Après des mois de vidéoconférences, de séances vidéo virtuelles et de
planification, encore et encore, l’équipe nationale féminine du Canada peut
enfin sauter sur la glace.
Quarante-sept des meilleures joueuses au pays ont été invitées au camp
d’entraînement BFL de l’équipe nationale féminine, présenté par Sobeys, qui
débutera le 17 janvier. Trente-cinq d’entre elles seront en mesure de
sauter sur la glace au domicile de Hockey Canada, au Parc Olympique du
Canada de WinSport.
La pandémie de COVID-19 a bousculé le calendrier régulier, retardant aux
premières semaines de 2021 le Festival d’automne annuel, qui ouvre
habituellement la saison en septembre.
Toutefois, si le mois diffère, l’approche, elle, demeure la même.
« Il n’y a pas vraiment de différence avec notre camp habituel au Festival
d’automne », soutient Troy Ryan, qui revient pour une deuxième saison comme
entraîneur-chef de l’équipe nationale féminine du Canada. « L’essentiel de
ce camp consiste à créer un bon point de contact avec les athlètes. Le camp
se tient en début d’année surtout pour évaluer les joueuses. Cette occasion
de voir les meilleures hockeyeuses s’affronter en contexte de compétition
s’avère très utile plus tard. »
Et ce plus tard s’en vient vite.
Le Championnat mondial féminin 2021 de l’IIHF, qui se déroulera à Halifax
et à Truro, en Nouvelle-Écosse, doit débuter le 7 avril. Troy Ryan, Gina
Kingsbury, la directrice des équipes nationales féminines, ainsi que les
autres membres du personnel disposent donc de moins de trois mois pour
choisir et préparer l’équipe, qui visera l’or à domicile.
Cela dit, pour Ryan, tout ce qui manque, c’est le volet sur glace. Comme il
a été impossible de réunir toute l’équipe en personne en raison de la
pandémie, le volet hors glace a gagné en importance.
« Nous communiquons régulièrement avec les athlètes. Nous discutons de
performance mentale ou de préparation physique, et nous tenons aussi des
séances vidéo axées sur le hockey. Nous explorons notre culture en
profondeur et l’environnement que nous voulons créer pour ce groupe, et ça
nous aide beaucoup. Je pense que nos vidéoconférences ont traduit ce que
nous aurions aimé faire si nous avions été ensemble en groupe. Nous avons
donc pu développer la dimension sociale et l’esprit d’équipe. »
L’entraîneur-chef est également porté par le fait que la plupart de ses
joueuses jouent ensemble depuis des mois dans l’un des trois centres
canadiens organisés par la Professional Women’s Hockey Players Association
(PWHPA), à Calgary, Montréal et Toronto, et d’autres sont actives avec leur
équipe de la NCAA, au sud de la frontière.
En fin de compte, l’approche de Ryan et de son équipe n’est pas bien
différente de celle de tous ceux qui tentent de composer avec la pandémie
et les défis sans précédent qui en découlent : concentrer nos efforts sur
ce que nous pouvons contrôler, et saisir les occasions qui se présentent à
nous.
« C’est une véritable affirmation de tout ce que nous enseignons comme
entraîneurs. Cette pandémie nous a amenés à mettre nos valeurs et nos
convictions en pratique. On peut certes s’embrouiller avec tout ce qu’on ne
peut pas faire et ce qui n’est pas de notre ressort. En ce moment, nous
misons plutôt sur ce que nous pouvons contrôler. Notre lien avec les
athlètes est bon. On en sent l’authenticité. Même si nous avons été forcés
de communiquer par vidéoconférence, nous avons réussi à rendre nos échanges
sincères et pertinents. »
« La pandémie a bien sûr amené son lot d’inconvénients, mais il y a aussi
des aspects positifs. Je pense que nous avons bien réussi à accomplir ce
sur quoi nous avions le contrôle – la planification, les menus détails du
programme. Les choses vont bien à l’amorce du camp. »