À première vue, la Ligue de hockey féminin midget AAA de la Saskatchewan
semble avoir été clémente à l'endroit des Stars de Saskatoon quand elle a
préparé le calendrier. L'équipe ne dispute aucun match entre le 23 octobre
et le 8 novembre; le Championnat national féminin des moins de 18 ans 2017
se déroule durant cette période.
Le calendrier est agréable et c'est voulu.
« L'an dernier, j'ai fait l'erreur de réserver quelque chose en pensant que
nous aurions seulement quelques joueuses absentes », commente
l'entraîneur-chef des Stars, Greg Slobodzian. « Finalement, six joueuses
étaient parties [pour le National des M18 2016]. Cette année, j’ai fait
autrement, car je savais que nous en aurions plusieurs. »
Que dire de dix? La moitié de la formation de la Saskatchewan.
« Dix, ça m'a surpris un peu », admet Slobodzian, lui-même un entraîneur
adjoint de la troupe provinciale, « mais certaines filles ont eu de très
bons étés à s'entraîner et à devenir plus fortes, travaillant sur leurs
habiletés avec la rondelle. J'étais très content de voir autant de
représentantes des Stars. »
La délégation des Stars comprend une gardienne de but – Jordan Ivanco –
deux défenseures – Grace Tam et Dana Wood – et sept avants – Joelle Fiala,
Jordyn Holmes, Kaitlin Jockims, Anna Leschyshyn, Mackenna Parker, Jayda
Sachs et Grace Shirley.
« J'étais fière de tout le monde et très excitée que nous puissions toutes
être réunies là-bas », lance la capitaine des Stars, Mackenna Parker. « Nos
efforts ont porté leurs fruits. »
« Il est maintenant espéré que la familiarité entre les joueuses sera
payante et qu'elle mènera peut-être à la toute première médaille des filles
des Prairies au National des M18. »
Cette familiarité a certainement été bénéfique dans leur ligue. L'équipe
présente un dossier de 8-0, ayant dominé ses adversaires 62-9. Avec 32
points déjà (18B 14A), Parker a participé à plus de la moitié des buts de
sa formation. Les Stars ont trois joueuses de centre, alors Parker joue
toujours avec des ailiers différents. Et avec aucun trio figé, la
familiarité entre les coéquipières – leurs habitudes, leurs tendances – va
au-delà des trios et des paires de défenseures.
« Nous nous faisons toutes confiance l'une et l'autre », analyse Parker. «
Nous parlons toujours sur la glace et ça aide tout le monde par rapport à
notre vision sur la glace.
« J'en suis à ma quatrième année avec les Stars, alors je connais beaucoup
de filles dans l'équipe et en ayant joué avec elles depuis si longtemps, je
sais exactement ce qu'elles aiment et ce qu'elles vont faire. »
« La continuité, la chimie, savoir ce que l'autre personne pense, c'est ce
qui nous donnera, je l'espère, un certain avantage », explique Slobodzian.
Les joueuses de la Saskatchewan se sont entraînées ensemble une seule fois
avant de faire le voyage en direction de Québec. Pour connaître du succès
en compétitions de courte durée, les joueuses doivent s'appuyer l'une et
l'autre rapidement. Même si ce n'est pas aussi simple que de bâtir la
formation des Stars, si des joueuses cliquent ensemble – comme Fiala et
Shirley, note Slobodzian, « C'est comme si elles partageaient le même
cerveau ces deux-là » – il ne ferait aucun sens de les séparer.
Autant la familiarité favorise une équipe, autant l'expérience d'avoir joué
sur la scène nationale peut aussi aider.
Ivanco, Holmes, Parker et Shirley ont porté les couleurs de la
Saskatchewan. Ces quatre joueuses de même que Fiala, Leschyshyn et Wood ont
participé à la Coupe Esso 2016, le Championnat national midget féminin du
Canada. Et l'année d'avant, Holmes et Parker – en tant que joueuses
sous-âgées du niveau bantam – et Shirley – à titre de joueuse affiliée –
ont remporté le bronze à la Coupe Esso.
(Parker et Shirley ont également goûté à la pression de la rivalité entre
le Canada et les États-Unis en tant que membres de l'équipe nationale
féminine des moins de 18 ans du Canada l'été dernier.)
« Tout le monde est bon [au National des M18], commente Shirley », alors
tout est une question de préparation. C'est une semaine épuisante, il faut
garder son corps et son esprit en santé. »
Saskatoon excelle dans les marathons, ayant gagné les titres de sa ligue et
de sa province en 2015 et 2016, mais l'expérience leur a montré ce qui
était important pour connaître du succès dans un sprint.
« Tu dois trouver différentes façons de marquer », affirme Slobodzian. « La
dernière fois, au National, nos bâtons n'ont pas produit grand-chose. » Les
rondelles ont frappé l'extérieur des poteaux et pris une trajectoire
opposée au lieu de pénétrer dans le filet. Autant les Stars ont du talent –
et autant elles ont marqué sur des montées – autant des fois il vaut mieux
garder les choses simples et tirer des rondelles au filet pour marquer. «
Cette année, nous faisons un suivi des types de buts que nous marquons, et
nous avons eu pas mal plus de buts générés par le travail cette année que
dans les dernières. »
C'est difficile de montrer à une joueuse comment répondre à la pression
d'un match. Mais après s'être créé assez d'occasions dans des matchs
importants – deux finales du Mac’s Midget Tournament, deux présences à la
Coupe Esso – les joueuses sont clairement plus à l'aise dans ces moments.
« [Au début], j'étais nerveuse », souligne Parker, « mais maintenant que
j'ai vécu ces moments, je me sens confiante et je joue mon jeu avec mes
meilleures amies. Je sens que nous pouvons y arriver. »
Le succès cette semaine dépend des mêmes joueuses, avec un plan de match
différent. Une compétition plus féroce engendre des matchs gérés de façon
plus méticuleuse et les très talentueuses Stars devront briller encore plus
dans leur propre zone.
« Nous essayons toutes d'être meilleures sur le plan individuel », confie
Shirley, « mais en fin de compte, il faut que l'équipe soit meilleure. »
Et avec une familiarité qui rend ses joueuses à l’aise, peut-être que la
Saskatchewan grimpera sur le podium.