Ce que Xavier Simoneau a réalisé sur la patinoire avec les Voltigeurs de
Drummondville la saison passée est impressionnant. À sa première année
comme capitaine, il a récolté 89 points en 61 matchs pour se hisser au
cinquième rang des pointeurs de la Ligue de hockey junior majeur du Québec
(LHJMQ) et aider la jeune formation des Voltigeurs à terminer en sixième
position du circuit.
À l’extérieur de la patinoire, l’athlète de 19 ans a probablement fait
encore mieux. Il a lancé son programme « Les amis à Simy », a donné de son
temps à l’organisme Autisme Centre-du-Québec de même qu’à l’Association de
hockey mineur de Drummondville, a fait des visites dans les écoles et les
hôpitaux et a été le président d’honneur de la collecte de sang des
Voltigeurs.
Tout ça soulève une question… comment Simoneau trouve-t-il le temps de
dormir?
« Je n’ai pas d’enfants. Je n’ai pas de femme. Je n’ai rien d’autre à faire
[quand je ne suis pas à l’aréna] », explique-t-il. « Alors, pourquoi pas?
Je n’aime pas vraiment jouer au Xbox, donc je ne suis pas du genre à passer
toute ma journée devant la télévision dans mes temps libres. Je veux passer
ce temps avec les gens de ma communauté. »
Cet état d’esprit et son leadership à l’extérieur de la patinoire ont
permis à Simoneau de gagner le prix de l’Humanitaire de l’année dans la
LHJMQ et la Ligue canadienne de hockey (LCH).
« Il a tout fait ça par lui-même », témoigne Steve Hartley, entraîneur-chef
des Voltigeurs. « Ce n’est pas une initiative qui a été lancée par notre
organisation. Il voulait faire une différence et redonner à la communauté
qui lui a tant donné depuis qu’il est ici à Drummondville. Ça ne fait que
prouver quel type de jeune homme il est. »
Son implication dans la communauté lui vient de son enfance, alors qu’il se
trouvait dans un rôle inverse à celui d’aujourd’hui.
Originaire du petit village de Saint-André-Avellin, au Québec, Simoneau
faisait la route d’une heure avec ses parents vers le sud-ouest en
direction de Gatineau pour aller voir les Olympiques. En observant les
futurs joueurs de la LNH Claude Giroux et Paul Byron comme chefs de file de
l’équipe, Simoneau est rapidement tombé en amour avec le hockey junior
majeur.
« Je rêvais toujours d’obtenir un autographe d’un joueur de la LHJMQ, de
patiner avec ces gars-là et de juste leur parler », confie-t-il. « Pour
moi, ces gars étaient mes idoles. Je rêvais de jouer dans cette ligue. En y
étant aujourd’hui, c’est assez cool de pouvoir être l’idole de jeunes
enfants. »
La pièce maîtresse de l’implication communautaire de Simoneau, c’est le
programme « Les amis à Simy », qui est un résultat de son rôle de
porte-parole de l’organisme local pour les personnes autistes. Selon le
site Web des Voltigeurs :
Xavier Simoneau et les Voltigeurs ont mis sur pied « Les amis à Simy »
afin de récompenser des enfants qui travaillent fort au quotidien à
l’école comme à la maison. Que ce soit des enfants de votre entourage
qui ont accompli de bonnes actions, pour reconnaître une initiative
digne de mention ou pour souligner les efforts d’enfants qui ont des
difficultés d’apprentissage, qui combattent la maladie ou tout
simplement des enfants qui vivent des moments plus difficiles et qui
demeurent forts à travers les épreuves, ils sont les candidats
recherchés.
Durant la saison 2019-2020, Simoneau a invité plusieurs jeunes partisans à
chaque match local en prenant soin d’aller à leur rencontre après.
« C’était ma troisième année [à Drummondville] et je voulais donner plus.
Je voulais me rapprocher des amateurs. Pas seulement les enfants autistes
ou handicapés, mais aussi ceux qui avaient de bons résultats à l’école. Je
monte les voir [après le match] et je leur parle pour m’assurer qu’ils ont
eu une belle soirée. »
Avec Simoneau sur la glace la saison passée, il y en a eu de belles soirées
à Drummondville. Les Voltigeurs ont remporté 19 de leurs 31 parties à
domicile et leur capitaine a obtenu au moins un point dans 22 des 30 duels
auxquels il a participé.
Ce genre de production et sa récolte de 10 points en quatre rencontres pour
lancer cette saison 2020-2021 écourtée en raison de la pandémie ont été
suffisants pour mériter une invitation au camp de sélection Sport Chek de
l'équipe nationale junior du Canada.
Cependant, peu importe la raison, ça n’a pas été suffisant pour entendre
son nom au repêchage de la LNH. Simoneau a vécu deux repêchages sans être
sélectionné.
« J’ai suivi ça de près, mas quand j’ai vu que j’avais été ignoré, j’étais
vraiment fâché », exprime-t-il. « Mais le lendemain, je me suis réveillé,
je suis allé à l’aréna avec mon état d’esprit habituel en me disant que
j’allais prouver à ces [équipes de la LNH] qu’elles avaient tort. »
« Il était déçu, mais il ne s’est pas assis dans un coin à se morfondre »,
lance Hartley « Il est revenu à l’aréna le jour suivant et s’est occupé de
ses affaires. Et je pense qu’il a démontré qu’il était le meilleur joueur
sur la glace. »
À ses deux premières parties après le repêchage, deux victoires contre les
Foreurs de Val-d’Or, Simoneau a participé à cinq des six buts de son équipe
– il en a marqué un et a préparé le but gagnant en prolongation dans un
gain de 2-1 le 9 octobre, puis il a accumulé deux buts et une aide dans un
triomphe de 4-1 le soir d’après.
Ce genre d’impact, ce n’est qu’une partie de ce que Simoneau se souviendra
quand son séjour à Drummondville prendra fin. Et quand il quittera sa ville
de hockey junior pour de bon, il voudra s’être assuré que son legs sera
bien plus grand que de simples statistiques.
« Chaque année sur la glace avec mon équipe, je donne tout ce que j’ai pour
le bien de ma troupe, mais j’ai aussi une pensée pour la communauté »,
dit-il, à propos de ce qu’il voudrait que les partisans pensent de lui.
« Je veux juste qu’ils disent "Oui, c’est un bon joueur, mais il a toujours
été une bonne personne aussi". »