Depuis dix ans, l'équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada
est devenue un tremplin pour les futures étoiles où les jeunes joueuses ont
la chance d'accumuler de l'expérience internationale avant d'accéder aux
plus hauts niveaux de ce sport.
Poulin. Jenner. Spooner. Fortino. Ces noms qui sont désormais associés au
hockey féminin canadien appartiennent à des joueuses qui ont d'abord porté
le chandail d'Équipe Canada pour l'équipe des moins de 18 ans.
Cela dit, il ne s’agit pas d’un bagage essentiel pour connaître du succès.
Parlez-en à Renata Fast.
La défenseure a pris un chemin considérablement plus rapide vers une
centralisation olympique comparativement à d'autres coéquipières. Ce n'est
qu'en août 2014 que Fast a joué son premier match international, après sa
deuxième saison à l'Université Clarkson.
Pourtant, elle s’était fait remarquer par le programme national. Fast a été
invitée au camp de sélection estival de l'équipe nationale féminine des
moins de 22 ans et de l'équipe nationale féminine de développement du
Canada en 2012 et en 2013, sans toutefois parvenir à obtenir un poste.
Ces expériences se sont avérées inestimables une fois venu le temps de
faire le grand saut.
« J'ai beaucoup appris pendant ces deux premières années », raconte Fast. «
J'avais énormément de choses à apprendre, et le simple fait d'être invitée
à ces camps et d'être en présence de personnes ayant tellement de
connaissances… c'était vraiment une occasion d'apprendre pour moi. »
Et cette soif d'apprendre a continué de la caractériser pendant sa carrière
universitaire. Lorsque Fast s'est inscrite à Clarkson à l'automne 2012,
elle s'est jointe au Golden Knights aux côtés de deux autres étudiantes de
première année, Erin Ambrose et Shannon MacAulay, qui venait tout juste
d'aider le Canada à remporter un titre mondial avec l'équipe des moins de
18 ans l'hiver précédent.
La formation misait sur six autres joueuses – Erica Howe, Christine
Lambert, Carly Mercer, Shelby Nisbet, Jamie Lee Rattray et Jennifer Shields
– qui avaient participé au programme d'Équipe Canada, ce qui a multiplié
les occasions d'apprendre pour Fast.
« J'étais entourée de joueuses comme Jamie Lee Rattray et Erica Howe, donc
j'ai pu en apprendre tellement d'elles », reconnaît-elle. « Le fait de les
voir chaque jour à Clarkson, d'essayer de les imiter, de prendre les mêmes
habitudes et de porter attention aux mêmes détails m'a aidé à me préparer
en vue des camps. »
La saison 2013-2014 a marqué un tournant pour la joueuse née à Burlington,
en Ontario, qui a joué un rôle majeur dans la conquête d'un premier
championnat national de la NCAA par Clarkson, avant de finalement parvenir
à percer la formation d'Équipe Canada l'été suivant.
Depuis, elle rattrape le temps perdu.
Fast a remporté l'or avec l'équipe nationale féminine de développement du
Canada à la Coupe des nations en 2015 et a de nouveau pris part au tournoi
cette année, après avoir joué pour l'équipe nationale féminine du Canada à
deux reprises à la Coupe des 4 nations, soit en 2015 et en 2016.
Elle a disputé sa première édition du Championnat mondial féminin de l'IIHF
au printemps dernier, portant son total de matchs internationaux à 30 en
trois saisons et ajoutant au passage une médaille d’or et quatre médailles
d'argent à sa feuille de route qui ne cesse de s'allonger.
Certains pourraient penser que Fast s'efforce de combler un retard dans son
développement, mais elle ne voit pas les choses de cet œil.
« Je me suis simplement rendu compte que tu ne peux pas avoir l'impression
de devoir te rattraper. Tout est une question de vivre le moment présent,
d'y aller un jour à la fois et de travailler à devenir la joueuse que tu
veux être », estime-t-elle. « Certaines joueuses se développent plus tard,
tandis que d'autres ont ces habiletés naturellement à un jeune âge, donc je
n'ai jamais senti que j'avais du retard, j'étais juste en train d'assimiler
toute l'information. »
Compte tenu de tout ce que Fast a accompli en si peu de temps, il va sans
dire qu’elle semble être parvenue à ses fins.
Habiter à Calgary et sauter sur la glace chaque jour en compagnie de
l'élite nationale a permis à Fast de vivre plusieurs moments incroyables
jusqu'à présent, dont un premier qui est survenu tôt pendant la
centralisation.
Lorsqu'elle a vu les athlètes des programmes des moins de 18 ans et de
développement qui se trouvaient dans la ville du Stampede pour les camps de
sélection au début d'août, elle a réalisé tout le chemin qu'elle avait
parcouru dans un court laps de temps.
« La deuxième année où j'ai été invitée au camp, c'était l'année où le
groupe en vue des Jeux olympiques de 2014 se réunissait, et je me souviens
d'avoir été éblouie par ces joueuses pendant le camp de sélection »,
dit-elle. « D'être ici cette année et de voir le tout du point de vue des
joueuses centralisées… c'est plutôt difficile à croire que, quatre ans plus
tard, je fais maintenant partie de ce groupe. »