Caleb Desnoyers vient d’une famille de hockey qui a fait bien humblement sa
marque à Saint-Hyacinthe, au Québec.
« On mange du hockey. Peu importe si je suis chez ma mère ou mon père, il y
a toujours du hockey à la télé et on parle de nos derniers matchs. »
L’attaquant de 16 ans des
Gaulois de Saint-Hyacinthe, équipe hôte du
Championnat national masculin des clubs de M18 2023, a naturellement suivi les traces de son frère Elliot, un ancien Gaulois
qui a gagné l’or avec Équipe Canada au
Mondial junior 2022 et qui évolue maintenant dans l’organisation des Flyers de Philadelphie.
Son père David est un ancien joueur de la défunte équipe du Laser de
Saint-Hyacinthe, où il a été l’un des défenseurs qui ont aidé Martin
Brodeur à défendre son filet.
« Dès que j’ai appris à marcher, j’ai appris à patiner. C’est surtout ma
mère et mon père qui m’ont montré comment. Elliot m’a toujours donné des
trucs depuis que je suis jeune. Être entouré d’une famille de hockey, ça
m’a vraiment aidé. »
David se rappelle à quel point Caleb a manifesté un intérêt pour le hockey
dès son jeune âge.
« Je le vois encore à des tournois d’Elliot quand il avait environ cinq
ans, mâchant sa gomme dans l’aréna, bien concentré sur le match, confie
David. Il aime ça depuis longtemps. »
Cette semaine, Caleb savoure la chance de briller sur la scène nationale
avec l’équipe de sa ville natale, cinq ans après avoir vu son frère arborer
le même chandail.
« Quand je suis chez mon père, je suis à deux coins de rue du Stade L.-P.
Gaucher, raconte-t-il. On est contents de rendre notre ville fière. Pouvoir
boucler la boucle au championnat national après cette belle année, c’est
vraiment plaisant. »

Les Gaulois ont terminé la saison en cinquième place. Malgré tout, ils ont
vécu des moments euphorisants qui ont vraiment soudé l’équipe, notamment en
gagnant le
Challenge CCM en décembre et la
Classique des champions en avril. Ce triomphe contre le
Blizzard du Séminaire Saint-François a permis aux joueurs de Saint-Hyacinthe d’accéder au tournoi national par
la grande porte, eux qui étaient déjà assurés d’une participation comme
équipe hôte.
« On était vraiment fiers de nous autres. On voulait prouver au Canada au
complet qu’on avait notre place au championnat national. Ça faisait
longtemps qu’on n’avait pas vu autant de monde à notre aréna. »
Caleb a vécu ces moments grisants avec son père et son grand-père à ses
côtés, après avoir trimé dur toute l’année avec ses coéquipiers.
« Son équipe venait de jouer un 15e match en 31 jours lors des
séries, témoigne David. Caleb a joué blessé les cinq ou six derniers
matchs. J’étais impressionné par ce que les Gaulois venaient d’accomplir
pour Saint-Hyacinthe. »
Son frère Elliot et sa mère Martine n’ont pas pu vivre ce moment magique
sur place, mais ils suivaient l’action de loin.
« Ma mère était à Lehigh Valley [le club-école des Flyers dans la Ligue américaine de hockey] avec mon
beau-père cette fin de semaine-là pour aller voir Elliot, raconte le
sympathique Caleb. Tout de suite après le match, pendant les célébrations
sur la glace, ils m’ont appelé pour me féliciter. »
Des débuts plus difficiles que prévu
Caleb a connu une excellente saison, terminant au troisième rang des
pointeurs de la
Ligue de développement du hockey M18 AAA du Québec (LDHM18AAAQ) avec une récolte de 23 buts et 53 points en 42 parties, mais
les points n’étaient pas autant au rendez-vous en début de campagne.
« Je m’étais mis de grosses attentes, et chaque match, j’en voulais plus,
confie-t-il. Ça n’a pas été facile, je me suis posé plein de questions pour
trouver des solutions. Ça a fini par débloquer lors d’un match et ça n’a
jamais arrêté depuis. »
« Il a pris beaucoup de maturité cette année », lance Jean-Philippe
Sansfaçon, entraîneur-chef des Gaulois. « Il parle dans la chambre même
s’il n’a pas de lettre sur son chandail. Il n’a pas aimé son début de
saison, et il a persévéré pour aller chercher le respect qu’il voulait
avoir. »
Un respect qui lui a permis de devenir un espoir de premier plan de la
prochaine
Séance de sélection de la LHJMQ. Il tentera d’être sélectionné à un rang plus élevé qu’Elliot, qui a été
réclamé 18e au total par Moncton en 2018.
Loin des yeux, près du cœur
Plusieurs kilomètres séparent Caleb et Elliot depuis les années de ce
dernier au hockey junior, mais le grand frère entretient toujours le fort
lien qui les unit.
« Elliot regarde plusieurs matchs de Caleb à distance et lui donne ses
commentaires, explique leur père. Et dès qu’il peut, il va sur la glace
avec lui. Il est revenu ici le 23 décembre de Springfield avec son
équipement de hockey dans une grosse tempête et le 24 au matin, au lieu
d’en profiter pour se reposer de sa saison, il tenait à jouer avec Caleb et
des amis. »
Bien des gens s’amusent à comparer les deux frères. Toutefois, Caleb tient
à faire son propre nom.
« Chaque fois que je vois Elliot gravir un échelon, ça me donne le goût
d’en faire plus pour aller le rejoindre. On a nos propres qualités de
hockeyeurs. J’essaie de créer mon propre chemin et de me rendre le plus
loin possible pour qu’un jour, Elliot se fasse appeler le frère de Caleb et
non le contraire », conclut Caleb, le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
(Photo de couverture fournie par Laurent Corbeil)