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En finir avec les tabous en santé mentale

Grâce à l’initiative Zhilkin’s Vision, Danny Zhilkin et Lauren Shoss souhaitent sensibiliser les athlètes au sujet de la santé mentale et alimenter les conversations sur cet enjeu dans le monde du sport

Shannon Coulter
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6 octobre 2022
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Inspiré par ses coéquipiers et leur passion pour la cause, Danny Zhilkin, médaillé d’or avec l’équipe nationale masculine des moins de 18 ans du Canada au Championnat mondial des M18 2021 de l’IIHF, a créé avec sa compagne Lauren Shoss Zhilkin’s Vision, un organisme sans but lucratif qui vise à faire en sorte que la santé mentale cesse d’être un sujet tabou chez les athlètes. L’initiative vise à sensibiliser le monde du sport à la question de la santé mentale et à faciliter l’accès aux ressources en santé mentale chez les athlètes de tous âges, de sorte que cet enjeu devienne une véritable priorité.

Zhilkin et Shoss se sont entretenus avec HockeyCanada.ca à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale et ont parlé des raisons qui les ont poussés à lancer leur organisme, de ce que cela implique de travailler ensemble en tant que couple, ainsi que de leurs objectifs.

Hockey Canada (HC) : Qu’est-ce qui vous a incités à mettre sur pied Zhilkin’s Vision?

Danny Zhilkin (DZ) : On voulait faire quelque chose de la sorte depuis un bon moment déjà; en fait, depuis que je m’étais joint à ma première équipe de l’OHL, en 2019. Ça n’adonnait jamais, jusqu’au jour où l’on s’est dit que le moment était venu de mettre les choses en branle. Mes anciens capitaines chez le Storm de Guelph ont été une grande source d’inspiration. Je pense à Garrett McFadden et à son initiative McFadden’s Movement , ainsi qu’à Cam Hillis et à sa fondation. Hillis était capitaine lors de mon année recrue et m’a particulièrement influencé. Je me suis d’ailleurs impliqué auprès de sa fondation lors de sa création. C’est super de laisser les athlètes voir toute l’importance de la santé mentale dans le sport.

Lauren Shoss (LS) : La santé mentale est un sujet que j’ai à cœur depuis longtemps. J’ai toujours aimé le sport, surtout la danse et le hockey. Durant mon parcours scolaire, j’ai eu l’occasion de faire des études en psychologie du sport ici à l’Université de Boston, ce qui m’a permis de combiner la santé mentale et le sport, deux domaines qui me passionnent. Étant donné notre bagage, notre intérêt pour la santé mentale, mon cheminement scolaire et mes perspectives professionnelles, il était tout à fait logique, autant pour lui que pour moi, d’embrasser cette cause et d’aider à faire en sorte que la santé mentale ne soit plus un sujet tabou dans ce milieu qui fait partie de nos vies depuis toujours.

HC : Pourquoi est-ce important de dédramatiser les conversations entourant les problèmes de santé mentale chez les athlètes?

DZ : Les gens ne nous voient que sur la glace, en train de performer. Ils nous voient marquer des buts importants, mais n’ont aucune idée de ce que l’on vit, de ce que l’on ressent. On a beau connaître un bon match, les choses se passent peut-être moins bien à la maison ou à l’école. Et même lorsqu’on n’est pas à notre meilleur sur la glace, c’est correct d’avoir des hauts et des bas. La santé mentale, c’est vraiment important au hockey.

LS : Ce n’est pas que le hockey, le sport en général amène son lot de conditions uniques et stressantes qui peuvent influer sur la santé mentale. À mon avis, le rôle que joue le sport dans nos vies et l’identité que l’on tend à se créer autour du sport peuvent nuire considérablement à notre santé mentale. On a souvent des attentes irréalistes à l’égard des athlètes. Il ne faut pas éprouver de difficultés. Ne pas vivre de moments difficiles sur le plan émotionnel. Ne pas avoir de mauvaises journées. Ne pas commettre d’erreurs. C’est comme si l’on s’attendait d’eux qu’ils soient à l’épreuve de tout, et c’est ce qui a mené à ce climat où on ne leur permet pas de s’ouvrir aux autres, où ils préfèrent se taire plutôt que de s’exprimer sur leurs problèmes. Les gens gardent tout en dedans par crainte de conséquences négatives ou de jugement, ce qui pousse certains à quitter leur sport pour enfin prendre soin de leur santé mentale ou provoque des crises chez d’autres. Ce sont toutes des choses évitables, il suffit d’agir pour que ces conversations deviennent courantes, voire banales dans le milieu.

