L’unité est à l’avant-plan au Championnat mondial de parahockey sur glace
2023 de la WPIH grâce à une collaboration entre deux artistes autochtones
locaux.
Brandy Jones est une artiste inuite qui a grandi en Colombie-Britannique et
déménagé à Regina quand elle avait 12 ans. Ses œuvres symbolisent l’unité
entre tous les peuples autochtones au moyen d’un amalgame de techniques
propres à l’art de ces derniers. Rodger W. Ross est de descendance métisse
et crie de la Première Nation George Gordon en Saskatchewan. Artiste
multidisciplinaire depuis plus de quatre décennies, il a produit des
documentaires qui lui ont valu des prix sur la scène internationale.
Apprenez-en plus sur les œuvres qui sont mises en valeur sur le prix de
Joueur du match au tournoi. Les réponses aux questions ont été légèrement
modifiées pour condenser la lecture et en faciliter la compréhension.
Hockey Canada (HC) : Commentest née cette
collaboration
au Championnat mondial de parahockey sur glace 2023 de la WPIH?
Rodger Ross (RR) : J’avais déjà travaillé avec les Warriors
de Moose Jaw, d’abord pour une présentation sur ma culture, puis à la
conception d’un chandail orange pour l’équipe. Quand l’occasion s’est
présentée pour le Championnat mondial de parahockey sur glace, une dame avec
qui j’avais déjà collaboré a donné mon nom. […] Voyant à quel point les
formes artistiques de Brandy fonctionnaient à merveille pour ce prix, ça me
semblait une collaboration parfaite. Donc, lorsqu’on m’a demandé qui je
recommanderais, c’est le premier nom que j’ai suggéré.
Brandy Jones (BJ) : Roger m’a toujours beaucoup appuyée
dans mon travail. Il ne se contente pas de me donner des conseils. Quand
nous collaborons pour des œuvres, il remarque des détails à mesure que je
progresse dans mes créations. Il a un très bon œil. Par exemple, le casque
de hockey de notre œuvre était d’abord lié à une plume qui se trouve juste
derrière. Il m’a dit : « Tu devrais tracer une ligne blanche pour faire une
séparation. » C’est quelque chose que je n’avais pas vu. Je ne veux jamais
dire non à Rodger parce qu’il obtient toujours les mandats les plus
amusants… je suis toujours bien ravie de l’aider.

HC : Quelle est l’inspiration derrière la conception des œuvres pour le
prix de Joueur du match?
RR : Quand on nous a approchés, je voulais en savoir plus
sur le parahockey car je n’avais pas vu beaucoup de matchs. J’en ai regardé
quelques-uns, et je suis tellement impressionné par ce sport, étant moi-même
un ancien joueur de hockey. Pour moi, les mouvements, la puissance et
l’énergie constante des joueurs de parahockey devaient être à l’avant-plan
dans notre création. […] Je voulais d’abord qu’un joueur soit bien mis en
évidence au centre, et aussi qu’on sente le mouvement, car la forme
artistique de Brandy l’illustre tellement bien. Ensuite, je me suis dit que
la meilleure façon d’inclure les pays participants au tournoi était au moyen
de leurs drapeaux. […] On a les drapeaux métis, de la Saskatchewan, du
traité n o 4 et évidemment celui du Canada, qui est représenté
dans le logo. À mes yeux, les drapeaux sont les éléments naturels de
l’œuvre.
BJ : Je trouve le résultat parfait. Pour moi, c’est une
représentation fidèle du Canada.
HC : Brandy, vous avez également créé une autre œuvre pour des parties
prenantes de l’événement. Qu’est-ce qui vous a inspirée pour celle-ci?
BJ : C’est un Oiseau-Tonnerre. Parfois, c’est difficile
pour les gens de bien comprendre ce type de création. Certaines personnes le
voient immédiatement, et d’autres se demandent c’est quoi. Nous en avons
parlé Rodger et moi. Nous avons examiné les quatre directions et ce que
chacune d’entre elles représentait. J’ai vraiment tenté de représenter
chaque animal, mais c’était difficile. J’ai donc préféré me concentrer sur
celui qui était le plus évocateur des quatre. J’ai aussi ajouté un ours.
Mais, pour une raison quelconque, c’est l’Oiseau-Tonnerre qui est vraiment
ressorti du lot, car il y a des éléments qui font penser au tonnerre. C’est
aussi simple que ça. C’est l’animal qui selon moi était le plus suggestif et
qui se démarquait le plus pour représenter ce que nous voulions montrer.
HC : C’est la première fois que le Championnat mondial de parahockey sur
glace est tenu au Canada. Quel est votre sentiment quand vous pensez à
votre contribution au legs de l’événement?
BJ : C’est tellement difficile de répondre à la question
parce que mon sentiment est si fort. Je ne peux le décrire autrement; c’est
beau de pouvoir représenter mon pays et aussi la province dans laquelle je
vis. C’était assurément un travail fait par amour, et je ne pourrais être
plus contente.
RR : Pour moi, c’est une question de relations avec les
autres. Pour des raisons d’inclusion des Autochtones, c’est toujours un
immense honneur pour moi d’accepter une invitation qui me permet de faire
entendre nos voix et qui aide nos peuples à être représentés. Mais je vois
aussi cela comme une obligation de réconciliation. […] Ça me rend vraiment
fier de m’impliquer dans le cadre d’un événement international et d’en faire
partie. Pour Brandy et moi, le fait d’être invités à remettre ce prix pour
le match entre les États-Unis et le Canada devant la planète entière, ça
envoie en message fort. Nous ne sommes jamais partis, et nous ne partirons
jamais. Nos cultures sont belles. Il est temps que nos voix soient
entendues.