Alors que les Jeux olympiques d’hiver de 2022 approchent à grands pas,
l’équipe olympique féminine du Canada se prépare aux rigueurs de la
compétition. Mais ces 23 joueuses ne seront pas les seules à représenter le
Canada sur la glace à Beijing.
Alex Blair, Cianna Lieffers, Élizabeth Mantha, Lacey Senuk et Justine Todd
ont été sélectionnées pour arbitrer lors du tournoi de hockey féminin.
Voici l’occasion de faire connaissance avec le quintette qui portera
l’uniforme à rayures blanches et noires avant l’ouverture des Jeux.
Alex Blair (juge de lignes)
Ville d’origine : Drake (Saskatchewan)
Voulant passer plus de temps sur la glace, Alex Blair a fait ses premiers
pas dans le monde de l’arbitrage à l’âge de 11 ans. Après avoir obtenu son
diplôme universitaire, elle a renoué avec cette expérience pour rester en
contact avec le sport qu’elle aime.
« Dans le sport, c’est toujours la même chose : ce qui compte, ce sont les
rencontres qu’on fait, philosophe-t-elle. Les gens ne comprennent pas que
l’arbitrage, c’est aussi un sport d’équipe. On a des coéquipiers, et on
tisse des liens avec d’autres officiels au fil de notre parcours. »
Blair est devenue la première femme officielle de la Ligue de hockey de
l’Ouest (WHL) en septembre dernier, et elle est l’une des premières femmes
à arbitrer dans la Ligue américaine de hockey (AHL). Lorsqu’elle pense à sa
carrière d’officielle, il y a une histoire qui lui vient tout de suite en
tête : un match de la Série de la rivalité opposant les équipes nationales
féminines du Canada et des États-Unis, en 2017.
« C’était ma première expérience de match international. C’était à guichets
fermés à Edmonton, se remémore-t-elle. C’est à ce moment-là que l’arbitrage
est devenu vraiment concret pour moi. »
Quand elle n’est pas sur la glace, Blair travaille à titre de prêteuse pour
Credit Canada et s’occupe de sa fille de deux ans. Elle est ravie de
réaliser son rêve de participer, à sa manière, aux Jeux olympiques.
« Ça peut sonner comme un cliché, mais c’est un rêve qui se réalise. »
Cianna Lieffers (arbitre)
Ville d’origine : Cudworth (Saskatchewan)
Cianna Lieffers a grandi dans un patelin de 800 âmes en pratiquant
plusieurs sports, dont le volleyball, l’athlétisme et le basketball. En
tant que cadette et seule fille de la fratrie, elle a eu le goût d’essayer
le hockey à cause de ses frères.
« Je jouais dans une équipe masculine avec mon petit frère, mais dès que
mon grand frère a commencé à arbitrer, j’ai voulu faire comme lui »,
raconte-t-elle.
Aujourd’hui, à sa 11e saison en tant qu’officielle, Lieffers
s’implique dans cinq ligues de la Saskatchewan : U SPORTS, la Ligue de
hockey junior de la Saskatchewan, la Prairie Junior Hockey League et les
ligues AAA masculine et féminine. Lieffers apprécie les occasions de
voyager et de se faire des amis du monde de l’arbitrage dans différents
pays étant donné son rôle d’officielle à l’international.
« Grâce au hockey, j’ai pu visiter beaucoup de pays où je n’aurais pas eu
la chance d’aller à ce stade-ci de ma vie, explique-t-elle. Je n’aurais
jamais cru que j’allais arbitrer aux Jeux olympiques de 2022. Mais j’ai eu
la chance de progresser jusqu’à ce niveau. »
Même si elle a fait le tour de la planète, son souvenir le plus mémorable
s’est produit chez elle, en Saskatchewan, pendant la Coupe des 4 nations
2018.
