Justin Poirier n’a pas eu à chercher très loin pour trouver un modèle.
Son frère, Jérémie, est à ses yeux la personne la plus importante jusqu’à
présent dans sa jeune carrière de joueur de hockey.
« Mon frère, c’est aussi mon meilleur ami, admet le cadet des Poirier.
C’est lui qui m’a montré comment jouer au hockey lorsque j’étais tout
petit. Mon père et ma mère n’ont jamais joué, c’est vraiment mon frère qui
m’a pris sous son aile. »
Déterminé à développer ses talents de marqueur dès un très jeune âge, celui
qui porte les couleurs du Drakkar de Baie-Comeau dans la LHJMQ a commencé
par s’exercer sur une planche à l’extérieur en compagnie de son frère, de
quatre ans son aîné.
Jérémie, jouant de son côté à la position de défenseur, était bien placé
pour lui prodiguer davantage de conseils afin d’améliorer d’autres facettes
de son jeu.
« Nous pouvions nous entraîner dans des situations à 1 contre 1, se
rappelle Justin, originaire de Valleyfield, au Québec. Ça m’aidait pour mieux
comprendre comment déborder un défenseur et tirer au même moment. De petits
trucs comme ça m’ont servi et maintenant, c’est devenu un de mes principaux
atouts. »
À l’instar de son grand frère en 2018, Justin représente le Canada au Défi mondial de hockey des moins de 17 ans qui se déroule cette année à Langley
et à Delta, en Colombie-Britannique.
À chaque point de passage dans son objectif d’atteindre les plus grandes
ligues professionnelles au monde, il est extrêmement reconnaissant envers
l’apport que son frère lui a apporté.
« Il m’a montré comment patiner, comment jouer et si je suis aujourd’hui un
membre du Drakkar ou de l’équipe canadienne, c’est grâce à lui. Je le
remercie et je suis fier d’avoir un frère qui a lui-même réussi à percer
dans le hockey. »
De fait, Jérémie Poirier a joué pendant quatre saisons avec les Sea Dogs de
Saint-John de la LHJMQ avec qui il a remporté la Coupe Memorial en juin
dernier. Choix de troisième ronde (72e au total) des Flames de
Calgary lors du Repêchage 2020 de la LNH, il joue présentement avec les
Wranglers de Calgary dans la Ligue américaine de hockey (AHL).
Quant à Justin, celui-ci n’en est qu’à une première campagne avec le
Drakkar.
Ayant été sélectionné au 4e rang au total lors de l’encan de
2022, il reconnaît que les attentes des partisans étaient plutôt élevées.
« À 16 ans, tu te mets une petite pression, révèle l’ailier droit. La foule
est plus grande. On sait qu’à Baie-Comeau, les partisans sont très proches
de l’équipe. Je venais de sortir de Châteauguay au niveau M18 AAA où il n’y
avait que 400 personnes à l’aréna. Je me retrouve ensuite à Baie-Comeau où
environ 3 000 spectateurs ont assisté au match d’ouverture. Aussi, en
raison du fait que j’ai été le quatrième choix au total, les partisans
s’attendent à quelque chose même si ça n’a aucun effet sur moi. Jusqu’à
maintenant, ça s’est très bien passé et je suis très fier de moi. »
En effet, les Baie-Comois sont rapidement tombés sous le charme de leur
nouveau joueur. À son tout premier match dans la LHJMQ, il y est allé d’une
performance de trois buts dans une victoire de 7 à 1 face à l’Océanic de
Rimouski.
Malgré ses débuts électrisants, Poirier n’a pas été aveuglé par le moment,
bien conscient que la saison était encore très longue.
« C’était un moment plaisant à vivre, concède toutefois celui qui a
accumulé jusqu’à présent six buts et deux passes en huit rencontres. J’ai
donné mon 100 % et j’ai été récompensé. On m’a ensuite un peu comparé à
Sidney Crosby parce qu’il avait aussi réussi cet exploit. Mais ce n’était
qu’un match. Il fallait passer au prochain. On l’efface et on continue à
travailler dans le but de connaître une bonne saison. »
Ce désir de demeurer concentré sur la tâche à accomplir réside dans le fait
que le Drakkar vient de connaître deux saisons en dents de scie
consécutives. Tous les membres de l���organisation s’attendent donc à une
progression lors de la saison en cours.
« Ça fait deux ans que le Drakkar finit dans le bas du classement, note le
meilleur buteur de l’équipe, à égalité avec Isaac Dufort et Matthew
MacDonald. Cette année, nous avons une bonne cuvée de vétérans. À cela
s’ajoutent quatre joueurs âgés de 16 ans qui ont fait l’équipe. On est
encore une jeune équipe, mais on pourrait progresser en raison de nos
vétérans. »
Pour la prochaine semaine, c’est dans l’Ouest canadien que Justin Poirier
tentera de faire scintiller la lumière rouge.
Après avoir découvert l’entourage de Hockey Canada lors du camp
d’évaluation qui s’est déroulé en juillet dernier à Calgary, il veut
profiter de chaque seconde du tournoi.
« C’est un rêve de faire partie de Hockey Canada, affirme le membre de
Canada Noirs. Malgré la centaine de joueurs qui étaient présents, juste de
faire partie des meilleurs de cette catégorie d’âge représentait un
exploit. Et maintenant de me retrouver dans l’une des trois équipes, c’est
encore mieux! J’espère que mon tournoi va bien se dérouler, et je vais
faire tout mon possible pour y arriver. »
Et comme à chaque moment important dans sa carrière, Justin n’est qu’à un
coup de fil près de Jérémie si des questionnements se profilent dans sa
tête.
Avant le début de la compétition, il n’a d’ailleurs pas hésité à utiliser
l’expérience acquise par son grand frère.
« Ce sont tous de bons joueurs qui se retrouvent ici, donc ton rôle peut
être différent de celui que tu as avec ton équipe junior, conclut le jeune
attaquant. Il faut juste garder la tête haute, rester positif et jouer le
rôle que les entraîneurs t’ont donné. En espérant que notre équipe gagne le
tournoi à Langley. »