La communauté du hockey est connue pour se montrer à la hauteur et se
retrousser les manches quand il y a du travail à faire. Que ce soit chez
les joueurs, les parents, les bénévoles ou les partisans, l’entraide et
l’implication font partie intégrante de ce sport.
« C’est très important pour nous [d’être impliqués], parce que nous
essayons d’inculquer de bons principes à notre fils Liam », affirme Justen
McGillis, d’Angus, en Ontario. « Nous voulons lui montrer tandis qu’il est
jeune que c’est bien d’aider les autres, de faire de bonnes actions et de
participer à la vie communautaire. »
En ce moment, si Justen et Liam se retroussent les manches, c’est pour
demander aux membres de la communauté du hockey de se départir de leurs bas
en vue de venir en aide aux sans-abri.
Liam, qui a six ans, et son ami Fynn, qui a en sept, ont pris l’initiative
en novembre de recueillir le plus grand nombre de paires de bas de hockey
possible. Pour ce faire, ils ont pris un arrangement avec un magasin de
sport local pour la collecte des dons de bas. Ils ont perdu le compte, mais
ils estiment avoir recueilli de 750 à 1 000 bas, soit l’équivalent de six
sacs de poubelle bien pleins, à donner à Toques from the Heart.
L’idée de réchauffer les cœurs et les têtes a été lancée par les fondateurs
de l’initiative Toques from the Heart, Matthew Milne, Casey Rogan
et Matt Carter, trois étudiants de l’Université McMaster qui fabriquent des
tuques à partir de vieux bas de hockey. Pour chaque tuque achetée, une
tuque est donnée à une personne en situation d’itinérance.
La journée même où Liam et Fynn ont recueilli leurs bas donnés à la fin de
novembre, ils ont pris les rues d’assaut à Hamilton pour distribuer 170
tuques faites de bas de hockey aux sans-abri. Justen McGillis était fier de
l’étincelle dans les yeux de Liam lorsqu’il tendait une tuque à une
personne dans le besoin, réalisant l’impact de son geste. « On espère que,
plus tard, il y repensera et se rendra compte de la portée de ses actions.
Je ne crois pas qu’il en est tout à fait conscient pour l’instant. »
Justen a contacté l’initiative Toques from the Heart une première
fois sur Instagram et a été immédiatement attiré par la nature du projet et
la façon dont son jeune fils et lui pouvaient s’impliquer.
L’idée purement canadienne de fabriquer une tuque à partir d’un bas de
hockey est née exactement de la manière qu’on pourrait s’imaginer. « Je
rigolais un jour après l’entraînement et je me suis mis un bas sur la tête
», raconte Matthew. Ma mère, qui est une passionnée de couture, m’a dit
qu’elle pourrait facilement se servir du bas pour me faire une tuque. Je la
portais partout, à l’école, et cette idée m’est restée en tête. »
Il a dit s’être creusé les méninges pour trouver une façon de mettre ces
tuques maison au profit d’une bonne cause. Il en a donc discuté avec Casey.
« On a parlé de lancer une initiative qui nous permettrait de gagner en
expérience tout en aidant d’autres personnes », explique Casey.
L’entraide communautaire et la durabilité sont les moteurs de l’entreprise
du trio. « Habituellement, les bas traînent dans les sous-sols jusqu’à ce
que les parents les jettent à la poubelle », dit Matt. « On a pu les
récupérer et non seulement les réutiliser pour en faire quelque chose de
nouveau, mais aussi soutenir des personnes dans le besoin. On mise surtout
sur la communauté; le fait de continuer d’acheter des tuques, de donner des
bas et de parler de notre initiative est ce qui nous permettra d’aider
autant de personnes que possible. »
Pour répandre la nouvelle, le groupe s’est tourné vers des influenceurs
Web. Préconisant une approche locale, ils ont envoyé des tuques
promotionnelles à des joueurs au hockey mineur qui ont des comptes
Instagram où on les voit s’exercer à tirer des rondelles dans leur sous-sol
et dans leur cour.
Casey n’a pas été surpris de voir les parents se mobiliser en grand nombre
pour cette initiative. Il raconte que, lorsqu’il était petit, il a été
témoin de l’esprit communautaire en se rendant à ses entraînements le
matin, où tous les parents se parlaient. C’était d’ailleurs le cas de son
père, qui était très impliqué à titre d’entraîneur pour l’équipe.
Justen sait qu’aucune communauté ne se compare à la famille du hockey, qui
est unique dans sa capacité à créer un impact. « Il y a une belle ambiance
familiale. Mon fils a six ans, bientôt sept, et j’étais l’entraîneur-chef
de son équipe des Timbits, donc ce que je retire d’emblée du hockey, c’est
l’aspect familial, les amis – nous avons en fait de très bons amis qui
datent de la première équipe de Liam avec lesquels nous sommes restés en
contact. C’est simplement une atmosphère familiale où tout le monde unit
ses efforts quand quelqu’un a besoin d’un coup de main. Pour nous, c’est
vraiment cet aspect familial et chaleureux qui nous attire vers le hockey.
»
Depuis, les McGillis ont également recruté la double médaillée d’or
olympique Haley Irwin pour se joindre à la cause. Liam lui a vendu quelques
tuques après s’être trouvé sur la même glace qu’elle.
Irwin sait que, lorsque des joueurs de hockey mineur s’impliquent dans leur
communauté, ils peuvent avoir un impact important non seulement sur
eux-mêmes au fil de leur parcours, mais aussi sur les causes qu’ils
soutiennent collectivement.
« Ils ont la capacité d’unir leur communauté en rassemblant les gens pour
donner au suivant, sensibiliser la population, répandre la joie et jouer un
rôle de meneur », estime-t-elle. « Un tel impact positif peut durer des
années! »
Matt soutient qu’il jouait au hockey avant de pouvoir marcher, mais le
projet des tuques lui a permis de redécouvrir la communauté du hockey dans
son ensemble sous un jour différent. Il travaille désormais auprès
d’enfants âgés de 8 à 15 ans où il jouait auparavant.
Matthew ressent la même chose : « Le hockey est sans contredit mon sport
préféré, c’est tellement positif pour l’essor de la communauté et c’est
vraiment amusant. »
La prochaine étape pour l’initiative Toques from the Heart est
d’étendre ses activités à l’ensemble du Canada.
Et qu’en est-il de la famille McGillis? « On va continuer de recueillir des
bas pendant l’année pour la prochaine saison. On aimerait pouvoir aider le
projet avec les dons et la vente de tuques chaque année avant Noël »,
soutient Justen. « On veut sensibiliser la population à cette initiative,
parce que c’est vraiment une belle cause. »
On te lève notre tuque, Liam, pour mettre cette période unique où les
arénas sont fermés au profit de la communauté. Le leadership, la générosité
et l’empathie sont les marques d’un bon coéquipier.
Pour en savoir plus sur Toques from the Heart, visitez le toquesfromtheheart.ca (en
anglais seulement).