Renata Fast et Erin Ambrose étaient respectivement en visite officielle et
non officielle à l'Université Clarkson lorsqu'elles se sont rencontrées la
première fois. Fast avait pris le train à Burlington, Ont., pour se rendre
à Postdam, New York, mais elle allait rentrer en voiture avec Ambrose et
ses parents.
Après cinq heures de route, le duo est arrivé à destination : un aréna dans
le quartier nord de Toronto où Fast et les Barracudas de Burlington
allaient affronter Ambrose et les Aeros de Toronto dans un match de la
Ligue provinciale de hockey féminin.
« Renata et moi nous connaissions à peine depuis deux jours, et nous étions
assises dans le hall d'entrée à chercher un sujet de conversation », dit
Ambrose. « Évidemment, nous avons appris à nous connaître beaucoup mieux
depuis ce temps. »
Les deux ont partagé une chambre à leur première année avant de remporter
un championnat de la NCAA à leur deuxième année. Après avoir obtenu leur
diplôme en 2016, elles ont été les premier et deuxième choix des Furies de
Toronto lors du repêchage de la Ligue canadienne de hockey féminin (LCHF).
Même lors du match des étoiles de la LCHF, où les équipes sont formées au
moyen d'un tirage au sort, elles ont abouti au sein de la même équipe.
Fast et Ambrose sont réunies à nouveau, cette fois au sein de l'équipe
nationale féminine du Canada. Malgré des parcours similaires, les deux ont
emprunté des chemins très différents pour se rendre à leur premier Mondial
féminin.
Ambrose est une pièce maîtresse d'Équipe Canada depuis qu'elle a 15 ans.
Elle a pris part à trois championnats mondiaux féminins des M18 de l'IIHF,
remportant l'or en 2010 et de nouveau, comme capitaine, en 2012 où elle a
été nommée Meilleure défenseure. Elle a remporté deux autres médailles d’or
avec l’équipe nationale féminine de développement du Canada à la Coupe Meco
2013 et à la Coupe des nations 2016.
Un camp d'entraînement estival en Nouvelle-Écosse s'est avéré le point de
départ pour transformer un prodige en une joueuse capable, un jour, de
jouer pour l'équipe nationale féminine du Canada.
« Je faisais partie du programme [de Hockey Canada] depuis trois ans, et
j'avais besoin de me pousser pour atteindre le prochain niveau », affirme
Ambrose. « Après cet été-là, je me suis taillé une place au sein de
l'équipe des M22 pour la première fois, et j'ai joué avec Marie-Philip
Poulin, Brianne Jenner et d'autres joueuses du genre. En les côtoyant, vous
voyez vraiment ce que ça prend pour vous rendre au niveau [suivant]. »
Fast n'a pas enfilé le rouge et le blanc avant sa deuxième année de hockey
collégial. Elle a joué avec l'équipe nationale féminine de développement du
Canada lors des séries estivales de 2014 et 2015 contre les États-Unis et
elle a remporté l'or à la Coupe des nations 2015.
« Je ne me suis jamais sentie négligée; je me suis simplement développée un
peu plus tard », dit-elle. Athlète multisport à l'école secondaire, Fast
n'a pas concentré toute son énergie au hockey avant d'arriver à Clarkson. «
À mes deux premières années avec les M22, j'étais satisfaite d’être invitée
au camp de sélection. J'apprenais beaucoup, et je savais que si je
continuais à travailler fort, mon tour allait venir. »
Poussée chaque jour lors des entraînements par la formation talentueuse des
Golden Knights qui regorgeait d'anciennes de l'équipe nationale, Fast a vu
son jeu s'améliorer à la fin de sa deuxième saison. « Cette année a été un
tournant important pour moi. J'ai fait partie de l'équipe [nationale] pour
la première fois l'année suivante. »
Apprendre auprès de celles qui sont déjà allées là où elles voulaient aller
n'est pas la seule chose que les deux joueuses ont en commun.
« Il faut faire preuve de résilience et travailler fort chaque jour », dit
Fast.
« Ça vous enseigne tout ce que ça prend », affirme Ambrose. « Quand vous
êtes jeune, vous ne remarquez pas toutes les choses sérieuses que ça prend
pour devenir une professionnelle. Avec plus de maturité, j'ai commencé à
comprendre ces choses-là par des erreurs et des occasions. »
« Il faut vouloir apprendre constamment et croire en soi », dit Fast.
« Que je sois une recrue [au championnat mondial] ou une étudiante à ma
dernière année collégiale, mon jeu reste le même parce que c'est ce qui me
permet de connaître du succès », explique Ambrose. Cela aussi est venu avec
la maturité et le fait de vivre des échecs. « Ça m'a permis d'avoir
confiance en moi pour être toujours la même joueuse, peu importe l'équipe
dont je fais partie. »
Elles ont aussi appris l'une de l'autre. Bien que les deux aient rarement
été sur la glace en même temps à Clarkson, leur familiarité avec le jeu de
l'autre a rendu la transition vers les Furies plus facile pour les deux.
« C'est comme lorsque vous arrivez à votre première année. C'est une année
de transition », dit Fast. Elles ont eu les mêmes cours, elles ont pris des
repas ensemble et elles se sont poussées sur la glace et dans leurs études.
Et maintenant dans la LCHF? « Même si nous n'étions pas des partenaires en
défensive à Clarkson, nous nous observions l'une l'autre. C'est une
deuxième paire d'yeux qui te donne continuellement des conseils et qui
veille sur toi. Et à l'extérieur de la glace, lorsque nous tentions de
trouver une bonne routine, nous étions là l'une pour l'autre. »
« C'est quelqu'un qui m'a poussée chaque jour pour que je m'améliore », dit
Ambrose. « Nous avons fait ça l'une pour l'autre, sur la glace, à
l'extérieur de la glace, dans chaque situation. Notre amitié s'est
solidifiée encore plus à l'extérieur du collège. Elle était fondée sur le
fait que nous allions à la même école et que nous avions le même rêve. »