Les Oilers d’Edmonton ont un slogan d'équipe : Oiler un jour, Oiler
toujours.
Les anciens adoptent ce slogan et reviennent souvent à Edmonton pour
redonner à la communauté qui les a soutenus au fil des ans.
Shannon Szabados se sent elle aussi interpellée. Même si elle n'a jamais
été une membre officielle des Oilers, elle entretient une relation unique
avec l'organisation. Elle a grandi en regardant les Oilers, son équipe
locale, elle a été aux écoles pour gardiens de but de Bill Ranford pendant
plusieurs années, elle s'est entraînée avec l'équipe et, au cours des
dernières années, elle a été honorée par le club pour ses médailles d'or
remportées avec l'équipe nationale féminine du Canada aux Jeux olympiques
d’hiver de 2010 et de 2014.
Il est donc facile de s'imaginer à quel point Szabados sera fière de sauter
sur la glace de la Rogers Place dimanche soir en compagnie de ses
coéquipières canadiennes pour y affronter les Américaines dans la dernière
rencontre de la série de six matchs en préparation des Olympiques.
« C'est un moment excitant pour moi », dit Szabados, qui a disputé un match
jusqu'à présent dans la série, où elle a réalisé 27 arrêts dans un gain de
2-1 en prolongation le 3 décembre, à St. Paul, au Minnesota. « Je suis née
et j'ai passé toute mon enfance à Edmonton, et avec tout ce qui s'y passe
dernièrement... Le nouvel aréna, la présence de McDavid, l'ambiance dans la
ville; Edmonton est déjà une immense ville de hockey, mais l'engouement n'a
fait que s'accroître ces dernières années. »
Szabados n'a jamais joué à la Rogers Place (elle s’y est rendue pour de
nombreux événements), et il ne fait aucun doute que la foule d'Edmonton
lui réservera un accueil chaleureux à ses débuts dans le nouvel aréna.
La gardienne de but reste une Edmontonienne des plus fidèles. Le hockey l'a
menée à différents endroits dans le monde, mais elle revient toujours chez
elle dans la capitale albertaine.
Szabados passe d'innombrables heures dans la communauté à redonner aux
autres, que ce soit par l’organisation d'écoles de hockey pour la prochaine
génération de gardiens de but, la tenue de conférences pour partager son
expérience dans les écoles locales ou la collecte de fonds pour des
organismes de bienfaisance locaux, comme la Fondation communautaire des
Oilers d’Edmonton.
Selon elle, son désir de redonner provient de tout ce que la ville et ses
habitants représentent pour elle et de tout le soutien qu'elle a reçu au
fil des ans.
« Je me fais toujours demander comment j'ai commencé à jouer au hockey »,
dit-elle. « Edmonton est tellement une belle ville de hockey, donc, dans
mon cas, c'était parce que j'ai grandi en regardant les Oilers quand
j'avais deux ou trois ans, que j'ai pu les voir à la télévision, qu'il y
avait cette accessibilité et la possibilité d'aller à des matchs. Dans la
ville elle-même, il y a énormément d'occasions. Quelques-uns de mes plus
beaux souvenirs sont lorsque je patinais sur des patinoires extérieures. Il
y a des douzaines de patinoires l'hiver où les jeunes peuvent aller
patiner. Ce sont des trucs comme ça qui ont fait de moi la joueuse de
hockey et la personne que je suis aujourd'hui.
« Un de mes plus grands mentors quand j'étais petite était Bill Ranford, et
j'ai eu la chance d'aller à ses écoles pour gardiens de but juste à
l'extérieur de la ville pendant plusieurs années, où j'ai pu apprendre de
lui. J'ai encore une photo de lui tenant le trophée Conn-Smythe dans ma
chambre. »
Szabados se dit ravie de l'occasion de jouer devant les partisans de sa
ville natale, mais une fois le match amorcé, ce sera du sérieux. Le Canada
et les États-Unis s'affronteront le 14 février en ronde préliminaire aux
Jeux olympiques d’hiver de 2018 à PyeongChang, en Corée du Sud, et Szabados
et ses coéquipières connaissent l'importance de la série de six matchs
contre les Américaines dans le cadre de leurs préparatifs.
« Ce sont des matchs très importants pour nous », affirme-t-elle. « Ce sont
des tests non seulement sur le plan individuel, mais pour l'équipe aussi.
Nous aimons jouer contre elles entre autres parce qu'elles forment une
excellente équipe, mais aussi parce qu'elles peuvent nous montrer ce sur
quoi nous devons travailler. Il faut jouer contre une bonne équipe pour
constater ses propres faiblesses. »
Szabados est l'une des trois gardiennes qui tentent d'obtenir le poste de
partante pour Équipe Canada à PyeongChang. Au début de la centralisation de
2017-2018, elle était la favorite pour ce poste en raison de ses succès
précédents au sein d'Équipe Canada dans ses conquêtes de l'or à Vancouver
et à Sotchi.
Cela dit, la joueuse de 31 ans sait que les prédictions ou les attentes de
l'extérieur – tant des partisans que des médias – ne signifient pas
grand-chose. Au moment de la centralisation de 2009-2010, elle était la
troisième gardienne de but derrière les vétérantes Kim St-Pierre et
Charline Labonté, mais a fini par gagner le poste de partante lors du match
pour la médaille d’or.
Cette année, Szabados se partage le filet avec Ann-Renée Desbiens et
Geneviève Lacasse au sein de la formation canadienne.
« Je ne tiendrai rien pour acquis, ça, c'est sûr », dit-elle. « J'ai été la
plus jeune et j'avais l'étiquette de troisième gardienne, mais je me suis
battue pour devenir la numéro un. C'est à moi de travailler fort et de
mériter ce poste, mais c'est aussi mon rôle de veiller à ce que, si je ne
suis pas la gardienne partante, celle qui le sera soit prête. Mon rôle
cette année est celui de la gardienne plus âgée. Je serais à l'aise que ce
soit l'une ou l'autre de ces joueuses qui soit devant le filet dans le
match pour la médaille d’or. »