Il n’existe aucun plan détaillé de la façon d’accéder aux Jeux olympiques
d’hiver.
Certaines joueuses y consacrent beaucoup de temps, acquérant de
l’expérience lors d’événements importants comme la Coupe des 4 nations et
le Championnat mondial féminin de l’IIHF avant de faire leur entrée sur la
plus grande scène du sport.
D’autres y parviennent un peu plus rapidement, profitant de leur talent
brut pour concrétiser leur rêve olympique même si elles ont à peine atteint
l’âge de la majorité.
Et d’autres, comme Sarah Nurse, font les choses à leur manière, empruntant
un parcours différent vers Équipe Canada.
La jeune femme de 22 ans ne possède pas une feuille de route internationale
aussi reluisante que certaines de ses coéquipières, mais elle se trouve
pourtant sur la glace à Calgary parmi les 28 candidates qui visent l’un des
23 postes au sein de l’équipe nationale féminine du Canada en vue des
Olympiques de PyeongChang en février.
Nurse est l’une de seulement quatre joueuses de la centralisation – avec la
médaillée d’or olympique de 2014 Mélodie Daoust, Amy Potomak et Micah
Zandee-Hart – qui n’ont jamais joué à un Mondial féminin. Elle ne compte
que quatre présences avec l’équipe senior à son actif, les quatre à la
Coupe des 4 nations 2015.
Mais la native de Hamilton, Ontario, a tout de même reçu une éducation
internationale quoique loin des projecteurs braqués sur le hockey. Nurse
croit que ce qu’elle a fait au cours des dernières années – à l’intérieur
du programme national et à l’extérieur de celui-ci – lui a permis de rester
en lice pour l’équipe olympique.
« Je crois certainement avoir emprunté un parcours différent en faisant
partie de [l’équipe nationale féminine de développement du Canada] plutôt
que de l’équipe senior au cours des dernières années », dit Nurse. « Il y
avait certaines choses sur lesquelles Hockey Canada voulait que je me
concentre; je pense avoir fait un assez bon travail pour développer ces
habitudes et ces petits détails, et c’est ce qui m’a permis d’être ici. »
Elle fait partie intégrante du programme de développement depuis 2014,
jouant 21 matchs au cours des trois dernières saisons et remportant l’or et
l’argent à la Coupe des nations tout en accumulant une moyenne de presque
un point par match (7-12—19 en 21 PJ).
Elle a également profité de sa participation à un programme universitaire
qui connaît du succès à l’Université du Wisconsin, où elle a atteint le
Frozen Four de la NCAA à chacune de ses quatre saisons et où elle a été
nommée à la deuxième équipe des étoiles américaines à sa dernière année
l’an passé.
Les succès individuels et collectifs sont donc au rendez-vous. Il suffit
maintenant de passer à l’étape suivante où elle se retrouve parmi les
meilleures.
« Je ne pense pas [que de ne pas avoir joué à des événements majeurs] que
cela me désavantage; ça me place simplement dans une situation
différente », affirme Nurse. « D’autres filles ont eu des occasions
différentes des miennes, et c’est correct, mais je pense que nous sommes
maintenant sur un terrain de jeu égal, et nous avons les prochains mois
pour nous préparer aux Olympiques. »
L’élément clé est ce terrain de jeu égal. À la centralisation, on ne vous
demande pas « Qu’est-ce que tu as fait pour moi dernièrement? », mais
plutôt « Que peux-tu faire pour moi maintenant? », et Nurse sait exactement
ce qu’elle peut offrir à Équipe Canada.
Elle a joué au sein du premier trio, elle a marqué des buts (deuxième
meilleure buteuse de la NCAA en 2016-2017 avec 25 buts), elle a été parmi
les six dernières d’une formation et elle s’est concentrée sur son jeu
défensif. De plus, son expérience lui permet de comprendre la pression qui
existe lors de camps de sélection et de matchs pour un championnat
national, et tout ce qui peut se produire entre les deux.
Elle est comme une femme à tout faire.
« J’ai appris que je suis une joueuse polyvalente », dit Nurse. « J’ai joué
plusieurs rôles différents pour Équipe Canada depuis mes débuts, et je
crois que ma progression montre aux entraîneurs que je peux jouer
différentes positions, et peu importe la position ou la situation qu’ils me
confient, je veux être capable d’affronter ces situations et d’exceller. »
L’occasion de participer aux Olympiques se présente une fois tous les
quatre ans et il est possible qu’elle ne se représente plus. Pour Nurse, et
le reste de ses coéquipières, il n’est pas question de se dire « Et si… ».
Tout ce qu’elle voulait, c’était une occasion, et maintenant qu’elle l’a...
« C’est extrêmement important de profiter de toutes les occasions de porter
la feuille d’érable. Je veux cette opportunité, je veux cette occasion. »