Huit mois après sa défaite crève-cœur en prolongation contre les États-Unis
dans le match pour la médaille d’or aux Paralympiques, l’équipe nationale
de parahockey du Canada entreprend sa nouvelle saison cette semaine à la
Coupe de parahockey Canadian Tire 2018.
Mais l’équipe qui s’avancera sur la glace à London sera bien différente de
celle qui est passée à 37,8 secondes de remporter l’or à PyeongChang.
Six joueurs de la formation paralympique, dont plusieurs grosses pointures,
sont partis, prenant une année loin du sport pour soigner des blessures et
explorer leurs options à l’extérieur du jeu.
Cette liste comprend le capitaine Greg Westlake, les excellents défenseurs
Steve Arsenault, Brad Bowden et Adam Dixon, et les avants Ben Delaney et
Bryan Sholomicki; ensemble, ces six joueurs ont inscrit 13 buts et accumulé
39 points en Corée du Sud; ils ne seront donc pas faciles à remplacer.
Mais ces absences représentent une occasion pour six recrues d’Équipe
Canada qui en seront à leurs débuts à London, et l’entraîneur-chef Ken
Babey aime ce que ces joueurs apportent sur la glace.
« Je crois que nous allons être plus rapides et je pense que nous allons
avoir beaucoup plus d’énergie à cause de la jeunesse, et j’espère que ce
sera de bon augure pour nous », dit Babey. « Nous manquerons parfois
d’expérience, mais dans l’ensemble, nous sommes encore l’équipe canadienne
que nous avons été, et avec le temps, nous serons plus forts que jamais. »
Et ce n’est pas comme si les Canadiens manquaient de puissance ou de
leadership. Les cinq meilleurs pointeurs des Paralympiques – avec Tyler
McGregor et Liam Hickey en tête – sont de retour et l’équipe profitera du
savoir-faire de vétérans.
« Je crois que les vétérans sont la clé », dit Babey. « Les entraîneurs
peuvent parler et enseigner des choses, mais ce sont surtout les joueurs
chevronnés qui le font de diverses façons, en étant des amis, en
socialisant, en donnant l’exemple sur la glace, en expliquant des choses à
leurs pairs, et je crois que cela a un impact plus grand que n’importe
quoi.
« Nos gars ont fait du très bon travail, ils ont réagi à cela, et nous
verrons comment tout va se dérouler cette semaine. Le vrai test sera de
composer avec la pression et de livrer des luttes; nous verrons alors ce
dont nous sommes capables. J’aime nos chances et j’aime les progrès que les
gars ont réalisés. »
Ils ont aussi profité de l’expérience internationale acquise auprès de
l’équipe nationale de développement de parahockey du Canada. Les six
nouveaux joueurs – Alexis Auclair, Rod Crane, Cody Dolan, Anton
Jacobs-Webb, Micah Kovacevich et Garrett Riley – ont joué au sein de
l’équipe de développement et ils connaissent les attentes qui accompagnent
le fait d’endosser le chandail orné de la feuille d’érable.
Et malgré la présence de nouveaux visages au sein de la formation, ces
attentes n’ont pas changé.
« Si vous jouez au hockey pour le Canada et que votre objectif n’est pas de
remporter chaque match, vous n’êtes pas un joueur de hockey canadien »,
déclare Billy Bridges qui, à l’amorce de sa 21e saison avec
l’équipe nationale, occupe le premier rang de tous les temps au chapitre
des matchs joués (219), des buts (183), des aides (200) et des points
(383). « Nous reconnaissons qu’il y a un processus et que nous avons de
nouveaux joueurs, mais vétéran ou recrue, nous devons être fiers de notre
effort. »
La saison 2018-2019 marque le début d’un nouveau cycle paralympique de
quatre ans, et avec Beijing et les Jeux de 2022 dans la mire, existe-t-il
un meilleur moment pour repenser Équipe Canada?
Il reste peut-être 1 188 jours avant les cérémonies d’ouverture en Chine,
mais le travail commence maintenant.
« Dès le départ, nous avons insisté sur les quatre prochaines années de
développement du parahockey au Canada, et cela commence avec cette équipe
», affirme Bridges. « C’est spécial de profiter de l’énergie [des recrues]
et de redéfinir la culture de notre équipe. Les gars qui ne sont pas parmi
nous cette année sont irremplaçables, et j’espère que ces gars réalisent
que le moment est venu pour eux d’établir leur propre identité comme
joueurs. »