HC : En quoi la santé mentale a-t-elle influencé votre parcours sportif?

DZ : Je l’ai ressenti davantage la saison dernière, à mon année de repêchage. Je me devais de performer et de me démarquer lors de chaque match. Il y avait cette pression de bien jouer, de récolter des points. J’ai dû faire de ma santé mentale une priorité, et j’ai donc pris l’habitude de faire des marches, de parler aux gens qui m’entouraient. Ça m’a aidé tout au long de la saison. Selon moi, le plus longtemps on garde tout ça en dedans, plus on en subit les contrecoups. Je pense que c’est l’une des choses les plus importantes à retenir. Lorsque quelque chose ne va pas, le plus vite on va chercher de l’aide, le mieux on s’en porte.

LS : En danse, les problèmes liés à l’image corporelle, les troubles alimentaires, le perfectionnisme et l’angoisse de performance sont monnaie courante. J’ai aussi grandi avec un frère qui jouait au hockey. Plus ses coéquipiers et lui vieillissaient et progressaient dans le sport, plus ils vivaient de pression. C’est beaucoup demander à des jeunes. On s’attend à ce qu’ils soient capables de composer avec cette pression, mais on ne leur dit jamais vraiment comment s’y prendre. Plusieurs d’entre eux ont eu du mal à gérer cette pression à l’approche du repêchage. Ils se retrouvaient sous les projecteurs malgré leur jeune âge et n’avaient personne vers qui se tourner. En ce sens, ce sont deux sports très différents, mais qui ont certaines similitudes.

Publication de l’équipe pour faire connaître Zhilkin’s Vision

HC : Qu’est-ce que cela implique de travailler en tant que couple sur cette initiative?

DZ : C’est formidable. Lauren est sur le point de terminer ses études à l’Université de Boston cette année, et elle adore ce qu’elle fait. Elle s’occupe surtout du volet psychologie du sport, un sujet qu’elle connaît à fond. Lauren est une femme brillante, une partenaire hors pair, et j’ai bien hâte de voir où tout cela va nous mener dans les années à venir.

LS : On est passés davantage en mode planification opérationnelle, et c’est certainement une première dans notre relation, mais j’ai vraiment l’impression que l’on a des forces complémentaires, lui et moi. Je suis très organisée, j’aime que les choses soient planifiées et savoir où je m’en vais. Danny connaît beaucoup de gens qui nous ont aidés à prendre notre envol, que ce soit son [ancienne] équipe à Guelph ou les Jets. C’est une aventure stimulante et c’est très agréable de la vivre ensemble. On est très fiers du résultat, et de nous.

HC : Que souhaitez-vous accomplir avec Zhilkin’s Vision?

DZ : On aimerait s’impliquer dans l’initiative Project 11 à Winnipeg. C’est là que j’ai été repêché, et je sais que c’est un programme important dans la communauté. On souhaite surtout continuer à étendre notre influence. Si l’on a aidé ne serait-ce qu’une seule personne, c’est déjà un pas de géant pour notre organisme. Ce que l’on cherche d’abord et avant tout, c’est de financer l’accès aux séances de consultation avec un psychologue du sport pour les athlètes.

LS : On sait que l’un des obstacles majeurs à l’accès aux ressources en santé mentale, surtout dans le sport, est d’ordre financier. Il n’est pas rare de voir des séances avec un psychologue du sport coûter plus de 200 $ de l’heure. C’est un service que bien des gens ne peuvent tout simplement pas se permettre. Ce que l’on veut surtout, c’est justement rendre ces ressources un peu plus accessibles pour que les gens qui ont besoin de soutien en santé mentale l’obtiennent. Voilà pourquoi on tente de sensibiliser les athlètes à l’importance de ces ressources. Avec le temps et à mesure que Danny progressera dans sa carrière de hockeyeur, on espère étendre la portée de Zhilkin’s Vision à l’échelle nationale.

Pour en savoir plus sur l’initiative Zhilkin’s Vision, rendez-vous sur le site Web ou le compte Instagram de l’organisme.

Pour plus d'informations :

Esther Madziya
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 284-6484 

[email protected]

 

Spencer Sharkey
Responsable, communications
Hockey Canada

(403) 777-4567

[email protected]

 

Jeremy Knight
Responsable, communications organisationnelles
Hockey Canada

(647) 251-9738

[email protected]

 

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