la pandémie, le monde du hockey a changé. Tandis qu’elle
poursuit son parcours pendant une autre saison derrière le banc, elle offre
ces quelques conseils aux filles et aux femmes qui veulent suivre sa trace.
« L’un des plus grands obstacles que rencontrent les femmes pour devenir
entraîneuses est le temps qu’elles doivent y consacrer. Ça devient parfois
très difficile. Et en tant que femmes, quand nous sortons de l’université
ou que nous arrivons à la fin de notre carrière [de joueuse], nous sommes
toujours en quête de stabilité financière. Donc, trouvez un rôle qui vous
permet de vous initier peu à peu, puis servez-vous de cet engagement comme
tremplin. Dès que vous parvenez à établir une certaine notoriété, vous
pourrez progressivement trouver des rôles pour lesquels vous serez
rémunérée, et ça devient beaucoup plus facile d’atteindre un équilibre
entre le travail et la vie personnelle, tout en étant capable d’être
entraîneuse et de redonner au hockey. »