Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF

Laissez-passer complet : Cassie Campbell-Pascall

Tandis que les joueuses et les membres du personnel s’installent à Halifax pour le camp de sélection, la sextuple championne mondiale parle de son amour pour la côte est et de sa préparation à la vie en auto-isolement

Jeudi 15 avril

Ô Halifax, comme je t’aime…

Je suis venue ici si souvent pour le hockey et pour le travail, mais qu’importe. Chaque fois que j’ai la chance d’aller sur la côte est, je saute sur l’occasion. Cette fois-ci, quelque chose a changé. Quinze ans après ma dernière participation au programme d’Équipe Canada, je reviens auprès de l’équipe nationale féminine, mais maintenant dans un poste à temps partiel au sein du personnel.

Un instant, on frappe à la porte. Le test de dépistage de la COVID-19, peut-être?

Non, c’était Tania Kenny, membre incroyable de notre personnel, qui m’apportait mes vêtements de Hockey Canada!

Ces habits comptent beaucoup pour moi. Ils signifient que je fais à nouveau partie d’une équipe, et pas n’importe laquelle : Équipe Canada! L’émotion qui m’envahit est aussi vive que si je venais juste de compétitionner encore une fois au meilleur pays du monde pour le meilleur pays du monde! Ce sentiment indescriptible m’habite depuis mon arrivée dans les Maritimes.

Ma première expérience au hockey à Halifax remonte au Championnat mondial junior 2003 de l’IIHF. À l’époque, je venais en tant que membre de la famille pour soutenir mon partenaire dans son poste avec Hockey Canada. C’était fantastique, la foule était en FEU! Un an plus tard, c’était à mon tour d’être appelée à venir ici, comme athlète au Championnat mondial féminin 2004 de l’IIHF. De voir et d’entendre cette même foule qui avait applaudi une équipe masculine nous encourager avec enthousiasme dans ce même aréna m’a estomaquée.

Cette fois-ci, c’est certes différent, mais l’émotion vécue par le fait de jouer à la maison pour un championnat mondial est la même. Assise ici, je me sens toujours aussi chanceuse de représenter mon pays, avec de jeunes athlètes qui m’inspirent chaque fois que je les croise. Elles ne sauront jamais à quel point j’ai appris de leur dévouement et de leur implication tandis que nous traversions les aléas des 13 derniers mois. Je suis si fière de tout ce qu’elles ont fait pour maintenir un haut niveau de performance, tant sur le plan physique que mental.

Pour l’auto-isolement dans ma chambre d’hôtel, j’ai prévu : une courroie TRX, un rouleau de massage (pour défaire tous ces nœuds qui datent de l’époque où je jouais), des livres (Une terre promise, par Barack Obama, Le bus qui donne des ailes, de Jon Gordon, et The Queen’s Secret, par Karen Harper) et, bien sûr, une chandelle. Partout où je vais, j’en apporte une avec moi. Le parfum qu’elles dégagent me rappelle la maison et a sur moi un effet apaisant pendant les longs voyages. J’en ai pris l’habitude quand j’étais joueuse, et ça m’est resté ensuite dans ma carrière à la télévision, dans toutes ces chambres d’hôtel visitées en Amérique du Nord.

J’ai une tablette électronique pour les réunions virtuelles d’équipe, et mon portable pour mon vrai travail. Aussi, je deviens tranquillement accro au jeu Match 3D, qui vide toute ma batterie de téléphone! J’ai préparé une liste de choses que je pouvais faire à distance pour la maison ou de rendez-vous à prendre, car je sais que j’aurai beaucoup de temps libre à meubler. Fait le plus étrange de ce camp : je suis seule dans ma chambre, et pourtant, je ne m’ennuie pas. Notre groupe est vraiment bon pour garder le contact, prendre des nouvelles les uns des autres, et s’envoyer des blagues par message texte. Ça fait partie de notre incroyable force de caractère, cette façon de traverser, ensemble, les épreuves que la vie nous réserve ces derniers temps.

La vie en auto-isolement est différente, comme nous l’avons tous appris, mais le soin apporté à la préparation de l’équipe semble aussi bon qu’avant, et peut-être même meilleur. La concentration des membres du personnel et des joueuses atteint un niveau record. Nos chambres remplacent presque aisément la salle de sport. J’ai commencé la journée par une demi-heure de yoga – je ne suis vraiment pas souple! Je me garde d’ouvrir la caméra pour ne pas me ridiculiser, mais je persiste à croire que je peux suivre les entraînements conçus pour les athlètes. La préparation au camp va bon train, et nous continuons d’avancer une étape à la fois. De temps à autre, on s’esclaffe en vidéoconférence devant les drôles d’expressions figées par la connexion chancelante. Ça fait du bien de trouver des façons de rire en cette année qui n’a rien de drôle pour bien des gens.

Ce qu’il y a de mieux en auto-isolement, ce sont les gens qui sont avec nous. Je ne changerais mon groupe pour rien au monde. J’éprouve une immense gratitude de nous savoir en santé et en sécurité, tous ensemble.

Chère Halifax, merci d’avoir toujours été là pour moi quand je suis venue comme partisane, comme athlète et aujourd’hui comme membre du personnel de Hockey Canada.

Tu as été bonne pour moi et bonne pour nous. Comme je t’aime.

Cassie

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