Lorsqu'elle était jeune, les proches de Micah Zandee-Hart l'appelaient
Granny (Grand-mère). Ça aurait pu fonctionner si elle avait été la plus
vieille de la famille.
Cependant, Zandee-Hart pense que le fait d'avoir été la plus jeune l'a
aidée à se rendre là où elle se trouve aujourd'hui, soit de rivaliser pour
un poste au sein de l'équipe nationale féminine du Canada en vue des Jeux
olympiques d'hiver de 2018.
« Étant la plus jeune d'une grosse famille, j'ai dû grandir un peu plus
vite avant d'atteindre ce niveau du hockey et de leadership », confie
Zandee-Hart. « Ma famille a joué un rôle énorme pour moi. C'est
principalement ma mère qui s'occupait de moi quand j'étais jeune. Je suis
la plus jeune de quatre enfants et elle m'a toujours conduit à toutes mes
activités et elle faisait la même chose à mes deux frères (Benn et Nate) et
à ma sœur (Magda). Mon père m'a appuyée dans n'importe laquelle de mes
décisions au fil de mon parcours. »
Parmi ces décisions, il y a eu celle de déménager de la maison quand
j'étais adolescente pour jouer au hockey à un haut niveau et, plus
récemment, quand j'ai décidé de prendre une année sabbatique de
l'Université Cornell pour la centralisation avant les Jeux de PyeongChang.
« J'avais 15 ans quand je suis partie, mais je n'aime pas voir ça comme un
sacrifice, parce que j'ai toujours su qu'un jour j'aurais à le faire »,
dit-elle. « C'est un choix que j'ai fait... même les décisions difficiles à
prendre ont valu la peine. »
Zandee-Hart a décidé de quitter sa ville d’origine de Saanichton, C.-B.,
pour habiter à Penticton afin de fréquenter l'Okanagan Hockey Academy
(OHA), ce qui a lancé sa carrière selon elle.
« Ce fut le meilleur temps de ma vie. J'avais de bons entraîneurs et il n'y
avait que du bon monde à cet endroit, et ça comptait plus que tout »,
lance-t-elle. « Les activités académiques étaient solides et il y avait
tout ce que je voulais d'une institution scolaire. »
Son temps à l'OHA l'a également aidée à gagner de l'expérience en
leadership, ce qui lui a souri quand elle a été invitée à un camp d'essai
avec l'équipe nationale féminine des moins de 18 ans du Canada. Elle a joué
16 parties au sein du programme des M18, gagnant l'or au Mondial en 2014 et
devenant la capitaine d'Équipe Canada l'année suivante, remportant une
médaille d'argent; ce fut le lancement de sa carrière.
Elle a maintenant disputé 35 matchs sur la scène internationale, ayant
passé deux saisons avec l'équipe nationale féminine de développement du
Canada, faisant ces débuts avec l'équipe senior lors de la série de
décembre contre les États-Unis à la fin de l'année dernière.
L'expérience de jouer pour Équipe Canada, Zandee-Hart veut y goûter encore
et encore. Lorsqu'elle a eu l'occasion de venir à Calgary pour l'année afin
de prendre part à la centralisation, elle savait qu'elle devait prendre la
décision difficile de s’accorder une année sabbatique de Cornell, prenant
ainsi une pause de ses études.
« Je serai ici à Calgary pour l'année, alors je n'ai pas besoin de me
concentrer sur mes études et je peux profiter du moment », analyse-t-elle.
« Quand j'ai choisi d'aller à l'école, je me suis assurée que mes
entraîneurs m'appuieraient dans mon rêve de jouer aux Jeux olympiques. « Ce
fut difficile de savoir que je devais quitter mon équipe pour un an, mais
même mes coéquipières m'appuient énormément dans mon aventure. »
À seulement 20 ans, Zandee-Hart est la troisième joueuse la plus jeune à
Calgary et la cadette chez les défenseures.
Elle observera ses coéquipières et réunira le plus d'information possible
sur comment équilibrer les aspects mental et physique du jeu afin de
devenir meilleure, plus forte et plus mature et de s'assurer d'être à son
sommet en février, si elle est assez chanceuse pour faire partie de la
formation définitive.
« J'essaie d'être une éponge autant que possible », exprime Zandee-Hart. «
J'ai observé ces femmes déjà aux Jeux olympiques et je les ai vues gagner
des médailles. Autant que j'essaie d'être la joueuse et la personne que je
suis, je garde un œil sur ces défenseures qui ont un peu plus d'expérience
que moi et j'essaie d'apprendre tout ce que je peux de tout le monde. »
La chose que Zandee-Hart continue de se dire, c'est qu'elle fera des
erreurs, mais que ça fait partie de son développement.
« C'est difficile, surtout en étant une des plus jeunes – tu ne te
développes pas aussi vite que tes pairs, mais je suis encore jeune et en
développement », explique-t-elle. « Il faut être patiente, faire confiance
au processus et se rassurer et poser des questions quand tu en as la
chance. Ça me permet de rester les pieds sur terre. »
Il va sans dire que cette année en sera une importante pour Zandee-Hart,
qui souhaite atteindre de grands objectifs, notamment de progresser en tant
que joueuse et personne, et bien sûr, d'accomplir ce qui se trouve en tête
de sa liste de choses à réaliser au hockey.
« Nous voulons tous aller à PyeongChang, représenter le Canada et ramener
cette cinquième médaille d’or de suite à la maison. »