La déclaration suivante est faite par Tom Renney, chef de la direction de
Hockey Canada :
Madame la Présidente, membres du Comité, merci d’avoir invité Hockey Canada
à témoigner aujourd’hui.
Je m’appelle Tom Renney et je suis le chef de la direction de Hockey
Canada.
Je suis accompagné aujourd’hui de Scott Smith, président et chef de
l’exploitation de Hockey Canada, et de David Andrews, président du conseil
d’administration de la Fondation Hockey Canada.
Glen McCurdie, notre ancien collègue retraité qui a quitté ses fonctions de
premier vice-président des assurances et de la gestion du risque en
décembre, est absent en raison du décès récent de son père. Nous remercions
le Comité d’avoir fait preuve de compassion en n’ordonnant pas sa
comparution.
Nous saluons l’occasion de répondre aux questions du Comité en ce qui a
trait aux allégations impliquant des membres de l’équipe nationale junior
de hockey 2017-2018 et au règlement conclu récemment par Hockey Canada avec
la demanderesse dans cette affaire.
Tout d’abord, je tiens à mettre une chose au clair :
Hockey Canada travaille à changer la culture du hockey ainsi qu’à
rendre le sport plus sécuritaire et inclusif.
Nous reconnaissons la présence de problèmes de maltraitance, notamment
d’intimidation, de harcèlement, de racisme, d’homophobie et d���abus
sexuels, dans notre sport – au même titre qu’au sein d’autres sports et
de notre société.
Notre travail en ce sens a été entamé bien avant l’incident à London,
mais nous savons que, comme chefs de file, nous devons en faire plus et
nous avons la ferme intention d’agir en conséquence.
Avant de répondre à vos questions, j’aimerais fournir un peu de contexte
pour nourrir notre discussion. Compte tenu de la nature spéculative de
certains commentaires formulés dans la sphère publique au sujet de cette
question des plus sérieuses, je souhaite m’assurer que nous disposons tous
et toutes des mêmes faits.
Hockey Canada sait qu’il a été rapporté que l’organisation avait omis de
faire enquête sur cet incident, avait tenté de le camoufler et, de manière
générale, avait cherché à le faire disparaître. Il n’y a rien de plus faux.
Hockey Canada a pris connaissance de l’incident la journée suivant celle où
il se serait produit.
Nous avons immédiatement lancé un processus d’enquête, dont la première
étape a été de communiquer avec la police.
Nous avons commandé une enquête indépendante et institué un comité
d’arbitrage indépendant pour l’examen des conclusions de cette enquête.
Nous avons aussi avisé Sport Canada, conformément à notre obligation à
titre d’organisme national de sport financé par l’État.
L’organisation, sa direction et son personnel ont offert leur pleine
collaboration aux forces de l’ordre et à l’enquêteur tout au long de leurs
processus et fourni tous les renseignements demandés.
Nous ne pouvons nous prononcer sur l’enquête menée par les services
policiers de London.
Pour notre part, l’enquête indépendante que nous avons commandée n’a pas pu
être achevée, car la jeune femme en cause a choisi de ne pas s’adresser à
l’enquêteur. C’était son droit, et nous avons respecté sa volonté, tout
comme nous continuons de respecter le
souhait qu’elle a exprimé clairement et à plusieurs reprises de ne pas
s’identifier et d’en faire autant pour les joueurs en cause
. Nous comprenons que le public soit frustré que les joueurs impliqués
n’aient jamais été identifiés ni sanctionnés, mais la jeune femme a son mot
à dire dans cette affaire, et nous invitons tout le monde à bien en tenir
compte et à donner préséance à son désir fondamental de conserver,
par-dessus tout, son anonymat.
Quant à la poursuite déposée en avril cette année, nous avons procédé
rapidement à un règlement en raison de l’obligation morale que nous
ressentions de prendre des mesures en réponse aux agissements allégués qui
seraient survenus en marge de l’un de nos événements, par des joueurs que
nous avions invités.
Nous ignorons le fil exact des événements de cette soirée et l’identité
précise des personnes impliquées, mais nous reconnaissons que des personnes
ont agi de manière inacceptable et contraire aux valeurs et aux attentes de
Hockey Canada et que ces agissements ont clairement causé du tort.
En outre, nous sentions que la réponse appropriée à la requête judiciaire
de la jeune femme consistait à lui éviter de devoir participer à des
procédures judiciaires de longue durée. Le règlement lui permet de faire
appel à tout soutien dont elle a besoin tandis qu’elle chemine pour mettre
cet incident derrière elle.
Même si l’enquête n’a mené à aucune conclusion à l’égard du rôle que l’un
ou l’autre des joueurs auraient pu jouer dans cette affaire, l’enquêteur a
recommandé des améliorations que nous travaillons à mettre en œuvre depuis,
et nos efforts en ce sens se poursuivront dans le cadre de nos initiatives
visant à changer la culture de notre sport pour le mieux. Il s’agit
notamment d’étoffer notre code de conduite et de bonifier nos programmes
d’éducation. C’est avec plaisir que nous fournirons de plus amples détails
sur ces efforts aujourd’hui.
Comme je l’ai mentionné d’emblée, opérer ce changement de culture est une
priorité de l’organisation, et nos joueurs et joueuses, entraîneurs et
entraîneuses et autres parties prenantes seront informés davantage des
mesures prises à cette fin.
Dans ce même esprit, nous sommes enthousiastes à l’idée de collaborer avec
nos nombreuses parties prenantes pour tâcher de répondre aux attentes de la
population canadienne envers le sport du Canada. Plus tôt cette année, nous
avons affecté pour la première fois une cadre de Hockey Canada
exclusivement à la sécurité dans le sport. Par ailleurs, nous saluons la
nomination de la première commissaire à l’intégrité dans le sport au Canada
ce printemps ainsi que les nouvelles mesures en matière de responsabilité
des organisations relevant de Sport Canada annoncées par la ministre des
Sports la semaine dernière.
Le message que nous véhiculons à quiconque se sent victime de maltraitance
aux mains d’une personne affiliée à Hockey Canada est que nous voulons vous
entendre. Nous tenons à nous assurer d’offrir un milieu sécuritaire où
soulever vos inquiétudes avec la certitude que celles-ci seront prises au
sérieux et traitées adéquatement. La mission de notre organisation est de «
diriger, développer et promouvoir des expériences enrichissantes au hockey
». Ceci vaut autant pour les activités dans les patinoires et les arénas
que pour les efforts déployés afin que toutes interactions avec nos joueurs
et joueuses, entraîneurs et entraîneuses, bénévoles et membres du personnel
se traduisent par des expériences enrichissantes.
Enfin, il est aussi question de la provenance des fonds ayant servi au
règlement. Nous comptons offrir notre entière collaboration lors de la
vérification financière de la Ministre, mais je peux vous assurer qu’aucuns
fonds publics n’ont été utilisés aux fins du règlement.
Pour terminer, je souhaite prendre cette occasion pour rectifier une
déclaration publique que nous avons faite au sujet de l’enquête policière
qui a été menée il y a quatre ans. Hockey Canada a communiqué avec les
services policiers de London dès qu’elle a été mise au courant de
l’incident, mais jusqu’à tout récemment, nous pensions que la jeune femme
avait décidé de ne pas s’adresser aux policiers. Nous avons depuis appris
par l’entremise de son avocat qu’elle avait bel et bien porté plainte à la
police, qui a choisi de ne pas déposer d’accusations. Par respect pour la
jeune femme, je tenais à faire cette clarification.
Merci, Madame la Présidente.