« Saskatoon, c’est ma ville maintenant, et j’ai grandi à environ une heure
d’ici. Ce match-là, c’était la première fois que ma famille et mes amis
pouvaient me voir arbitrer un match de la scène internationale en chair et
en os, plutôt que sur Internet à 2 h du matin. C’était vraiment une
expérience spéciale. »
Élizabeth Mantha (arbitre)
Ville d’origine : Longueuil (Québec)
Quand Élizabeth Mantha, qui a 11 ans d’expérience en tant qu’officielle,
n’est pas à la patinoire, elle travaille comme superviseure au Centre
d’urgence 911 de la Ville de Montréal. Cette saison, celle qui a déjà
arbitré dans les ligues M18 AAA et M21 AAA est devenue l’une des premières
femmes à arbitrer dans l’AHL, en plus d’avoir brisé un plafond de verre
dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
« C’est un sentiment extraordinaire, explique la principale intéressée. Je
vois [l’arbitrage dans la LHJMQ] comme une excellente façon de m’exercer.
J’arbitre des matchs professionnels durant la saison, et ça m’aide à
m’améliorer pour les événements internationaux. »
Mantha a commencé à arbitrer pendant son secondaire et à l’université pour
se faire un peu d’argent, et elle a continué d’arbitrer même après avoir
cessé de jouer, pour garder le hockey dans sa vie. L’été, elle aime faire
de la planche à pagayer debout et du camping.
Pour elle, arbitrer aux Jeux olympiques est un rêve qui se concrétise.
« C’est l’objectif d’une vie, dit-elle. Je voulais aller aux JO en tant que
joueuse, mais quand j’ai compris que ça n’arriverait pas, j’ai essayé d’y
aller en tant qu’arbitre. Ça vient couronner 11 années de travail acharné.
Lacey Senuk (arbitre)
Ville d’origine : St. Albert (Alberta)
Lacey Senuk a commencé sa carrière d’officielle pendant la saison
2008-2009. Aujourd’hui, elle exerce son métier dans la Ligue de hockey
junior de l’Alberta et au sein de U SPORTS. Malgré ses 13 années
d’expérience, elle était sans voix lorsqu’on lui a appris qu’elle irait aux
Jeux olympiques.
« C’est surréaliste. J’ai vraiment hâte de représenter toutes les
associations qui m’ont aidée dans mon parcours et toutes les personnes qui
ont contribué à mon développement. »
En dehors du hockey, Senuk se passionne aussi pour le cyclisme; l’été, elle
aime enfourcher son vélo et partir en randonnée. À ceux et celles qui
pensent devenir officiel, elle conseille de plonger. L’arbitrage lui a
donné des souvenirs qu’elle chérira toute sa vie.
« Essayez-le sans préjugés. Peut-être que vous aimerez ça! Les possibilités
sont infinies. C’est une autre façon de rester dans l’univers du hockey
sans devenir entraîneur… et vous serez payé! », résume-t-elle.
Justine Todd (juge de lignes)
Ville d’origine : Smiths Falls (Ontario)
Justine Todd, qui compte 14 ans d’expérience en tant qu’officielle (y
compris un passage aux Jeux olympiques), est aussi agente de police pour le
Service de police de la région de York. On pourrait croire que ça fait
beaucoup de responsabilités, mais elle estime que la flexibilité du travail
d’officielle lui permet de bien concilier ces deux emplois.
« L’arbitrage est un très bon complément à un emploi à temps plein, surtout
pour les femmes comme moi, explique-t-elle. On travaille à temps plein, et
il y a des mères parmi nous... nous avons d’autres responsabilités. Mais la
beauté de l’arbitrage, c’est qu’on choisit nos disponibilités. »
Aux Jeux olympiques de 2018 à PyeongChang, Todd était sur la glace pour le
match d’ouverture du tournoi, un affrontement entre la Suède et la Corée du
Sud qui a eu lieu devant une salle comble.
« Je peux difficilement exprimer ce que ça représentait pour le peuple
coréen, raconte-t-elle. La foule était si bruyante qu’on n’entendait même
pas nos propres coups de sifflet! Sur la glace, la fébrilité était
palpable. C’est l’un des rares matchs où j’étais plus nerveuse qu’à
l’habitude. C’était tellement significatif. »
Après PyeongChang, Todd savait qu’elle voulait aller aux Jeux olympiques
d’hiver de 2022. Eh bien, objectif atteint. Et selon elle, l’expérience est
d’autant plus extraordinaire qu’elle pourra la vivre avec quatre autres
officielles canadiennes.
« Les jeunes officielles que je côtoie ont énormément de talent, et je
savais que j’aurais du pain sur la planche pour [retourner aux Jeux
olympiques]. J’ai une chance extraordinaire. »